Rakayb Joubbah: une expérience authentique au cœur du désert saoudien à Haïl

Les participants à la première excursion venaient d’Espagne, des États-Unis et de Tunisie. L’influenceuse saoudienne Ebtisam Azzam y a également participé. (Photo fournie)
Les participants à la première excursion venaient d’Espagne, des États-Unis et de Tunisie. L’influenceuse saoudienne Ebtisam Azzam y a également participé. (Photo fournie)
L’influenceuse saoudienne Ebtisam Azzam était l’une des participantes à la première excursion. (Photo fournie)
L’influenceuse saoudienne Ebtisam Azzam était l’une des participantes à la première excursion. (Photo fournie)
Une randonnée à dos de chameau de vingt kilomètres dans la réserve naturelle royale du roi Salmane. (Photo fournie)
Une randonnée à dos de chameau de vingt kilomètres dans la réserve naturelle royale du roi Salmane. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Rakayb Joubbah: une expérience authentique au cœur du désert saoudien à Haïl

  • La ville de Joubbah, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, est la quatrième région du Royaume à être inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco
  • Une nouvelle excursion à dos de chameau est un mélange de divertissement et d’harmonie à l’intérieur de la réserve du roi Salmane dans le désert du Néfoud

DJEDDAH: La ville de Joubbah, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, renferme le plus célèbre site d’inscription d’art rupestre du pays et est la quatrième région du Royaume à être inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Cet ancien site, avec ses dunes spectaculaires et son paysage sablonneux, constitue une porte d’entrée dans le désert pour les aventuriers. La réserve naturelle royale du roi Salmane, la plus grande du pays et la quatrième plus grande réserve sauvage au monde, offre aux habitants du Royaume et d’ailleurs une expérience immersive dans le désert sur 130 700 km2.

Rakayb Joubbah, qui a débuté le 24 février et se poursuit jusqu’au 19 mars, permet aux visiteurs de plus de 18 ans d’avoir un aperçu du mode de vie bédouin authentique. Le programme propose quatre excursions, chacune d’entre elles d’une durée de trois jours.

La réserve a tweeté au début du mois: «L’aventure dans le désert que les habitants de cette région ont vécue pendant si longtemps pour survivre et chercher des ressources en eau est maintenant devenue une excursion offrant des moments récréatifs dans le désert.»


 

FOCUS

  • Cet ancien site, avec ses dunes spectaculaires et son paysage sablonneux, constitue une porte d’entrée dans le désert pour les aventuriers.
  • La réserve naturelle royale du roi Salmane offre aux habitants de l’Arabie saoudite et d’ailleurs une expérience immersive dans le désert sur 130 700 km2.

Ebtisam Azzam, une présentatrice radio et télé saoudienne, figurait parmi les vingt personnes ayant participé à la première excursion. «Rakayb Joubbah est une aventure, une excursion unique et étrange», affirme-t-elle à Arab News. «C’est un mélange de divertissement et d’harmonie à l’intérieur de la réserve du roi Salmane dans le désert du Néfoud. Dans le passé, les habitants avaient l’habitude de faire de longues promenades à dos de chameau pour chercher des ressources en eau, commercer et voyager. Aujourd’hui, nous faisons l’expérience du même voyage, mais pour les loisirs, un endroit où l’on trouve l’isolement et une certaine clarté mentale», raconte-t-elle.

L’aventure consiste en une randonnée à dos de chameau de 20 kilomètres qui dure six heures. Il s’agit d’une simulation des caravanes de chameaux d’autrefois, et les participants doivent avoir une condition physique moyenne. «Les chameaux, c’est une autre histoire. La relation tangible entre le chameau et son propriétaire, et la façon dont cet animal comprend les sons ou les signes faits par son propriétaire, tout cela est spectaculaire», lance Mme Azzam. «Le simple fait de regarder le chameau peut vous faire comprendre quelque chose sur vous-même. Il faut du temps pour qu’il se familiarise avec une nouvelle personne et je pense que je suis sur la bonne voie», explique-t-elle.

Les safaris et les aventures exigent des voyageurs qu’ils soient bien équipés et vêtus d’une tenue adaptée à l’atmosphère du lieu où ils se rendent. Cependant, Rakayb Joubbah a été lancé quatre jours après le Jour de la Fondation, et Ebtisam Azzam célébrait encore la nouvelle Fête nationale saoudienne en portant des vêtements régionaux pendant la promenade pour représenter la région d’Asir du sud. «J’étais vêtue du style du sud, plus précisément une robe noire asiri, le voile, le bandeau jaune et quelques accessoires en argent. J’ai pris beaucoup de belles photos sur le chameau pour immortaliser le moment et la beauté du lieu», se souvient-elle.

