PARIS: Le collectif Le Printemps républicain, qui entend porter un discours de gauche républicaine universaliste, critiqué par ses détracteurs pour son intransigeance concernant la laïcité, a apporté samedi son soutien à la candidature d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, a indiqué à l'AFP son président Amine El Khatmi.
"Pendant le quinquennat qui s'achève, nous avons été critiques vis-à-vis d'Emmanuel Macron, notamment lors de son discours au collège des Bernardins" -lorsque le président avait dit en 2018 vouloir "réparer le lien entre l’Église et l’État" - "mais force est de constater qu'il y a eu une évolution, notamment avec le discours des Mureaux et la loi contre le séparatisme", a expliqué M. El Khatmi.
Le président du collectif fait état d'"une situation politique où l'extrême droite est à plus de 30% et la gauche est en ruines", en considérant qu'"en responsabilité, nous pensons avoir à apporter une voix au sein de la majorité présidentielle".
Longtemps dominé par la figure de son cofondateur, le politiste Laurent Bouvet décédé en décembre dernier, le Printemps Républicain a été régulièrement controversé depuis sa naissance il y a six ans, notamment accusé d'identitarisme, alors que ses partisans s'en sont fréquemment pris à la gauche pour être selon eux trop conciliante avec l'islamisme.
Le Printemps républicain est également réputé proche de l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, soutien d'Emmanuel Macron.
Son président a justifié son refus de soutenir la candidate socialiste Anne Hidalgo en raison "des années d'égarement et (d')un manque de préparation" du Parti socialiste, tout en reconnaissant que le positionnement de la maire de Paris est "irréprochable".
Le satisfecit vaut également pour le communiste Fabien Roussel ou la candidate LR Valérie Pécresse, pour laquelle le collectif avait appelé à voter lors des élections régionales l'année dernière, "mais l'intérêt d'une élection présidentielle, c'est de gagner, pour changer la vie des citoyens", a estimé M. El Khatmi.
Le président du Printemps républicain a par ailleurs estimé que "le rôle de poil à gratter que nous avons depuis six ans avait atteint ses limites".
"Nous aurons vocation à proposer des candidats aux élections législatives, nous verrons dans quelles conditions ce sera discuté dans la majorité présidentielle", a-t-il ajouté.