BOGOTA : Le parti au pouvoir en Colombie, le Centre démocratique du président sortant Ivan Duque, a demandé samedi un "nouveau décompte des voix" exprimées lors de l'élection législative du 13 mars, largement remportée par la gauche.
Bien que le décompte des voix ne soit pas totalement achevé, le parti s'interroge sur la différence "inhabituelle" entre le pré-décompte - réalisé rapidement - dimanche et les résultats partiels progressivement publiés depuis.
"Il ne faudrait pas déclarer l'élection d'un candidat sans faire un nouveau décompte total, public, bulletin par bulletin (...). Sans clarification, le Congrès serait illégitime et de nombreux citoyens ne pourraient se reconnaître dans le résultat des élections", a déclaré le Centre démocratique, dans un communiqué.
Lors de l'élection de dimanche dernier, le parti du président Duque a subi un lourd revers, en passant de 51 à 30 sièges au Sénat et à la Chambre des députés.
La coalition de gauche du Pacte historique est, elle, sortie grand vainqueur, obtenant des résultats historiques (41 sièges). Son dirigeant Gustavo Petro a également remporté triomphalement l'investiture de son camp à la présidentielle du 29 mai prochain, où sa victoire apparait désormais à portée de main.
L'ancien président Alvaro Uribe (2002-2010), parrain politique d'Ivan Duque, s'est aussi interrogé sur Twitter sur "le vote écrasant en faveur du Petrismo" lors d'élections qui "instillent de la méfiance".
"Nous ne pouvons accepter ce résultat", a-t-il ajouté.
Au Sénat, la gauche a remporté 390.000 voix de plus que ce qui avait été comptabilisé à la fin de la journée électorale de dimanche, au terme du pre-décompte, selon le dernier décompte officiel des voix.
Le Centre démocratique a lui perdu 53.000 voix.
Le président Duque a convoqué mardi prochain une réunion entre autorités électorales, partis politiques, organismes de contrôle et observateurs indépendants pour "lever tous les doutes qui existent" sur ce scrutin.
Dans une déclaration, la Mission d'observation électorale de l'Union européenne (MOE UE) a souligné des défauts de conception des formulaires émis par l'autorité électorale sur lesquels les responsables des bureaux de vote devaient enregistrer les résultats de chaque bureau de vote.
Selon la mission, cette procédure était "extrêmement complexe" et "sujette à (...) erreurs".