Cette excursion propose des activités qui aideront les visiteurs à mieux comprendre les éléments naturels et touristiques de la réserve. Elle entend promouvoir l’écotourisme: les visiteurs pourront découvrir les chants de Haïl, les danses folkloriques et d’autres aspects du patrimoine de la région.

Outre le contact avec les chameaux, les visiteurs seront également exposés aux méthodes de coexistence avec les environnements désertiques et en apprendront davantage sur les plantes rares de la réserve telles que le talha, le ghada et l’arfaj. La région a une histoire vieille de plusieurs milliers d’années et regorge de vestiges du passé, dont plus de 4000 dessins et inscriptions thamudiques.
Abdelaziz al-Damkh, un globe-trotter saoudien qui a visité plus de 45 pays, faisait lui aussi partie de cette aventure. «Cette excursion a dépassé mes attentes en termes d’organisation, d’événements parallèles, de mesures de sécurité et il y avait un incroyable esprit d’équipe», confie-t-il à Arab News. Bien qu’il soit un grand aventurier, c’est la première fois qu’il fait l’expérience d’une promenade de six heures à dos de chameau.

«Je suis Saoudien, né en Arabie Saoudite, et les chameaux font partie de ma culture, mais c’est la première fois que je faisais l’expérience d’une longue balade à dos de chameau. De telles excursions auraient dû être organisées il y a longtemps», assure-t-il. «Les deux premières heures étaient très fatigantes car certains participants ne s’étaient jamais livrés à de telles expériences, mais tout s’est finalement bien passé.»

Les participants à la première excursion venaient d’Espagne, des États-Unis et de Tunisie, et celle-ci était organisée par Pangaea, une entreprise saoudienne proposant des activités en plein air. Ces dernières années, le Royaume s’est lancé dans le tourisme de loisirs pour attirer des visiteurs du monde entier. «De tels événements permettent de vivre une expérience authentique dans le désert. Ils contribuent à la promotion de notre culture saoudienne et mettent en lumière la Vision 2030 et ses objectifs de diversification du tourisme dans le Royaume», ajoute M. Al-Damkh.

Chaque excursion compte 20 participants et coûte 2000 riyals saoudiens (1 riyal = 0,23 euro) par personne. Le programme inclut le camping, l’observation des étoiles et la dégustation de nourriture traditionnelle saoudienne. La réserve vise à réinstaller la vie naturelle, à développer la végétation et à préserver le patrimoine historique et culturel de la région, qui fait partie de l’identité environnementale de l’Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


L'héritage saoudien en vedette au festival de Hail

Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
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  • Un festival du patrimoine à Hail captive les visiteurs avec un riche éventail d'objets artisanaux qui allient art et authenticité historique
  • Plus de 40 activités sont présentées, permettant aux visiteurs d'explorer les compétences traditionnelles telles que la vannerie, le tissage sadu, le crochet, les textiles tissés à la main et la fabrication de portes Najdi et Hail

RIYAD : Un festival du patrimoine à Hail captive les visiteurs avec un riche éventail d'objets artisanaux qui allient art et authenticité historique, a rapporté samedi l'agence de presse saoudienne.

Ce festival de 30 jours offre un aperçu du passé, en montrant le dévouement derrière la création des nécessités quotidiennes et en célébrant le succès des femmes artisans locales.

Plus de 40 activités sont présentées, permettant aux visiteurs d'explorer les compétences traditionnelles telles que la vannerie, le tissage sadu, le crochet, les textiles tissés à la main et la fabrication de portes Najdi et Hail.

Les vêtements traditionnels, la broderie thamudique, les perles en bois et en cuir, les arts de la fibre, l'art de la résine et la fabrication de savon figurent également parmi les points forts de l'exposition, a ajouté la SPA.

Les visiteurs peuvent également savourer une variété de plats traditionnels. Au cœur du festival, un théâtre artistique accueille des spectacles, dont le Hail Samri et le Saudi Ardah.

