La crise ukrainienne pourrait être une aubaine pour les pays du CCG et les compagnies pétrolières

Les prix du pétrole, déjà élevés, ont atteint près de 140 dollars (1 dollar = 0,91 euro) le baril le 7 mars, après que les États-Unis ont annoncé une interdiction d’importer du pétrole et du gaz russes. (Shutterstock)
Les prix du pétrole, déjà élevés, ont atteint près de 140 dollars (1 dollar = 0,91 euro) le baril le 7 mars, après que les États-Unis ont annoncé une interdiction d’importer du pétrole et du gaz russes. (Shutterstock)
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Publié le Jeudi 17 mars 2022

La crise ukrainienne pourrait être une aubaine pour les pays du CCG et les compagnies pétrolières

  • L’Europe est fortement dépendante de l’énergie russe et, en 2021, 38 % du gaz naturel utilisé par l’Union européenne provenait de Russie, selon Bruegel, un groupe de réflexion basé à Bruxelles
  • En raison des sanctions imposées à la Russie, les pays importateurs devront rechercher d’autres sources d’énergie, principalement au sein du CCG

RIYAD: La crise entre l’Ukraine et la Russie, qui a déstabilisé le marché de l’énergie, principalement en Europe, pourrait être une aubaine pour les compagnies pétrolières et les pays producteurs d’hydrocarbures, étant donné que la flambée des prix du pétrole devrait renforcer leurs revenus, au moment où les craintes d’une prolongation de la guerre sont exacerbées.

Les prix du pétrole, déjà élevés, ont atteint près de 140 dollars (1 dollar = 0,91 euro) le baril le 7 mars, après que les États-Unis ont annoncé une interdiction d’importer du pétrole et du gaz russes, alors que l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni ont imposé des restrictions draconiennes sur les importations d’hydrocarbures.

Bien que les prix du pétrole soient tombés en dessous de la barre des cent dollars, atteignant 89,13 dollars le baril de Brent (indice de référence européen) et 84,90 dollars le baril de WTI (West Texas Intermediate, indice de référence américain), à 15 h 30, heure saoudienne, le 15 mars, une flambée des prix n’est pas impossible.

«Les prix peuvent atteindre des niveaux sans précédent si la situation continue de se détériorer», déclare Yousef al-Chammari, chercheur principal à l’Imperial College de Londres et PDG de CMarkits, dans un entretien accordé à Arab News.

Il avertit que la situation pourrait se dégrader encore plus si la Russie décide de mettre fin à ses approvisionnements en gaz, car il y aura un report sur le charbon et le pétrole, ce qui entraînerait une flambée des prix.

Il est difficile de prédire quels seront les prix, affirme le PDG de Qamar Energy, Robin Mills, ajoutant que cela dépendrait du scénario.

«La baisse récente repose sur l’idée d’une augmentation de la production par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Mais si les exportations russes sont considérablement perturbées, vous pouvez vous attendre à ce que les prix dépassent les 150 dollars pour un baril», met-il en garde lors d’un entretien avec Arab News.

Perturbation des exportations russes

Cependant, les perturbations du marché font grimper les prix.

M. Mills souligne que la crainte des sanctions a déjà perturbé les exportations russes, même si celles-ci ne ciblent pas directement le pétrole.

«Il est vrai que le Royaume-Uni et les États-Unis ont interdit les importations de pétrole russe, mais ils n’en importent pas de grandes quantités.»

De plus, Robin Mills prévient que le financement des sanctions, l’autosanction et le risque de guerre en mer Noire sont tous susceptibles d’affecter les exportations russes.

Cela pourrait entraîner une hausse des prix du brut, ce qui signifie que les compagnies pétrolières bénéficieront d’importants excédents cette année à la suite de la pandémie, indique M. Al-Chammari, ajoutant que cela peut également conduire à de nouveaux investissements dans les énergies traditionnelles et nouvelles.

Certaines compagnies pétrolières ont cependant été négativement affectées par la crise, car elles dirigeaient d’importantes opérations en Russie.

La société BP a annoncé qu’elle vendait sa participation de 20 % dans Rosneft, la compagnie pétrolière nationale russe, à la fin du mois de février. Cette annonce faisait suite à la décision de Shell de mettre fin à ses activités en Russie, en quittant ses coentreprises dans le pays. La société a également déclaré qu’elle cesserait d’acheter du pétrole russe. Au même moment, l’entreprise Exxon Mobil a annoncé l’arrêt de ses activités en Russie.

Les trois entreprises avaient poursuivi leurs activités en Russie malgré les sanctions américaines après l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014. Pourtant, ces entreprises ont cette fois estimé que le risque de rester en Russie l’emportait sur les avantages financiers que leur présence était susceptible de leur apporter.

