Liban : Le Conseil des ministres exhorte le pouvoir judiciaire à s’éloigner du populisme

Des manifestants libanais se rassemblent devant une banque dans la ville méridionale de Sidon (Photo, AFP/Archives).
Des manifestants libanais se rassemblent devant une banque dans la ville méridionale de Sidon (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Dimanche 20 mars 2022

Liban : Le Conseil des ministres exhorte le pouvoir judiciaire à s’éloigner du populisme

  • L'avocat du frère du gouverneur de la banque centrale révèle que les preuves contre lui ne sont que des «spéculations médiatiques»

BEYROUTH : Une réunion du Conseil des ministres a été convoquée samedi pour examiner les actions judiciaires contre sept banques au Liban.

La réunion a permis l'examen du conflit entre les banques et le système judiciaire. La session extraordinaire s'est tenue sous l'intitulé «L'intérêt supérieur de l'État».

Après la réunion, Mikati a affirmé que le conseil des ministres avait convenu que la loi suivra son cours sur la base du principe de coopération entre les autorités sans aucune discrimination et en toute transparence.

Le Conseil a également décidé que les questions judiciaires suivraient leur cours conformément aux lois.

Une source ministérielle qui a été présente à la session de discussion a déclaré à Arab News que les ministres avaient constaté qu'il n'était pas permis aux juges d'utiliser l'argent des déposants dans le but de flatter un certain populisme.

Certains ministres ont même estimé qu’un juge ne devrait pas être un populiste et publier des tweets sur un tel sujet.

CONTEXTE

L'association des banque a déclaré que la grève était un avertissement contre ce qu'elle a appelé «l'arbitraire de certaines décisions judiciaires», en référence aux ordonnances qui ont gelé les actifs de sept banques depuis le 14 mars et interdit à six de leurs directeurs de voyager.

«Les banques se trompent effectivement car une crise majeure existe réellement, mais il faut y faire face de manière équilibrée et non aléatoire», ont suggéré ces ministres.

En réponse à ce qu'elle a décrit comme une «violation judiciaire contre les banques», l'Association des banques a appelé à la promulgation de la loi sur le contrôle des capitaux, aussitôt que possible.

En plus de la grève, l'association a averti qu'elle pourra «prendre d'autres mesures qui sont nécessaires pour préserver l'économie nationale et l'intérêt suprême du Liban».

La décision sur une série de poursuites judiciaires intentées par des groupes d'activistes contre plusieurs grandes banques au Liban afin de récupérer l'argent des déposants, a coïncidé avec des enquêtes sur des accusations portées contre le gouverneur de la banque centrale pour enrichissement illégal et blanchiment d'argent.

Les procédures judiciaires ont abouti à saisir des actifs, des actions et des biens immobiliers de la Fransabank et de la Creditbank et des succursales de la Blom Bank à Tripoli.

L'Association des déposants a indiqué son intention «d'engager d’autres poursuites judiciaires contre les banques dans les prochains jours».

Dans un développement connexe, le frère du gouverneur central de la Banque du Liban, Raja Salameh, a été arrêté par la procureure d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, après avoir comparu devant en tant que témoin.

L'avocat de Salameh, Marwan Issa El-Khoury, a révélé que les allégations «d'enrichissement illégal et de blanchiment d'argent» étaient sans fondement et que l'affaire n’était «qu’une spéculation médiatique sans aucune preuve».

Le gouverneur de la banque centrale s'était abstenu de se présenter au bureau de la juge Aoun il y a plus d'une semaine en tant que témoin, car il avait déposé une plainte en réponse à l'affaire judiciaire qui le met sous enquête.

La juge Aoun a aussi émis une interdiction de voyager contre Salameh.

Elle a souligné que le fait que l'autorité politique peut faire pression sur le pouvoir judiciaire est une «violation inacceptable contre des juges qui accomplissent leur devoir de manière professionnelle, même si certaines personnes n'aiment pas telle ou telle poursuite judiciaire».

