LONDRES : Le prix du baril de Brent, référence de l'or noir en Europe, bondissait jeudi d'environ 5%, poussé par la guerre en Ukraine, le Kremlin ayant refusé de suspendre son offensive et l'AIE craignant un choc sur l'offre pétrolière.
Vers 10H30 GMT (11H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai grimpait de 4,64% à 102,57 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril gagnait 4,39% à 99,21 dollars.
Le Kremlin a rejeté jeudi la décision de la Cour internationale de justice (CIJ), plus haut tribunal de l'ONU, qui a ordonné la veille à la Russie de suspendre immédiatement ses opérations militaires en Ukraine.
L'Ukraine a accusé jeudi la Russie d'avoir bombardé un théâtre dans lequel "plus d'un millier" de civils s'étaient réfugiés.
"Le monde doit finalement admettre que la Russie est devenue un Etat terroriste", a lancé mercredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L'offensive et la détermination des deux camps n'empêchaient pas la poursuite en parallèle de pourparlers, relancés lundi par visioconférence.
"Si le fait que les deux parties discutent est une bonne chose, on ne peut s'empêcher de penser que, pour la Russie, il s'agit de faire semblant", met en garde Michael Hewson, analyste chez CMC Markets "tandis que l'Ukraine insistera sur des garanties de sécurité en béton que la Russie pourrait avoir du mal à accepter".
Les cours de l'or noir ont également été dopés par le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui craint un "choc" sur l'offre pétrolière mondiale, à la suite des sanctions contre la Russie prises après son invasion de l'Ukraine.
Cette "évaluation sévère" de l'AIE "a suscité de nouvelles inquiétudes quant à l'offre, ce qui a renforcé la pression à la hausse sur les prix aujourd'hui", poursuit Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor.
L'AIE prévoit un marché pétrolier "nettement plus tendu qu'auparavant", confirme Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
La guerre en Ukraine a déjà créé une forte volatilité sur les marchés du pétrole, et la Russie est le deuxième exportateur mondial de brut.
"L'AIE a également revu à la baisse ses prévisions de demande de pétrole pour le deuxième trimestre", tempère Carsten Fritsch, "mais l'ajustement à la baisse n'est pas aussi prononcé que celui de l'offre".