«Les grandes compagnies pétrolières qui se sont retirées de Russie ont essuyé des pertes, notamment BP, mais aussi Shell, ExxonMobil et, dans une moindre mesure, Equinor et Wintershall. Mais elles bénéficieront toutes probablement de la hausse des prix», fait remarquer M. Mills.

Avantages pour les entreprises du CCG

D’autres entreprises de la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont bien placées pour réaliser des bénéfices face à cette crise.

«Les compagnies pétrolières du CCG tireront profit des prix beaucoup plus élevés. Aramco et Adnoc bénéficieront au moins de l’impulsion politique et budgétaire pour augmenter la production (ce à quoi elles travaillaient déjà)», souligne M. Mills.

Le PDG de Qamar Energy a néanmoins souligné que personne n’avait vraiment réalisé de profits en termes de parts de marché jusqu’à présent. Les pays de l’Opep, explique-t-il, obtiendront des parts de marché s’ils décident d'augmenter leur production (de manière considérable). Quant au schiste américain, il gagnera du terrain lorsqu’il commencera à investir plus activement dans le forage.

En effet, les prix élevés du pétrole permettent à la production de schiste bitumineux de devenir plus rentable, étant donné que son exploitation est généralement plus coûteuse.

«Toutes les grandes compagnies pétrolières en dehors de la Russie bénéficient d'une forte augmentation de leurs revenus», soutient M. Mills.

Il faut garder à l’esprit que l’Europe est fortement dépendante de l’énergie russe. En 2021, 38% du gaz naturel utilisé par l’Union européenne (UE) provenait de Russie, selon Bruegel, un groupe de réflexion basé à Bruxelles.

En raison des sanctions imposées à la Russie, les pays importateurs devront rechercher d’autres sources d’énergie, principalement au sein du CCG.

Outre le pétrole, cela inclut le gaz naturel liquéfié qui peut être transporté par bateau. En janvier, l’UE a entamé des pourparlers avec le Qatar sur l’approvisionnement en gaz naturel.

Par ailleurs, l’UE a annoncé en mars qu’elle réduirait les importations de gaz russe de deux tiers d’ici à 2023.

Investir dans l’énergie durable

Cette manne pétrolière signifie-t-elle pour autant moins d’investissements dans des solutions énergétiques durables au sein du CCG?

Pas nécessairement, semble-t-il, selon les experts.

Les pays du CCG ont intensifié leurs projets d’énergie durable au cours des dernières années. Par exemple, l’Arabie saoudite a mis en place son programme national d’énergie renouvelable dans le cadre du plan Vision 2030. L’objectif est d’augmenter la part du Royaume dans la production d’énergies renouvelables et de réduire les émissions de carbone.

À travers le programme, tel que décrit dans le plan Vision 2030, le ministère de l’Énergie œuvre à minimiser l’utilisation de carburant liquide et à diversifier la combinaison énergétique nationale dédiée à la production d’électricité. Ce programme vise également à augmenter la part du gaz naturel et des sources d’énergie renouvelable à près de 50 % d’ici à 2030.

Cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum, vice-président, Premier ministre des Émirats arabes unis (EAU) et dirigeant de Dubaï, a annoncé en octobre dernier que son pays aspirait à atteindre l’objectif «zéro émission nette» d’ici à 2050.

Selon M. Al-Chammari, les prix élevés du pétrole serviront à renforcer les plans de diversification.

«Le gouvernement saoudien a déjà fait des annonces importantes sur les énergies alternatives, malgré les prix élevés du pétrole, notamment l’hydrogène bleu et vert, ainsi que sur le tourisme, les divertissements et les minéraux», poursuit-il.

De plus, le Royaume se concentre sur la localisation des technologies, ce qui signifie la création de centres pour fabriquer des produits actuellement importés, précise Yousef al-Chammari.

Pour M. Mills, les investissements dans la durabilité varieront d’un pays à l’autre au sein du CCG.

«Dans le cas de l’Arabie saoudite et des EAU au moins, cela renforcera les investissements en matière de diversification. Aucun des pays du CCG n’a jusque-là mis en œuvre de changement majeur au niveau des plans d’investissement dans le pétrole et le gaz», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump renforce les restrictions sur les investissements chinois dans des secteurs jugés stratégiques

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
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  • Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine »
  • Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

WASHINGTON : Donald Trump a signé un mémo visant à freiner les investissements chinois dans des secteurs stratégiques américains, dont la technologie et les infrastructures critiques, une initiative fermement dénoncée samedi par Pékin qui la juge « discriminatoire ».

Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine », a précisé vendredi soir la Maison-Blanche sur son site.

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ».

