WASHINGTON: Les États-Unis et leurs alliés européens de l’Otan œuvrent à l’adaptation de la posture de l’alliance en Europe de l’Est pour faire face aux menaces actuelles alors que la guerre de la Russie en Ukraine s’intensifie, a déclaré mardi à Bruxelles l’ambassadrice Julianne Smith, représentante permanente des États-Unis auprès de l’organisation.
Mme Smith a ajouté que le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, participera mercredi à une réunion ministérielle de l’Otan dans la capitale belge, au cours de laquelle les participants examineront la réponse de l’organisation aux événements survenus à ses frontières orientales et les moyens de contrer l’agression russe en Ukraine.
«Nous discuterons d’autres mesures que nous pouvons prendre collectivement pour renforcer le flanc oriental de l’Otan et de la nécessité ou non d’élaborer des plans à moyen ou à long terme», a-t-elle précisé.
Les membres de l’Otan avaient déjà commencé à mobiliser leurs forces en Europe de l’Est avant que la Russie ne lance son invasion le mois dernier, a indiqué Mme Smith. Par ailleurs, les États-Unis ont déployé plusieurs milliers de soldats dans la région pour rassurer les alliés sur leur engagement à les défendre en cas d’escalade militaire, et pour exercer un effet dissuasif à l’égard de Moscou.
La Russie a décrit son invasion de l’Ukraine, lancée le 24 février, comme une «opération militaire spéciale» en réponse aux menaces que le gouvernement ukrainien fait peser sur la sécurité nationale et à l’éventuelle expansion de l’Otan en Ukraine, qui n’est actuellement pas membre de l’organisation.
Les États-Unis et les nations européennes ont fourni aux forces ukrainiennes des armes de pointe pour contrer l’assaut militaire russe. Selon Mme Smith, Washington a déjà fourni une aide militaire d’une valeur de 550 millions de dollars (1 dollar = 0,86 euro) et s’est engagé à fournir un soutien supplémentaire de 13,6 milliards de dollars.
Elle a ajouté que les États-Unis demeurent résolus à défendre leurs alliés de l’Otan s’ils sont menacés par les forces russes, conformément à l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord qui énonce le concept de «défense collective» pour les trente membres de l’alliance et le principe selon lequel une attaque contre l’un d'entre eux est une attaque contre tous.
Toutefois, Mme Smith a exclu la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, comme le demande le gouvernement ukrainien, déclarant que les États-Unis ne veulent pas que le conflit «s’étende au-delà de son contexte actuel».
Elle a rappelé que l’objectif collectif actuel des États-Unis et de leurs alliés était de mettre fin à la guerre en Ukraine, d’amener les forces russes à quitter le pays et de mettre fin à leurs attaques contre l’armée et les civils ukrainiens.
Mme Smith a également commenté la réunion de sept heures qui a eu lieu lundi à Rome entre Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, et le principal diplomate chinois Yang Jiechi.
Elle a précisé que M. Sullivan avait fait part des inquiétudes des États-Unis quant à l’alignement de la Chine sur la Russie et avait averti Pékin des conséquences diplomatiques et économiques si elle décidait d’aider Moscou dans l’invasion de l’Ukraine. Mme Smith a qualifié la réunion de discussion «sérieuse» et «très intense».
Selon elle, l’objectif de l’engagement de Washington auprès de Pékin est d’envoyer un message clair à la Chine et à d’autres pays pour leur dire qu’ils ne peuvent pas rester neutres sur la question de l’invasion et qu’ils doivent se ranger du côté des États-Unis et de leurs alliés pour s’opposer à l’agression russe.
«Les États-Unis souhaitent vivement que tous les pays du monde, y compris la Chine, expriment clairement leur position vis-à-vis du conflit en Ukraine et qu’ils se rangent du côté de l’ordre fondé sur des règles», a-t-elle affirmé.
«Ce n’est pas le moment pour les pays de rester sur la touche. Ce n’est pas le moment pour les pays de prétendre qu’ils peuvent rester neutres sur ce conflit particulier.»
Les États-Unis et leurs alliés européens ont imposé des sanctions économiques à la Russie et à son élite fortunée après le début de l’invasion. Le gouvernement chinois ne s’est pas joint aux efforts internationaux visant à faire pression sur Moscou, ce qui a incité Washington à avertir Pékin qu’elle pourrait également faire l’objet de sanctions et d’un isolement diplomatique.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com