Le festival soutient les artisans locaux en leur offrant une plateforme pour présenter leur travail directement au public. Il célèbre également l'identité nationale et le patrimoine culturel du Royaume, conformément à l'Année de l'artisanat 2025.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au cœur du salon Saudi 100 Brands à Paris

Lors de la Fashion Week masculine de Paris le mois dernier, l'exposition Saudi 100 Brands organisée par Tranoï a investi le cinquième étage du grand magasin La Samaritaine, propriété du groupe LVMH, dans la capitale française. (Photo Fournie)
Lors de la Fashion Week masculine de Paris le mois dernier, l'exposition Saudi 100 Brands organisée par Tranoï a investi le cinquième étage du grand magasin La Samaritaine, propriété du groupe LVMH, dans la capitale française. (Photo Fournie)
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  • "Ce showroom à La Samaritaine représente une opportunité majeure pour les créateurs saoudiens de présenter leurs collections pendant la semaine de la mode à Paris."
  • Zoom sur les 11 créateurs saoudiens qui ont participé à la Fashion Week de Paris le mois dernier.

PARIS : Lors de la Semaine de la mode masculine à Paris le mois dernier, la vitrine Saudi 100 Brands de Tranoï a occupé le cinquième étage du grand magasin La Samaritaine, propriété de LVMH, dans la capitale française. Onze stylistes saoudiens ont présenté leur créativité dans le cadre d'une initiative de la Commission saoudienne de la mode.

Le dernier étage de cette adresse emblématique, avec sa frise historique en mosaïque de paon, ses ferronneries Gustav Eiffel et son spectaculaire plafond de verre, constituait le cadre idéal pour l'originalité et l'exubérance des jeunes créateurs qui ont présenté leur savoir-faire et leur héritage. 

Visiteurs de la vitrine des 100 marques saoudiennes à Paris. (Photo Fournie)
Visiteurs de la vitrine des 100 marques saoudiennes à Paris. (Photo Fournie)

Burak Cakmak, PDG de la Commission de la mode d'Arabie saoudite, a déclaré : "L'Arabie saoudite est un formidable pôle de talent et d'expertise. Ce showroom à La Samaritaine représente une opportunité majeure pour les créateurs saoudiens de présenter leurs collections pendant la semaine de la mode à Paris. C'est aussi un moyen efficace de renforcer les liens entre la Commission saoudienne de la mode et les acteurs internationaux de la mode, dont Tranoï.

Voici un aperçu des 11 marques présentées.

1886 

La marque saoudienne de streetwear 1886 exposée à Paris. (Photo Fournie)
La marque saoudienne de streetwear 1886 exposée à Paris. (Fourni)

Lancée en 2016, 1886 est la première marque saoudienne de streetwear haut de gamme. Réputée pour ses denims de qualité, la marque a lancé cette année des T-shirts à l'effigie de Jeddah, Al Ula et Abha pour célébrer son héritage saoudien. Le cofondateur, Fahad Aljomiah, a accroché au mur de son bureau une pancarte "Designed in KSA" (Conçu en Arabie saoudite), qui sert d'inspiration quotidienne à son équipe. "Nous avons le talent, les connaissances, le goût et la volonté de travailler dur pour établir la norme du secteur et placer définitivement l'Arabie saoudite sur la carte internationale de la mode", a-t-il déclaré à Arab News.  

REBIRTH

Il y a trois ans, Tala Abukhaled a lancé sa marque de vêtements de luxe respectueux de l'environnement pour redonner vie à l'artisanat artistique et aux traditions culturelles saoudiennes. "Mes clients sont généralement des personnes qui aiment voyager, qui sont aventureuses, libres d'esprit et soucieuses de l'environnement", explique-t-elle. L'un des motifs récurrents d'Abukhaled est l'intégration de raphia fabriqué à partir de feuilles de palmier et tissé en macramé. La palette de sa dernière collection - Resort 25 - est composée de sable neutre, de rose vif, d'orange mandarine et de vert olive.

ÉVEIL

Notre slogan est "Ouvrez les yeux". Nous voulons encourager les gens à s'éveiller à leur vie, à ne pas vivre dans un monde virtuel", a déclaré Khalid Almasoud, fondateur de la marque de streetwear basée à Riyad. Le logo de la marque est tissé en jaquard ou en sérigraphie sur de nombreuses pièces.  

WAAD ALOQAILI COUTURE

Chaque création complexe de ce label - fondé en 2019 par les sœurs Waad et Ahlam Aloqaili - est fortement ancrée dans la tradition saoudienne, élaborée avec une élégance émotionnelle et une profondeur culturelle, dans le but d'autonomiser les femmes. La robe de sirène sarcelle et émeraude perlée à la main d'Aloqaili, dotée d'une courte traîne, a volé la vedette.