La Maison-Blanche accuse également « certains adversaires étrangers », dont la Chine, d'investir dans des entreprises américaines afin « d'obtenir des technologies de pointe et de la propriété intellectuelle ».

Le nouvel exécutif américain compte solliciter la Commission aux investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) afin « de restreindre les investissements chinois dans les secteurs stratégiques américains tels que la technologie, les infrastructures critiques, la santé, l'agriculture, l'énergie, les matières premières et autres », ajoute la Maison-Blanche.

Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

« Cette façon de faire des États-Unis élargit abusivement le concept de sécurité nationale, est discriminatoire et portera gravement atteinte à la confiance des entreprises chinoises désirant investir aux États-Unis », a dénoncé samedi un porte-parole du ministère chinois du Commerce.

Dans un communiqué, il a exhorté Washington à « respecter les lois de l'économie de marché et à cesser de politiser et d'instrumentaliser les questions économiques et commerciales ».

« La Chine suivra de près l'évolution de la situation aux États-Unis et prendra les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes », a-t-il conclu.

Cette décision du président américain intervient alors que les deux plus grandes économies du monde sont déjà en proie à des tensions commerciales.

Début février, Donald Trump a imposé 10 % de droits de douane supplémentaires, en plus de ceux déjà existants, sur les produits en provenance de Chine. Toutefois, il a estimé mercredi qu'un accord commercial avec Pékin était « possible ».


Lucid dévoile le Lucid Air Sapphire unique en son genre lors de la réunion de la Saudi Cup

Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. » a déclaré Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East.
  • Le véhicule sera offert au vainqueur de la Coupe d'Arabie saoudite.

RIYADH : Lucid a dévoilé sa Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, exclusivement conçue et construite pour le vainqueur de la course la plus lucrative du monde, la Saudi Cup 2025.

Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East, a déclaré : « Présenté comme une récompense spéciale au vainqueur de la Saudi Cup, ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. »

Lors de son discours, qui a eu lieu le premier jour de la Saudi Cup à l'hippodrome King Abdulaziz de Riyad, M. Sultan a ajouté : « J'ai également le privilège de présenter une création qui illustre l'apogée de ce que Lucid peut réaliser : Le premier Lucid Air Sapphire unique au monde ».

Le véhicule est doté d'une finition lavande, d'un système à trois moteurs et d'une dynamique de conduite offrant une puissance de 1 234 chevaux, ainsi que des freins en carbone-céramique.

M. Sultan a déclaré que le dévoilement de ce véhicule était le résultat du partenariat entre Lucid et la Saudi Cup.

Le vainqueur de la course de la Saudi Cup, qui aura lieu le 22 février, recevra 20 millions de dollars, ainsi que le véhicule.

M. Sultan a également dévoilé le dernier modèle de Lucid, le Lucid Gravity SUV, et a ajouté : « Les débuts du Lucid Gravity SUV à la Saudi Cup reflètent la vision commune de Lucid et son soutien à la vision audacieuse du Royaume pour l'avenir.

« Il est particulièrement approprié que ce véhicule révolutionnaire soit maintenant disponible dans ce pays, une nation qui se tient à la pointe de l'innovation et de la durabilité grâce à la Vision 2030. »

La Saudi Cup est un événement équestre de deux jours qui réunit certains des meilleurs jockeys du monde sur l'hippodrome King Abdulaziz, dont la cagnotte s'élève à plus de 38 millions de dollars.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les banques saoudiennes enregistrent une hausse de 17% des prêts hypothécaires résidentiels

 La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
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  •  Les données de la Banque centrale saoudienne montrent la plus forte émission depuis 2 ans
  •  L'accession à la propriété a atteint 63,74% en 2023, avec pour objectif d'atteindre 70% d'ici à 2030

RIYAD : Les banques saoudiennes ont émis 91,1 milliards de riyals saoudiens (24,28 milliards de dollars) de nouveaux prêts hypothécaires résidentiels aux particuliers en 2024, soit une augmentation de 17% par rapport à l'année précédente, selon les données officielles.

Les chiffres de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent qu'il s'agit de l'émission annuelle de prêts hypothécaires la plus élevée depuis deux ans.

Le quatrième trimestre de 2024 a représenté 33% du total, ce qui coïncide probablement avec la baisse des taux d'intérêt. Cette tendance souligne la forte demande de financement immobilier dans le Royaume, ainsi que l'impact des changements de politique monétaire sur les coûts d'emprunt.

Le Royaume progresse régulièrement vers son objectif de 70% d'accession à la propriété d'ici à la fin de la décennie.

Selon les dernières données officielles du programme de logement - une initiative dans le cadre de Vision 2030 - la propriété familiale saoudienne atteindra 63,74% en 2023.

