La série Jameel Jeddan relate les expériences des femmes saoudiennes

Jameel Jeddan de Sarah Taibah est la première série saoudienne écrite, créée et interprétée par une femme saoudienne. C’est l’une des représentations les moins conventionnelles de la femme à la télévision saoudienne. (Photo fournie)
Jameel Jeddan de Sarah Taibah est la première série saoudienne écrite, créée et interprétée par une femme saoudienne. C’est l’une des représentations les moins conventionnelles de la femme à la télévision saoudienne. (Photo fournie)
Jameel Jeddan de Sarah Taibah est la première série saoudienne écrite, créée et interprétée par une femme saoudienne. C’est l’une des représentations les moins conventionnelles de la femme à la télévision saoudienne. (Photo fournie)
Jameel Jeddan de Sarah Taibah est la première série saoudienne écrite, créée et interprétée par une femme saoudienne. C’est l’une des représentations les moins conventionnelles de la femme à la télévision saoudienne. (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 20 mars 2022

La série Jameel Jeddan relate les expériences des femmes saoudiennes

  • La série met en lumière le passage à l’âge adulte, l’amour, la gestion des traumatismes, le deuil, les tabous obsolètes et l’acceptation de sa propre réalité
  • La scénariste et le réalisateur ont choisi de se concentrer moins sur les attractions touristiques comme Albalad et plus sur celles que les habitants fréquentent, comme la vieille corniche

RIYAD: Le 7 février, au soir, des jeunes femmes de tout le pays ont regardé, scotchées devant leurs écrans, une histoire particulière qui met en lumière le passage à l’âge adulte, l’amour, la gestion des traumatismes, le deuil, les tabous obsolètes et l’acceptation de sa propre réalité.

Dans une industrie dominée par les hommes, Jameel Jeddan de Sarah Taibah est la première série saoudienne écrite, créée et interprétée par une femme saoudienne.

L’intrigue est atypique. Jameel se réveille d’un coma de cinq ans et est obligée de terminer sa dernière année au lycée et de vivre dans une société dans laquelle elle ne se reconnaît plus. Sa stratégie d’adaptation consiste à faire face à des problèmes sous la forme d’une réalité alternative animée.

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Si résumer la complexité de l’expérience des femmes saoudiennes en seulement six épisodes semble loin d’être réaliste, Sarah Taibah arrive presque à le faire. À bien des égards, Jameel Jeddan semble être l’histoire de chaque femme.

« Je voulais écrire sur un personnage qui retourne dans sa société après la survenue d’un événement majeur », déclare la scénariste à Arab News, ajoutant qu’elle avait eu l’idée de la série pendant le confinement.

La série met l’accent sur l’expérience des femmes vivant en Arabie saoudite. Son succès découle des efforts collectifs déployés pour donner vie à ces expériences. « Je suis extrêmement fière que plus de 80% des acteurs et de 50% de l’équipe soient des femmes. C’est si rare », poursuit-elle.

EN BREF

• Jameel se réveille d’un coma de cinq ans et est obligée de terminer sa dernière année au lycée et de vivre dans une société dans laquelle elle ne se reconnaît plus. Sa stratégie d’adaptation consiste à faire face à des problèmes sous la forme d’une réalité alternative animée.

• Si résumer la complexité de l’expérience des femmes saoudiennes en seulement six épisodes semble loin d’être réaliste, Sarah Taibah arrive presque à le faire. À bien des égards, Jameel Jeddan semble être l’histoire de chaque femme.

« Je suis très chanceuse d’avoir un réalisateur avant-gardiste qui veut que toutes les actrices soient des femmes parce qu’il ne veut pas diriger les femmes à tort ou les représenter de manière qui manque d’authenticité », souligne-t-elle.

Anas BaTahaf, réalisateur et monteur de l’émission, et Sarah Taibah ont collaboré sur plusieurs projets dans le passé, y compris la série d’anthologie No. 2 et le long métrage Faye's Pallet.

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Jameel Jeddan est l’une des représentations les moins conventionnelles de la femme à la télévision saoudienne. Alors que les femmes de la région sont souvent perçues comme soumises et contrôlées aux yeux des médias occidentaux, l’héroïne, elle, est têtue, profonde et libre d’esprit, ce qui illustre l’individualité dominante des femmes saoudiennes et leur diversité.

