«Renforcer le flanc oriental de l’Otan», les USA et leurs alliés s'activent

La représentante permanente des États-Unis auprès de l’Otan, Julianne Smith (Photo, AFP).
La représentante permanente des États-Unis auprès de l’Otan, Julianne Smith (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

«Renforcer le flanc oriental de l’Otan», les USA et leurs alliés s'activent

  • Les membres de l’alliance s’entretiendront mercredi pour discuter de la nécessité d’élaborer des plans à long terme
  • Pour Washington, la Chine doit comprendre qu’elle ne peut pas rester neutre sur la question de l’invasion de l’Ukraine

WASHINGTON: Les États-Unis et leurs alliés européens de l’Otan œuvrent à l’adaptation de la posture de l’alliance en Europe de l’Est pour faire face aux menaces actuelles alors que la guerre de la Russie en Ukraine s’intensifie, a déclaré mardi à Bruxelles l’ambassadrice Julianne Smith, représentante permanente des États-Unis auprès de l’organisation.
Mme Smith a ajouté que le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, participera mercredi à une réunion ministérielle de l’Otan dans la capitale belge, au cours de laquelle les participants examineront la réponse de l’organisation aux événements survenus à ses frontières orientales et les moyens de contrer l’agression russe en Ukraine.
«Nous discuterons d’autres mesures que nous pouvons prendre collectivement pour renforcer le flanc oriental de l’Otan et de la nécessité ou non d’élaborer des plans à moyen ou à long terme», a-t-elle précisé.
Les membres de l’Otan avaient déjà commencé à mobiliser leurs forces en Europe de l’Est avant que la Russie ne lance son invasion le mois dernier, a indiqué Mme Smith. Par ailleurs, les États-Unis ont déployé plusieurs milliers de soldats dans la région pour rassurer les alliés sur leur engagement à les défendre en cas d’escalade militaire, et pour exercer un effet dissuasif à l’égard de Moscou.
La Russie a décrit son invasion de l’Ukraine, lancée le 24 février, comme une «opération militaire spéciale» en réponse aux menaces que le gouvernement ukrainien fait peser sur la sécurité nationale et à l’éventuelle expansion de l’Otan en Ukraine, qui n’est actuellement pas membre de l’organisation.
Les États-Unis et les nations européennes ont fourni aux forces ukrainiennes des armes de pointe pour contrer l’assaut militaire russe. Selon Mme Smith, Washington a déjà fourni une aide militaire d’une valeur de 550 millions de dollars (1 dollar = 0,86 euro) et s’est engagé à fournir un soutien supplémentaire de 13,6 milliards de dollars.
Elle a ajouté que les États-Unis demeurent résolus à défendre leurs alliés de l’Otan s’ils sont menacés par les forces russes, conformément à l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord qui énonce le concept de «défense collective» pour les trente membres de l’alliance et le principe selon lequel une attaque contre l’un d'entre eux est une attaque contre tous.
Toutefois, Mme Smith a exclu la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, comme le demande le gouvernement ukrainien, déclarant que les États-Unis ne veulent pas que le conflit «s’étende au-delà de son contexte actuel».
Elle a rappelé que l’objectif collectif actuel des États-Unis et de leurs alliés était de mettre fin à la guerre en Ukraine, d’amener les forces russes à quitter le pays et de mettre fin à leurs attaques contre l’armée et les civils ukrainiens.
Mme Smith a également commenté la réunion de sept heures qui a eu lieu lundi à Rome entre Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, et le principal diplomate chinois Yang Jiechi.
Elle a précisé que M. Sullivan avait fait part des inquiétudes des États-Unis quant à l’alignement de la Chine sur la Russie et avait averti Pékin des conséquences diplomatiques et économiques si elle décidait d’aider Moscou dans l’invasion de l’Ukraine. Mme Smith a qualifié la réunion de discussion «sérieuse» et «très intense».
Selon elle, l’objectif de l’engagement de Washington auprès de Pékin est d’envoyer un message clair à la Chine et à d’autres pays pour leur dire qu’ils ne peuvent pas rester neutres sur la question de l’invasion et qu’ils doivent se ranger du côté des États-Unis et de leurs alliés pour s’opposer à l’agression russe.
«Les États-Unis souhaitent vivement que tous les pays du monde, y compris la Chine, expriment clairement leur position vis-à-vis du conflit en Ukraine et qu’ils se rangent du côté de l’ordre fondé sur des règles», a-t-elle affirmé.
«Ce n’est pas le moment pour les pays de rester sur la touche. Ce n’est pas le moment pour les pays de prétendre qu’ils peuvent rester neutres sur ce conflit particulier.»
Les États-Unis et leurs alliés européens ont imposé des sanctions économiques à la Russie et à son élite fortunée après le début de l’invasion. Le gouvernement chinois ne s’est pas joint aux efforts internationaux visant à faire pression sur Moscou, ce qui a incité Washington à avertir Pékin qu’elle pourrait également faire l’objet de sanctions et d’un isolement diplomatique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.