LONDRES: Selon une députée britannique, le ministère britannique des Affaires étrangères aurait demandé au mari de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, récemment libérée de sa détention en Iran, de ne pas faire de «bruit» autour de l'épreuve que sa femme a traversée.
La députée travailliste Tulip Siddiq, dont la circonscription d’Hampstead et Kilburn était celle où vivait Mme Zaghari-Ratcliffe avant sa détention en Iran, a déclaré que la décision de Richard Ratcliffe d'être «si public et si bruyant» au sujet de la situation critique de sa femme était la bonne stratégie.
Mme Siddiq, qui a fait pression sur le gouvernement pour obtenir la libération de Mme Zaghari-Ratcliffe pendant des années, a déclaré jeudi : «Le Foreign Office nous a dit à plusieurs reprises que nous aurions pu obtenir la libération de Nazanin plus tôt si nous n’avions pas fait tant de bruit autour de cette affaire, mais Richard n'était pas d'accord.»
La politicienne a souligné que la libération de Ratcliffe prouve que sa stratégie était la bonne. En effet, Mme Ratcliffe aurait été libérée parce que la Grande-Bretagne a accepté de payer plus de 500 millions de dollars à l'Iran pour une vieille dette.
«Ces six années ont montré que c'était probablement la bonne stratégie, car je pense que le gouvernement a répondu à la pression de l'opinion publique et, en particulier, à celle des médias.
«Je crois que nous avons probablement fait pression sur l'actuel Premier ministre en menant une campagne publique retentissante», a ajouté Mme Siddiq.
Elle a fait remarquer que le gouvernement s'est également montré nerveux lorsque Ratcliffe et elle-même ont révélé publiquement que le passeport de la ressortissante irano-britannique lui avait été rendu en début de semaine.
«Lorsque j'ai tweeté qu'elle avait obtenu son passeport britannique, le Foreign Office était très nerveux», a déclaré Siddiq.
«Richard n'a pas de compte Twitter. Il m'a demandé de le tweeter parce qu'il pense que nous devons être transparents sur tout. Et il est convaincu que même si l'accord était tombé à l'eau au dernier moment, au moins les gens auraient su à quel point nous étions près du but.»
Tout au long des six années de détention de sa femme – une peine initiale de cinq ans et une année supplémentaire par la suite –, Ratcliffe menait une campagne publique pour la libération de sa femme, notamment en organisant une grève de la faim à Whitehall et en critiquant la politique du gouvernement par intermittence.
Zaghari-Ratcliffe a été libérée en même temps qu’un autre ressortissant iranien d'origine britannique, Anoosheh Ashoori, mais d'autres personnes restent encore détenues en Iran.
Morad Tahbaz, qui possède la triple nationalité iranienne, britannique et américaine, a été libéré de prison cette semaine, mais ne peut pas quitter l'Iran.
À propos de Tahbaz, le ministre d'État britannique pour l'Europe et l'Amérique du Nord, James Cleverly, a déclaré: «Nous continuerons à œuvrer non seulement pour qu'il reste en liberté provisoire mais aussi pour qu'il soit relaxé – et évidemment, nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec les Américains pour tout ce qui concerne l'Iran.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com