« C’est très nouveau. Je me battrai toujours pour donner la parole et un espace d’expression aux femmes. Je pense que cette industrie a été dominée par les hommes pendant si longtemps et ça fait du bien d’avoir des voix féminines », déclare le réalisateur à Arab News.

« Je suis extrêmement fière que plus de 80% des acteurs et de 50% de l’équipe soient des femmes. C’est si rare » Sarah Taibah

Le réalisateur affirme qu’il a fait appel à une consultante, Jawaher al-Amri, pour représenter de manière authentique les expériences des femmes saoudiennes.

« Peu importent les efforts que j’ai déployés pour essayer de mieux comprendre ma société et les conversations, ce n’est pas la même chose quand vous prenez réellement une décision qui affectera la façon dont vous dirigerez un certain personnage … j’accorde beaucoup d’importance à la représentation et à la diversité», dit-il.

C’est également la première série télévisée saoudienne qui se déroule dans un lycée pour filles. « J’ai adoré les petits détails de l’école. Ils sont tellement réalistes, surtout pour les personnes qui ont étudié en Arabie saoudite. Personnellement, je me reconnais dans Salwa, l’amie de Jameel, ce qui m’a poussée à aimer encore plus la série », rapporte la téléspectatrice Doa al-Saadi, dont le fan art a été publié sur la page Instagram de la série.

Bien que le public cible de la série soit les adolescents et les jeunes adultes, elle a généralement été bien accueillie, indépendamment des écarts générationnels. Par ailleurs, elle figure sur la liste des « Dix séries les plus visionnées en Arabie saoudite» sur la plate-forme de streaming Shahid.

« J’ai été tellement surprise par le nombre d’hommes qui ont vraiment apprécié la série. On dit souvent que « les femmes regardent des films d’action, mais les hommes ne regardent pas les films de filles ». Cependant, si c’est bien produit, ils vont aimer », soutient la scénariste Taibah.

Abdelaziz Ahmad, un adepte de Jameel Jeddan, partage son enthousiasme pour la série qui traite de questions délicates avec tant de maturité.

« La série aborde la frustration que ressent Jameel à l’égard de la société, sans en blâmer tous les autres membres. Elle s’attarde plutôt sur la complexité de la situation et montre comment ce conflit permanent entre les émotions, les croyances et les désirs affecte les personnages qui entourent l’héroïne » , dit-il à Arab News.

« Je pense que c’est ce qui a fait le succès de la série. La plupart des œuvres de la même nature abordent ces questions de manière très flagrante et assez kitsch. En tant que spectateur, vous perdez le plaisir », ajoute Doa al-Saadi.

D’une certaine manière, il s’agit d’une série documentaire en direct de Djeddah. L’un des lieux de tournage – Al-Baik dans le district d’Al-Rawdah – a fermé ses portes depuis la production de la série.

Tout Saoudien sait qu’Al-Baik est l’incarnation même de la nourriture réconfortante dans notre culture.

« Al-Baik à Al-Rawdah existe depuis que je suis enfant», précise la scénariste.

La série vous emmène en balade à travers la ville et représente une expérience authentique de la vie à Djeddah. La scénariste et le réalisateur ont choisi de se concentrer moins sur les attractions touristiques comme Albalad et plus sur celles que les habitants fréquentent, comme la vieille corniche.

« J’adore comment la série est une lettre d’amour à Djeddah – une belle ville qui n’est généralement pas représentée comme telle – », conclut Abdelaziz Ahmad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les Émirats arabes unis, protagonistes du film hollywoodien « Now You See Me : Now You Don't »

Le tournage de cette production, qui sortira en novembre, a duré 13 jours et s'est déroulé dans plusieurs lieux emblématiques de la capitale, a indiqué jeudi l'Autorité des médias créatifs. (Instagram)
Le tournage de cette production, qui sortira en novembre, a duré 13 jours et s'est déroulé dans plusieurs lieux emblématiques de la capitale, a indiqué jeudi l'Autorité des médias créatifs. (Instagram)
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  • Les Émirats arabes unis ont décroché un rôle principal dans le prochain film hollywoodien "Now You See Me : Now You Don't", dont les scènes seront filmées dans la capitale Abou Dhabi

DUBAI : Les Émirats arabes unis ont décroché un rôle principal dans le prochain film hollywoodien "Now You See Me : Now You Don't", dont les scènes seront filmées dans la capitale Abou Dhabi.

