PARIS : « Davantage de contrôles » mais pas de fermeture de la pêche: la ministre de la Mer a détaillé au JDD ses mesures pour endiguer la hausse des échouages de dauphins sur les côtes atlantiques.
« A partir du 1er janvier 2021, il y aura davantage de contrôles sur l’obligation qui est faite aux pêcheurs de déclarer leurs prises dites accessoires. Jusqu’ici ce n'était pas respecté », déclare Annick Girardin au Journal du Dimanche.
« Les captures accidentelles de dauphins, il y en a. D’autres espèces en sont aussi victimes. Mais nos connaissances scientifiques sont insuffisantes pour remettre en cause la totalité d’une filière aujourd’hui », a-t-elle affirmé.
« Ce n’est pas parce que quelques pêcheurs ont des pratiques irresponsables qu’il faut tous les condamner. (...) Ce qui m’intéresse moi, c’est comment on protège les dauphins tout en ayant une activité de pêche. Le développement durable, c’est prendre en compte l’écologie et l’activité humaine », a ajouté la ministre.
Le gouvernement a présenté mercredi son plan pour limiter ces captures accidentelles de dauphins. Cet ensemble de mesures a été salué par les professionnels de la pêche mais jugé largement insuffisant - et même « honteux » - par des associations écologistes.
Il prévoit notamment d'imposer des « pingers » (dispositifs acoustiques destinés à éloigner les cétacés) à tous les chalutiers concernés « durant toute l’année plutôt que quatre mois aujourd’hui ».
Il inclut également la présence d'observateurs sur les navires, l'expérimentation de caméras à bord et le renforcement du survol aérien « pour définir l’aire de distribution des populations de dauphins qui fréquentent le golfe de Gascogne ».
Ces dernières années, des centaines de dauphins se sont échoués sur les côtes atlantiques et les défenseurs de l'environnement estiment à plus de 10.000 le nombre de ces cétacés protégés morts l'hiver dernier en raison des activités de pêche dans le golfe de Gasgogne.
Face à ce problème « qui persiste », malgré des « preuves bien étayées » qu'ils sont capturés dans les filets de pêche, la Commission européenne a ouvert en juillet une procédure d'infraction contre la France (ainsi que la Suède et l'Espagne), lui donnant trois mois pour « prendre des mesures pour réduire les prises accessoires ».
Quelques semaines plus tôt, les scientifiques du Conseil international pour l'Exploration de la mer (Ciem) avaient recommandé pour le golfe de Gascogne de nouvelles mesures pour limiter ces prises, à savoir « une combinaison de fermetures temporaires des pêcheries problématiques » et l'utilisation de « pingers » sur les chalutiers pélagiques.