Norvège: l'ex-officier du KGB, le yacht et le coup de la panne sèche

Le Ragnar, un yacht de luxe de 68 mètres appartenant à un ancien officier du KGB, l'oligarque russe Vladimir Strzhalkovsky, est photographié à quai à Narvik, dans le nord de la Norvège, le 21 mars 2022.  (Jonathan Nackstrand/AFP)
Le Ragnar, un yacht de luxe de 68 mètres appartenant à un ancien officier du KGB, l'oligarque russe Vladimir Strzhalkovsky, est photographié à quai à Narvik, dans le nord de la Norvège, le 21 mars 2022. (Jonathan Nackstrand/AFP)
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Publié le Mardi 22 mars 2022

Norvège: l'ex-officier du KGB, le yacht et le coup de la panne sèche

  • L'imposant navire détonne dans le port de Narvik, petite cité du nord de la Norvège
  • Quand le Ragnar a eu besoin de faire le plein à Narvik où il avait fait escale le 15 février, personne sur place n'a voulu lui vendre de carburant

NARVIK, Norvège : Le Ragnar va-t-il enfin lever l'ancre? Immobilisé dans l'Arctique, le yacht ultra-luxueux, propriété d'un oligarque russe, ex-officier du KGB, a, peut-être, trouvé un peu de ce carburant que les Norvégiens lui refusent depuis des semaines en riposte à la guerre en Ukraine.

L'imposant navire détonne dans le port de Narvik, petite cité du nord de la Norvège. Avec sa proue inversée, sa plateforme hélicoptère et, un peu comme les poupées matriochkas, cet autre gros bateau posé sur sa plage arrière, sa silhouette gris sombre tranche avec celle des cargos venus charger des minerais.

Mais c'est surtout l'identité de son propriétaire qui en fait une curiosité locale: le yacht de 68 mètres, qui abriterait tout un tas d'autres jouets (engin amphibie, jet-skis, robots sous-marins et motoneiges, toboggan géant, pub anglais...), appartient à Vladimir Strzhalkovsky, selon divers sites spécialisés.

Devenu richissime après un juteux passage à la tête du géant minier Norilsk Nickel, cet homme d'affaires de 67 ans aurait des liens avec Vladimir Poutine avec qui il a servi pour le KGB à Saint-Pétersbourg, quand la ville s'appelait encore Leningrad.

S'il ne figure pas sur la liste des Russes visés par les sanctions européennes après l'invasion de l'Ukraine, sa supposée proximité avec le chef du Kremlin horripile.

Quand le Ragnar a eu besoin de faire le plein à Narvik où il avait fait escale le 15 février, personne sur place n'a voulu lui vendre de carburant.

«Qu'ils rament»

«Je n'ai pas de sympathie pour la conduite des Russes en Ukraine. Pourquoi devrait-on les aider?», a fait valoir Sven Holmlund, directeur d'un des fournisseurs locaux.

«Qu'ils rament jusqu'à chez eux. Ou qu'ils hissent des voiles», a-t-il dit à la chaîne norvégienne NRK.

Dans l'incapacité de regagner son port d'attache à Malte, le yacht a été condamné à rester à quai depuis maintenant cinq semaines.

Là, il a vu passer les bateaux de guerre de l'Otan participant à de grandes manœuvres militaires, l'exercice Cold Response 2022, qui ont lieu actuellement en Norvège. Cette semaine, le navire de l'oligarque russe a même partagé son ponton avec... le porte-aéronefs italien Giuseppe Garibaldi.

Le capitaine du yacht, un ancien Royal Marine, en a perdu son flegme britannique.

Dans une note scotchée dans le port, Rob Lankaster s'est dit «très déçu du deux poids deux mesures» de ses hôtes norvégiens qui acceptent de ravitailler des chalutiers russes mais pas le yacht qu'il commande, à la tête d'un équipage entièrement occidental, et dont il assure ne pas connaître le propriétaire.

Selon le site Superyacht fan, le Ragnar a été mis en vente pour 69,5 millions d'euros en 2021. Mais rien n'indique qu'il ait changé de mains.

Appareillage mardi?

L'affaire embarrasse les autorités norvégiennes qui se sont alignées sur la quasi-totalité des sanctions adoptées par l'Union européenne (UE) mais qui hésitent généralement à irriter leur puissant voisin russe.

Pas question de saisir le yacht comme l'ont fait la France et l'Italie puisque M. Strzhalkovsky ne figure pas parmi les personnalités sanctionnées.

Sans vouloir encourager ouvertement les fournisseurs à changer de position, le ministre norvégien de la Pêche, Bjørnar Skjæran, a paru envoyer des signaux dans ce sens.

«On peut tous convenir du fait que la meilleure des choses aujourd'hui serait que le yacht puisse poursuivre sa route», a-t-il dit à NRK.

Selon la chaîne, un fournisseur a finalement accepté de céder 300.000 litres de diesel, ce qui permettrait un appareillage ce mardi.

Dans le port de Narvik, un camion citerne patiente effectivement près du Ragnar et l'équipage du bateau, qui compterait 16 membres, semble en pleins préparatifs, a constaté l'AFP.

Mais les langues ne se délient guère.

Seul un Britannique, qui semble occuper des fonctions d'encadrement, accepte de répondre laconiquement à quelques questions.

Un départ mardi? A priori non. Pourquoi? D'obscurs problèmes de remplissage de carburant. Impossible d'en savoir plus.

«Toute cette situation est absurde», dit-il.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.