La production, qui sortira en novembre, a terminé un tournage de 13 jours dans plusieurs lieux emblématiques de la capitale, selon l'Autorité des médias créatifs jeudi.

Le film, qui comporte de nombreuses scènes de casse, a été tourné dans des lieux tels que le Louvre Abou Dhabi, le pont Sheikh Zayed, le désert de Liwa, le Ferrari World Abu Dhabi, le CLYMB, le circuit Yas Marina, le W Abou Dhabi - l'île de Yas, ainsi que dans diverses rues de la ville.

Le troisième volet de la célèbre franchise, réalisé par le cinéaste américain Ruben Fleischer, fait revenir Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Dave Franco et Morgan Freeman dans leurs rôles précédents, rejoints par un ensemble d'acteurs comprenant Justice Smith, Dominic Sessa, Ariana Greenblatt et Rosamund Pike.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’histoire saoudienne mise à l’honneur à la Foire du livre d’Abou Dhabi

Archives photographiques et rapports sur la remise en service du chemin de fer du Hejaz.
Archives photographiques et rapports sur la remise en service du chemin de fer du Hejaz.
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  • Sélection de l'offre du marchand de livres rares Peter Harrington, basé à Londres, à la foire des EAU, du 26 avril au 5 mai

La grande mosquée de La Mecque

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Avec une préface de l'ancien ministre saoudien des Finances Sheikh Mohammed Abalkhail et des photos du photojournaliste africain primé Mohamed Amin, cette "somptueuse production" retrace le quart de siècle de restauration de la grande mosquée et de la Sainte Kaaba à La Mecque au milieu du 20e siècle. "Le texte contient une description historique de la Sainte Kaaba, Masjid al-Haram, un résumé des constructions récentes à l'époque saoudienne et des notes architecturales. Le reste du volume est consacré aux photographies d'Amin, qui présentent des vues détaillées des divers et vastes développements", peut-on lire dans les notes du libraire. Amin a été "le premier photographe à être autorisé à documenter le Hajj et l'un des premiers à photographier des sections des saintes mosquées de La Mecque et de Médine". Pendant trois ans, au cours des années 1970, il a voyagé à dos de chameau, en hélicoptère, en voiture et à pied jusqu'à Médine, Arafat et La Mecque".

Rapports confidentiels des premier et troisième congrès arabes du pétrole

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On ne saurait sous-estimer l'importance historique mondiale du premier congrès arabe du pétrole, qui s'est tenu en 1959. C'est là qu'a été introduite l'idée d'une organisation productrice de pétrole (une idée qui est finalement devenue l'OPEP). "Au cours des débats, l'influente journaliste pétrolière Wanda Jablonski a présenté le Saoudien Abdullah Tariki au Vénézuélien Juan Pablo Perez Alfonzo, tous deux mécontents des récentes baisses de prix. Ils ont rallié les délégués à la signature du pacte secret de Maadi, suggérant la création d'une commission de consultation sur le pétrole pour coordonner les réactions des producteurs. Cette initiative a jeté les bases de la conférence de Bagdad de 1960, au cours de laquelle l'OPEP a été officiellement créée", peut-on lire dans les notes du libraire. Ce groupe de documents contient des rapports internes d'Aramco sur ce congrès et sur le troisième congrès arabe du pétrole en décembre 1961, ainsi que d'autres documents produits par Aramco entre 1956 et 1961.