Le juge Aoun, qui est proche au président, a appelé dans un tweet les juges libanais à s'armer de «la vérité et du texte de loi. L'espoir de sauver le pays de l'injustice, de l’intimidation des faibles et du détournement de l'influence, est maintenant entre vos mains».

L'une des voies de sortie de cette crise actuelle est de soumettre la bataille légale entre les déposants et les banques devant la Cour d'appel.

Le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a déclaré ce samedi que «certains propriétaires de banques et leurs gestionnaires portent une part de responsabilité dans ce qui est arrivé à l’argent des déposants, et qu'ils devraient être poursuivis en justice pour cette raison».

Mais il a ajouté: «Ce qui se passe à présent au sujet de la question des banques, est une sorte de farce qui induit en erreur l'opinion publique».

Geagea a ainsi exprimé sa crainte que «ces mesures autoritaires qui utilisent une partie du pouvoir judiciaire comme un outil, et qui sont couvertes par la loi, vont sans doute ruiner le secteur bancaire au lieu de le réformer».

Geagea a soutenu que «le président, le gouvernement actuel et la majorité parlementaire sont responsables des crises économiques que subissent les citoyens libanais à cause de leur malveillance, de leurs tentatives de chantage permanente ou de leurs tentatives de changement de certains fonctionnaires, pour les remplacer par les escrocs les plus pervers».

 


Un Américain retrouve sa famille saoudienne après 40 ans – larmes de joie

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
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  • Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits
  • La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public

DJEDDAH: Quatre décennies de recherches ont finalement conduit à d’émouvantes retrouvailles entre un citoyen américain et sa famille saoudienne, mettant fin à une période douloureuse d’attente qui semblait vouée à l’échec.

Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits. La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public.

Elle avait rencontré Saoud Alsoumani alors qu’il était étudiant aux États-Unis. Ils se sont mariés et ont eu deux fils.

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)

Après son retour en Alabama avec les garçons, la mère de Eid a coupé toute communication entre leur père – qui est retourné en Arabie saoudite – et eux.

«Pendant cette période, qui a duré 40 ans, les membres de la famille cherchaient leurs proches par l’intermédiaire de l’ambassade américaine. Ils ont essayé de rechercher la famille à plusieurs reprises, mais aucune piste ne leur a été a bénéfique», déclare Bander Alsoumani, le cousin de Eid.


Le prince héritier d’Arabie saoudite rencontre Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
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  • Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines
  • La SPA soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne ont également été abordés

DHAHRAN: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, dans la ville orientale de Dhahran, rapporte dimanche l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines, indique la SPA.

L’agence soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne, y compris un cessez-le-feu durable et l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, en vue d’une «solution à deux États qui réponde aux aspirations et aux droits légitimes du peuple palestinien», ont également été abordés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Libye: retour au calme près de Tripoli après de violents combats

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
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  • Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées
  • La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011

TRIPOLI: Les violents affrontements qui ont opposé des groupes armés rivaux à Zawiya, près de la capitale libyenne, ont cessé samedi soir grâce à une médiation tribale, a indiqué dimanche à l'AFP un responsable de cette ville de l'ouest libyen.

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli, faisant "un mort et plusieurs blessés ainsi que des dégâts aux habitations et sièges publics", a précisé ce responsable de la Direction de sécurité sous couvert de l'anonymat.

Les violences "ont cessé (samedi) soir, grâce à une médiation des notables et chefs tribaux de la ville", a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur  les raisons des affrontements.

Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées.

Routes fermées 

La Mission des Nations unies en Libye (Manul) avait appelé "à la fin immédiate des hostilités", exhortant les autorités à "assurer la protection et la sécurité des civils", selon un communiqué succinct publié sur X.

La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011. Elle est divisée entre un gouvernement établi à Tripoli, reconnu par l'ONU, et une administration rivale dans l'est du pays.

Malgré un relatif retour au calme observé depuis quelques années, des affrontements se produisent périodiquement entre la myriade de groupes armés présents dans le pays.

Mi-avril, de brefs affrontements ont opposé des groupes armés influents au coeur de la capitale libyenne.

En août 2023, des combats entre deux puissants groupes armés à Tripoli avaient fait 55 morts.