Alors que les initiatives de diversification économique continuent de stimuler le développement du logement et les aspirations à l'accession à la propriété, le paysage hypothécaire du Royaume devrait rester dynamique, influencé par les tendances mondiales et nationales.

L'augmentation des émissions de prêts hypothécaires résidentiels est le signe d'une confiance croissante dans le marché immobilier saoudien. Avec la baisse des taux d'intérêt et les efforts continus du gouvernement pour développer l'accession à la propriété, le secteur du logement du Royaume semble prêt pour une croissance soutenue dans les années à venir.

L'un des principaux facteurs influençant les taux hypothécaires en Arabie saoudite est le Saudi Interbank Offered Rate, ou SAIBOR, qui sert de référence pour les prêts à taux variable.

Le riyal saoudien étant rattaché au dollar américain, les fluctuations des taux d'intérêt dans le pays nord-américain ont un impact direct sur le SAIBOR et, par conséquent, sur les coûts d'emprunt dans le Royaume.

En septembre, la Réserve fédérale américaine a amorcé un changement de politique monétaire en réduisant les taux d'intérêt de 50 points de base. Cette mesure a été suivie de deux réductions supplémentaires de 25 points de base chacune en novembre et en décembre.

L'assouplissement de la politique monétaire américaine s'est traduit par une baisse des taux SAIBOR, ce qui a rendu le financement du logement plus accessible et a contribué à l'expansion notable des prêts résidentiels.

Bien que la récente baisse des taux hypothécaires ait alimenté la demande, les mouvements futurs du SAIBOR dépendront de multiples facteurs, notamment la trajectoire de la politique de la Réserve fédérale, les conditions économiques de l'Arabie saoudite et la liquidité du secteur bancaire.

Lors du troisième forum du Fonds d'investissement public pour le secteur privé, qui s'est tenu à Riyad ce mois-ci, le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majid al-Hogail, a annoncé que 65 promoteurs locaux ont investi plus de 200 milliards de RS dans le secteur du logement, soulignant ainsi le rôle clé du secteur privé dans le développement urbain.

M. al-Hogail a souligné que la Vision 2030 est à l'origine d'une transformation du secteur immobilier en Arabie saoudite, avec des développements allant de logements abordables à des projets de luxe.

Il a également insisté sur la nécessité de redéfinir l'urbanisme pour l'adapter à la diversification économique et à la croissance rapide de la population urbaine du Royaume.

Selon le ministre, les secteurs des municipalités et du logement ont contribué pour plus de 16% au produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite en 2024, tandis que les secteurs de l'immobilier et de la construction ont attiré près de 16% du total des flux d'investissements étrangers.

Il a également noté que les transactions résidentielles à Riyad ont augmenté de 51,6% entre juillet 2023 et juillet 2024, totalisant 18 500 ventes d'une valeur de 26,6 milliards de RS, citant un rapport de la société de services immobiliers CBRE.

M. al-Hogail a également souligné la croissance remarquable du financement immobilier, indiquant que le portefeuille de financement immobilier du secteur bancaire est passé de 165 milliards de RS à plus de 850 milliards de RS.

Il a attribué cette croissance à un environnement d'investissement stimulant et favorable, qui, selon lui, a atteint un stade favorable pour les acteurs du secteur privé local et international.

Les banques saoudiennes adoptent de multiples stratégies pour améliorer les liquidités et soutenir la croissance des prêts immobiliers. L'une d'entre elles consiste à émettre des Sukuk et des obligations conventionnelles afin de renforcer leur base de capital et de s'assurer qu'elles disposent de fonds suffisants pour continuer à accorder des prêts hypothécaires.

En outre, la Saudi Real Estate Refinance Co. joue un rôle essentiel en achetant des hypothèques aux banques, libérant ainsi des liquidités pour de nouveaux prêts et améliorant la stabilité du marché.

Le soutien du gouvernement reste également un facteur crucial, les initiatives du ministère du logement et du fonds de développement de l'immobilier fournissant des garanties et des subventions qui réduisent les risques de prêt des banques et encouragent la poursuite de l'émission de prêts hypothécaires.

En outre, les banques saoudiennes diversifient leurs sources de financement en formant des partenariats avec des investisseurs mondiaux et des banques étrangères, attirant ainsi davantage de capitaux dans le secteur du financement immobilier.

La transformation numérique joue également un rôle croissant, les banques intégrant des solutions fintech, des évaluations de crédit automatisées et des plateformes hypothécaires numériques pour rationaliser le traitement des prêts, réduire les coûts opérationnels et améliorer l'accessibilité pour les emprunteurs.

Ces efforts combinés aident les banques à maintenir un flux régulier de liquidités tout en soutenant le secteur immobilier en pleine croissance du Royaume.