Archives photographiques et rapports sur la remise en service du chemin de fer du Hedjaz

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Le libraire décrit cette collection comme "des archives uniques relatives à la première tentative d'après-guerre de reconstruire le chemin de fer du Hedjaz et de relier Damas à Médine". Le dernier train à avoir parcouru toute la longueur de la voie ferrée remonte à 1925, après quoi "la ligne au sud de Mudawwara a été emportée, et les conflits qui ont conduit à la création de l'Arabie saoudite en 1932 ont freiné les efforts collectifs de reconstruction". Les archives comprennent des photos inédites et des rapports originaux publiés par l'International Resources Engineering and Exploration Group, qui s'est vu confier la conception du projet en 1956. "La couverture est particulièrement détaillée pour le centre et le nord de l'Arabie saoudite, notamment la région autour de Mada'in Salih et de Khur Himar", indique le vendeur, et comprend des images du parti rencontrant des responsables locaux, notamment les souverains d'AlUla et de Tabuk.

Une collection de diapositives sur lanterne magique de Harry St John Bridger Philby et Alec Horace Edward Litton Holt

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L'officier de renseignement britannique Philby - qui fut conseiller du fondateur de l'Arabie saoudite, le roi Abdulaziz Ibn Saoud - et l'ingénieur et explorateur Holt ont parcouru ensemble 600 miles en 1922 à travers le désert via la province d'Al-Jawf en Arabie saoudite "au plus fort des tensions croissantes entre Ibn Saoud et les Hachémites". Selon le libraire, ces 23 diapositives ont probablement été utilisées pour illustrer la présentation qu’ils ont faite de leur voyage devant la Royal Geographic Society, au Royaume-Uni, le 12 février 1923. "La collection montre Holt et Philby en costume arabe, des voitures et des avions Ford à Jidd, des scènes de désert, un condensateur Ford et des labours pour des terrains d'atterrissage, entre autres.

Dossier de presse éducatif d'Aramco

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Pour tenter d'attirer les étudiants et les diplômés américains dans les années 60 et 70, Aramco a produit plusieurs collections de matériel promotionnel comprenant des affiches semblables à celle-ci, qu'elle a distribuées dans les écoles et les universités des États-Unis. "Les affiches, très vivantes, explorent l'histoire de l'Arabie saoudite et les activités de la compagnie, chacune étant illustrée par des photographies de personnages historiques (dont T. E. Lawrence), du personnel de la compagnie, des puits de pétrole et de l'architecture saoudienne", indique le libraire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Kojo Marfo dévoile «HOME» à Dubaï: une immersion vibrante dans l’identité, l’esprit et l’essence du foyer

HOME: Heart of My Existence est à découvrir à la JD Malat Gallery, Dubaï, du 16 avril au 31 mai 2025. (Photo: Arab News)
HOME: Heart of My Existence est à découvrir à la JD Malat Gallery, Dubaï, du 16 avril au 31 mai 2025. (Photo: Arab News)
HOME: Heart of My Existence est à découvrir à la JD Malat Gallery, Dubaï, du 16 avril au 31 mai 2025. (Photo: fournie)
HOME: Heart of My Existence est à découvrir à la JD Malat Gallery, Dubaï, du 16 avril au 31 mai 2025. (Photo: fournie)
HOME: Heart of My Existence est à découvrir à la JD Malat Gallery, Dubaï, du 16 avril au 31 mai 2025. (Photo: Arab News)
HOME: Heart of My Existence est à découvrir à la JD Malat Gallery, Dubaï, du 16 avril au 31 mai 2025. (Photo: Arab News)
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  • Marfo qualifie «HOME» de tournant introspectif dans son parcours artistique
  • Ce n’est pas qu’une expansion géographique, mais aussi une évolution de sa démarche artistique

DUBAÏ: L'artiste ghanéen-britannique Kojo Marfo présente sa première exposition personnelle aux Émirats arabes unis, HOME: Heart of My Existence, qui se déroule à la JD Malat Gallery de Dubaï. Du 16 avril au 31 mai 2025, cette exposition réunit treize œuvres monumentales et audacieuses, invitant les spectateurs à une réflexion profonde et intime sur la signification réelle du mot «appartenir» et sur l'origine de ce sentiment.

À son arrivée à Dubaï, Marfo a partagé ses premières impressions lors d'un entretien exclusif: «Tout le monde semble très poli et discipliné», a-t-il déclaré. «Cela rend les choses très authentiques, et on se sent plus libre de faire ce que l’on souhaite. L’énergie est incroyable – tout le monde semble positif et profite pleinement de la vie.»