ELEVEN

Fusionnant innovation et confort, la collection de cette marque basée à Riyad - audacieuse, distinctive et contemporaine - a été entièrement produite en Arabie saoudite, reflétant une forte identité locale prête à être exportée dans le monde entier.

HAJRUSS

Hajruss est une marque de streetwear contemporaine qui allie innovation et savoir-faire dans ses créations. La marque allie modernité et tradition, avec une attention particulière aux détails et aux matériaux haut de gamme. "Chaque collection est un dialogue entre l'héritage et l'innovation, où le vêtement devient un moyen de raconter une histoire", peut-on lire dans le catalogue de la vitrine. 

MIRAI 

Abdulrahman Tarabeh (à gauche) et Omar Shabra, cofondateurs de Mirai. (Fourni)
Abdulrahman Tarabeh (à gauche) et Omar Shabra, cofondateurs de Mirai. (Photo Fournie)

Mirai signifie "futur" en japonais. La marque fusionne la culture, le style et l'énergie saoudiens avec le minimalisme japonais et le souci du détail. "Nous avons choisi le nom Mirai parce que nous pensons que l'intemporalité est l'avenir", explique le cofondateur Abdulrahman Tarabeh. "Nous ne suivons pas les tendances, nous ne suivons pas le calendrier de la mode ; ce que nous aimons faire, nous le faisons. Avec Omar (Shabra, son cofondateur), nous voulons créer une communauté où les gens peuvent raconter leur histoire personnelle à travers leurs vêtements". Tarabeh montre une veste blanche avec de petits points bruns : "C'est l'un de nos modèles emblématiques. Le tissu provient de Toscane, en Italie, et il est lavé au café", explique-t-il. "Les boutons sont gravés de Sakura, la fleur de cerisier japonaise.  

RAZAN ALAZZOUNI

Diplômée en sculpture et en beaux-arts de l'université de Tufts, Razan Alazzouni est connue pour "mélanger l'art, la féminité et l'artisanat" dans ses créations, qui sont "sculpturales, délicates et intemporelles" et "célèbrent le glamour doux et l'héritage saoudien à travers des pièces raffinées, fabriquées à la main dans son atelier de Riyadh", selon le catalogue.  

RBA

Fondée en 2017 à New York, cette "marque de mode saoudienne interculturelle" fusionne un design audacieux, une qualité premium et une esthétique urbaine pour créer des pièces streetwear uniques. "Chaque design est plus qu'un vêtement - c'est une histoire tissée de symbolisme, de culture et d'élégance moderne", peut-on lire dans le catalogue. "RBA crée des pièces qui célèbrent la diversité, la durabilité et l'expression artistique. 

REEM ALKANHAL 

La créatrice Reem Alkanhal devant la collection de sa marque éponyme. (Fourni)
La créatrice Reem Alkanhal devant la collection de sa marque éponyme. (Photo Fournie)

Cette marque conçoit des vêtements pour les femmes qui aiment exprimer leur féminité avec une élégance simple. La collection Sword, créée pour le défilé, "reflète cette vision - en fusionnant le symbolisme traditionnel et la sophistication moderne pour la femme confiante et contemporaine", selon le catalogue.

YASMINA Q

Yasmina Q est une marque de vêtements féminins contemporains qui cherche à créer un changement positif en travaillant en toute conscience avec les communautés locales, en mettant l'accent sur les tricots. "Nous sommes très attachés au développement durable. Je suis basée en Arabie saoudite, nous nous approvisionnons en fil en Italie et nous produisons à Londres. Chaque pièce que nous produisons ne génère aucun déchet", explique la fondatrice Yasmina Qanzal. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com   


L'univers des "Mille et une nuits" à l'ouverture d'un Festival d'Avignon ancré dans l'actualité

Des artistes du Festival Off Avignon accrochent des affiches pour promouvoir leurs pièces à Avignon, le 5 juillet 2016. (AFP)
Des artistes du Festival Off Avignon accrochent des affiches pour promouvoir leurs pièces à Avignon, le 5 juillet 2016. (AFP)
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  • Après l'anglais en 2023 et l'espagnol en 2024, le directeur du festival Tiago Rodrigues a souhaité cette année inviter la langue arabe, afin de partager avec le public "la richesse de son patrimoine et la grande diversité de sa création contemporaine"
  • Le Festival d'Avignon ouvre samedi sa 79e édition dans un contexte de coupes budgétaires dans la culture en France mobilisant les syndicats

AVIGNON: Cultures arabes célébrées, programmation résonnant avec l'actualité dont le procès des viols de Mazan, soutien à Gaza: le Festival d'Avignon ouvre samedi sa 79e édition dans un contexte de coupes budgétaires dans la culture en France mobilisant les syndicats.

