Présidentielle: les candidats parlent territoires, Macron accusé de fuir le débat

Un dessin de Marianne, la personnification nationale de la République française est projeté lors d'une audition des candidats à la présidence par l'association des maires de France à Montrouge, au sud de Paris, le 15 mars 2022 (Photo, AFP).
Un dessin de Marianne, la personnification nationale de la République française est projeté lors d'une audition des candidats à la présidence par l'association des maires de France à Montrouge, au sud de Paris, le 15 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 mars 2022

Présidentielle: les candidats parlent territoires, Macron accusé de fuir le débat

  • Les propos de M. Larcher interviennent au lendemain de la première grande soirée électorale de la campagne
  • Ce vrai-faux débat, très policé et sans surprise, n'a pas permis une confrontation directe entre les prétendants à l'Elysée

PARIS: Les candidats à la présidentielle, à l'exception d'Emmanuel Macron et Eric Zemmour, ont égrené leurs propositions devant les élus locaux mardi sur le thème de la défense des territoires, sur fond de polémique sur une campagne sans débat à 26 jours du premier tour.

Le président LR du Sénat Gérard Larcher, soutien de la candidate Valérie Pécresse et deuxième personnage de l'Etat, a lancé une attaque en règle d'Emmanuel Macron, s'interrogeant sur la "légitimité" d'un président-candidat qui serait élu sans campagne.

L'attaque n'est pas nouvelle mais elle est frontale. "Le président de la République veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d'idées", a lancé M. Larcher. 

"S'il n'y a pas de campagne, la question de la légitimité du gagnant se posera", a-t-il ajouté dans cet entretien au Figaro.

Les propos de M. Larcher interviennent au lendemain de la première grande soirée électorale de la campagne, lundi soir sur TF1, avec la participation de huit candidats sur 12. 

Ce vrai-faux débat, très policé et sans surprise, n'a pas permis une confrontation directe entre les prétendants à l'Elysée qui ne se sont même jamais croisés sur le plateau. 

«Propos irresponsables»

Le président Macron, qui s'est rendu mardi dans un centre d'accueil de réfugiés ukrainiens dans le Maine-et-Loire, s'en est défendu en faisant valoir que "les campagnes avec un président qui fait le choix de se représenter sont toujours un peu particulières, c'est normal", selon des propos à BFMTV.

Le camp présidentiel est aussi monté au créneau. Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a dénoncé sur France Inter des "propos irresponsables", qui font "courir une petite musique qui serait un procès en illégitimité".

"Dès lors qu'il le peut", le chef de l'Etat "participe à cette campagne", a également riposté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur France 2, rappelant que M. Macron doit présenter jeudi lors d'une conférence de presse "de trois heures" son projet pour un second quinquennat. 

Mobilisé par la guerre en Ukraine et ses fonctions de président en exercice du Conseil de l'UE, M. Macron n'a pourtant pour l'heure participé à aucun meeting de campagne. A Marseille, il s'est fait représenter samedi par M. Attal et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. 

Le président refuse de débattre directement avec les autres candidats avant le premier tour, arguant du fait que les autres présidents sortants en lice pour un second mandat ne s'étaient pas prêtés à cet exercice.

Cette attitude le place sous le feu des critiques de ses rivaux, notamment la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, donnée par les enquêtes d'opinion à la deuxième place, donc qualifiée pour le second tour, comme en 2017.

Pour le député et porte-parole du RN Sébastien Chenu, M. Macron "aimerait enjamber l'élection, être reconduit de façon tout à fait tacite". 

"On ne peut pas effacer comme ça, (comme avec) une ardoise magique, un bilan catastrophique, qui a jeté notre pays dans la rue. La pandémie (de Covid-19) a chassé la crise des gilets jaunes, et on va recommencer?", a renchéri la candidate socialiste Anne Hidalgo.

Présidentielle: Zemmour dans une période de flottement

Le ralliement de Marion Maréchal n'a, à ce stade, pas fait bouger les lignes: Eric Zemmour traverse une période de flottement, à l'image de ses prestations télévisuelles hésitantes, même si son entourage souligne l'effervescence dans ses meetings.

Le candidat d'extrême droite a semblé chercher ses mots durant sa conclusion lundi soir sur TF1, lors de la soirée électorale consacrée à la guerre en Ukraine, un sujet qui handicape sa campagne depuis bientôt trois semaines.

"Il était très très bon durant l'émission et très ému à la fin, à la hauteur du sujet", répond le chef de file de son mouvement de jeunesse, Stanislas Rigault, qui dément tout coup de fatigue.

Lassalle en colère

Plusieurs responsables d'associations d'élus, dominées par l'opposition, ont également regretté l'absence - "un comportement pas très républicain" - au grand oral sur la décentralisation du président-candidat, qui a entretenu des relations tendues avec les collectivités tout au long de son mandat.

Pour le vice-président PS de l'Association des maires de France (AMF), André Laignel, "il est quand même curieux que celui qui s'est tourné vers les maires (lors de la crise des gilets jaunes) n'ait pas daigné venir devant les maires" pour "rendre compte" de son bilan et "de la manière dont il a considéré ou pas la démocratie locale". 

Entretemps, les sondages passent et se ressemblent, montrant un rebond considérable d'Emmanuel Macron ces dernières semaines. Il prend 5 points en un mois à 29,5% des intentions de vote au premier tour, devant Marine Le Pen à 19,5%, selon un sondage Odoxa paru mardi.

Et le président est toujours donné gagnant au second tour face à Marine Le Pen, à 58% contre 42%.

Très loin derrière mais en colère, l'iconoclaste Jean Lassalle, qui n'avait pas été convié à la soirée de TF1, a menacé mardi matin de se retirer de la course. Dans la soirée, il n'avait pas encore fait part de ses intentions mais BFMTV et France 2 ont indiqué qu'elles l'avaient bien invité à leur grande soirée présidentielle, respectivement les 23 et 31 mars.  

Avec environ 2% dans les intentions de vote, M. Lassalle dépasse très régulièrement les deux candidats d'extrême gauche Nathalie Artaud (LO) et Philippe Poutou (NPA). Et fait même parfois jeu égal ou dépasse Anne Hidalgo.

Roussel veut recruter 30 000 policiers et doubler le budget du parquet financier

Le candidat communiste Fabien Roussel a promis mardi, en meeting près de Valenciennes (Nord), le recrutement de 30.000 policiers et le doublement du budget de la Justice, et notamment celui du Parquet national financier, qui enquête actuellement sur lui après des soupçons d'emploi fictif.

"Je veux une police et une justice qui puissent agir au plus près des citoyennes et des citoyens, qui répondent à leurs attentes, qui en aient les moyens", a-t-il déclaré dans un discours retransmis, défendant "le droit à la tranquillité" pour "chaque citoyen, quel que soit son lieu d’habitation".

Il a proposé "une refondation de l'organisation des forces de la police" et le "recrutement de 30 000 policiers", devant 1 200 personnes réunies à Anzin, non loin de sa commune de Saint-Amand-les-Eaux.


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.