Un cadre qui correspond parfaitement à HOME, une série que Marfo qualifie de tournant introspectif dans son parcours artistique. Célèbre pour son style vibrant, qu'il désigne sous le nom d'AfroGenesis, l'artiste mêle les influences de son héritage ghanéen – en particulier les artefacts et sculptures Akan – avec des courants artistiques occidentaux comme le cubisme et les techniques des grands maîtres. Cela donne naissance à un langage visuel unique, où des figures monumentales et colorées, à la fois énigmatiques et profondément expressives, prennent forme.

Une conversation en couleurs et en formes

Si les couleurs éclatantes et les formes stylisées captivent au premier regard, c’est le message profond de l’exposition qui demeure. «Il s’agit de lancer des conversations», explique Marfo. «On pense qu’on sait tout, mais ce n’est pas vrai. Nous vivons constamment dans nos pensées – c’est notre esprit qui nous guide, qui nous dicte nos émotions. L’espace physique devient insignifiant lorsque l’esprit est en chaos.»

L’idée de HOME ne se limite pas à un lieu physique. Pour Marfo, le foyer est une notion intérieure, façonnée par l’émotion, l’expérience et la mémoire. «Peu importe ce qu’on fait, on pense que notre “chez soi”, ce sont quatre murs, un toit et une serrure – mais ce n’est pas ça», dit-il. «Cette exposition est une invitation à regarder en soi. Il faut apprendre à se connaître, à s’accepter, et à en tirer des leçons.»

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Kojo Marfo - Fury and Freedom, 2025. (Photo: Arab News) 

L’une des œuvres phares de l’exposition, intitulée Fury and Freedom, illustre ce tumulte intérieur. «On voit à quel point tout est chaotique», commente Marfo. «Il y a un bouclier – c’est ce que la société appelle porter un masque. Il nous protège des agressions inutiles. C’est notre manière de vivre.» Pour l’artiste, ce masque symbolise les identités changeantes de l’humanité, ses mécanismes de défense émotionnels, et l’équilibre délicat entre expression de soi et protection de soi.

Une évolution artistique

Bien que Marfo ait exposé dans des villes majeures comme Paris, Tokyo ou Londres, cette exposition à Dubaï représente un moment charnière. «Quand la galerie m’a contacté, je me suis dit que j’allais apporter quelque chose de différent ici», se souvient-il. «La plupart de ces œuvres n’ont jamais été exposées. Mon objectif principal était de créer un dialogue à Dubaï.»

Ce n’est pas qu’une expansion géographique, mais aussi une évolution de sa démarche artistique. Puisant son inspiration dans les interactions humaines et les comportements, Marfo crée avec une histoire à l’esprit. «Parfois je peins d’abord, puis j’essaie de construire une histoire – mais c’est plus difficile. Je préfère m’inspirer des échanges, les faire miens, puis peindre.»

Bien qu’il ait été influencé à ses débuts par Picasso, Marfo a su se détacher des modèles pour forger son propre univers esthétique. «Avec le temps, j’ai développé mon propre style, mes propres idées – je l’appelle AfroGenesis. Ça sonne comme un mouvement, mais pour moi, c’est juste ma façon de dire que je suis original. Je ne cherche pas à lancer un mouvement – je suis juste là pour dire: “Je suis authentique.”»

Un échange culturel

HOME ne met pas seulement en lumière la maîtrise technique et la voix créative de Marfo – elle crée un pont. Entre les continents, entre les traditions culturelles, entre paysages intérieurs et réalités extérieures. Cette première immersion dans le monde de l’art moyen-oriental est à la fois une célébration et une invitation: une méditation universelle sur l’identité, le foyer et la condition humaine.

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Kojo Marfo - Stranger, 2023. (Photo: Arab News) 

«Je crée des œuvres vivantes et colorées pour capter l’attention», explique-t-il. «Mais mon but n’est pas que les gens se contentent de les observer – je souhaite qu’ils s’approchent et découvrent l’histoire qui se cache derrière. »

Et avec HOME, les amateurs d’art à Dubaï sont invités à bien plus qu’une simple visite de galerie – c’est une exploration réfléchie, intensément humaine, de ce que signifie être au monde.