Ce grand rendez-vous international du théâtre démarre en soirée dans la Cour d'honneur du Palais des papes par le spectacle "Nôt", de la chorégraphe capverdienne Marlene Monteiro Freitas, une pièce pour huit danseurs et musiciens inspirée des contes des "Mille et une nuits".

Après l'anglais en 2023 et l'espagnol en 2024, le directeur du festival Tiago Rodrigues a souhaité cette année inviter la langue arabe, afin de partager avec le public "la richesse de son patrimoine et la grande diversité de sa création contemporaine".

Dans ce cadre, une quinzaine d'artistes, essentiellement chorégraphes et musiciens, viendront enrichir une édition qui fait la part belle à la danse.

Dans cette programmation (42 spectacles), des artistes "s'emparent explicitement de questions d'actualité", "ça fait partie du code génétique du festival", et "d'autres explorent, de manière moins implicite, des questions (tout aussi) profondes", décrit-il.

Selon lui, cela montre "à quel point les artistes sont engagés à penser le monde avec leurs spectacles".

Parmi les moments forts attendus, le 18 juillet, une nuit de lectures d'extraits du procès des viols de Mazan commis sur Gisèle Pelicot, droguée pendant des années par son époux qui la livrait à des inconnus.

Cette création de Milo Rau devrait avoir un écho particulier, alors que ce procès au retentissement international s'est tenu à Avignon entre septembre et décembre 2024.

Tiago Rodrigues a, pour sa part, posté sur Instagram mercredi un texte intitulé "le Festival d'Avignon commence alors qu'un massacre se poursuit à Gaza".

"Le gouvernement d'extrême droite d'Israël poursuit ses attaques contre Gaza, perpétrant des crimes de guerre, bloquant l'aide humanitaire, violant systématiquement les droits humains et le droit international, causant la mort de dizaines de milliers de civils palestiniens, parmi lesquels des milliers d'enfants", déplore-t-il.

Il formule le vœu de construire "un monde où des festivals pourront à nouveau avoir lieu à Gaza dans la paix et dans la liberté".

- "Cri d'alerte" -

Fondé en 1947 par Jean Vilar, le plus célèbre festival de théâtre au monde, avec celui d'Edimbourg, transforme chaque année en juillet la Cité des papes en ville-théâtre.

A côté du "In", démarre, en même temps cette année, le "Off", plus grand marché du spectacle vivant en France, avec quelque 1.700 spectacles.

Mais le théâtre est célébré alors qu'il traverse un moment difficile en France, la culture étant touchée par de multiples coupes budgétaires.

La CGT spectacle, premier syndicat du secteur qui réclame depuis fin juin la "démission" de la ministre de la Culture Rachida Dati, a appelé artistes et techniciens "à refuser de jouer si la ministre ou un autre membre du gouvernement Bayrou s'affichait".

Un préavis de grève préventif a été déposé jusqu'au 26 juillet, date de fin du festival.

La ministre, en déplacement dimanche à Aix-en-Provence puis Arles, n'a pour le moment pas annoncé sa venue à Avignon. Son "programme de déplacements est en train d'être finalisé", a indiqué le ministère à l'AFP.

La CGT et sept autres organisations du spectacle vivant appellent en outre à un rassemblement devant la mairie samedi à 18H30, pour "lancer un cri d'alerte" contre ces coupes budgétaires.

Samedi, démarre également la pièce du chorégraphe libanais Ali Chahrour qui raconte l'histoire tragique de travailleuses migrantes abandonnées à leur sort pendant la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah pro-iranien à l'automne 2024 au Liban.

Œuvre marquante de l'histoire d'Avignon, "Le Soulier de satin" de Paul Claudel, mis en scène par Eric Ruf, administrateur de la Comédie-Française, résonnera, à la fin du Festival, dans la Cour d'honneur du Palais des papes, de 22H00 à 6H00.