CASABLANCA: Après le choc pandémique, le Maroc accouche d’un modèle social nouveau. A bas bruit, sans que ça n’ait fait l’objet de discussions, ni de débat, le gouvernement marocain semble opérer un changement de paradigme de l’aide sociale. Privilégiant, initialement, des subventions accordées aux produits, désormais depuis le précédent de la Covid-19, les subventions sont accordées, de plus en plus, directement aux producteur-consommateur.
Subventions directes aux transporteurs
Succédant à d’âpres négociations avec les représentants du secteur, et après un début de contestation dans les rues, le gouvernement a décidé d’accorder une aide au secteur du transport dans le but, affiché, de limiter la hausse des prix à la pompe prémisses d’une hausse des prix à la consommation. Environ 180 000 véhicules sont concernés par les mesures annoncées, ce mercredi, par le chef de l’exécutif, Aziz Akhannouch. Pour en bénéficier, il suffit pour les professionnels du secteur de s’inscrire sur la plateforme mouakaba.transport.gov.ma à partir de ce mercredi 23 mars. Ils pourront exiger les subventions auxquelles ils ont désormais droit dès la première semaine du mois d’avril. Les grands taxis bénéficieront d’une enveloppe d’environ 200 euros, tandis que les petits taxis seront subventionnés à hauteur de 150 euros, idem, pour les véhicules de transport mixte entre les villes et le monde rural, tandis que, les autocars interurbains et les bus bénéficieront de subventions, plus conséquentes, comprise entre 580 et 650 euros.
L’exécutif souhaite contenir l’inflation
Face à la flambée des prix du carburant, à l’inflation inédite depuis 20 ans, à la colère des professionnels du secteur le gouvernement a joué la carte de l’apaisement.
Pour l’un des hommes forts de l’exécutif Fouzi Lekjaa, à la tête de la fédération de la puissante fédération de football et nouvellement ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances «L’état dégagera les marges nécessaires pour accompagner les professionnels, afin d’atténuer la hausse et de préserver le prix du transport et des marchandises au niveau habituel.
D’un montant global de 2 milliards de DH, cette subvention directe sera versée via un virement sur compte bancaire ou un mandat à récupérer dans les agences de Al Barid Bank et Barid Cash. Une aide qualifiée de «respectable», par Mustapha Chaoune, secrétaire général de l’Organisation démocratique des transports et de la logistique présent lors des négociations avec le gouvernement.
Le risque pour l’Etat, bien qu’en deçà du quoiqu’il en coûte au nord de la Méditerranée, est de dépenser au-delà de ses moyens. Les nouvelles ne sont pas des plus réjouissantes du côté de Bank-Al-Maghrib qui a tenu cette semaine son premier Conseil trimestriel de 2022. Montée de l’inflation à 4,7% en 2022, chute de la croissance à 0,7%, et surtout, creusement du déficit à 6,3%. Le Wali de la banque centrale déclarera lors de son point de presse que l’avenir est encore plus incertain qu’au commencement de la pandémie.