PARIS: A la peine dans les sondages, Valérie Pécresse (LR) a officiellement présenté lundi son projet présidentiel « de rupture » et de « reconstruction », le présentant comme le seul « crédible » face à Emmanuel Macron.
A quatre semaines du premier tour de la présidentielle, la candidate LR a défendu un « projet de droite républicaine », sans grande mesure nouvelle, mais promettant « une reconstruction plus juste avec quatre engagements » sur la puissance du pays, l'autorité, la prospérité durable et le pacte social.
Elle a notamment mis en avant dans un document de synthèse 12 « mesures phares »: 16 000 recrutements dans la justice, instauration de quotas d'immigration, hausse de 10% des salaires, retour des allocations familiales universelles, envoi de 4 000 médecins dans les maisons de santé...
Elle compte consacrer 120 milliards d'euros à la transition écologique via le « livret vert » et instituer une peine minimum d'un an pour toute agression de policier, élu ou enseignant.
Son projet promet « deux fois plus d'économies » (84 milliards d'euros) que de dépenses » (42 milliards) et compte « revenir en 2027 à 3% du déficit ».
La candidate, qui peine à remonter dans les sondages où elle pointe à la quatrième voire la cinquième place, l'a martelé: « Je serai la surprise du second tour par la puissance et la crédibilité de mon projet ».
Car « c'est moi qui porte le projet d'alternance crédible à Emmanuel Macron », a-t-elle assuré.
« Si les Français veulent quelqu'un de confiance pour faire un vrai projet courageux de réformes, il ne faut pas qu'ils prennent la copie, mais l'original », a-t-elle ajouté, promettant de « faire les réformes puissantes que la droite voulait faire en 2017 ».
Celles-ci « n'ont pas été faites pendant le quinquennat d'Emmanuel Macron », a-t-elle ajouté.
La crise « ne pourra être surmontée ni par des mesures passéistes ni par des acrobaties d'illusionniste », a par ailleurs martelé Mme Pécresse dans un ouvrage « Le temps est venu » publié chez Bouquins.
Souhaitant « reconstruire une prospérité durable », elle a prévenu: « Il va falloir travailler plus, dépenser mieux et moins l'argent public », avec une réforme des retraites « à 65 ans », et la suppression de 200 000 postes de fonctionnaires.
Pour libérer le travail, elle a prôné un « vrai bouquet de pouvoir d'achat » et répété sa volonté d'une hausse de 10% des salaires net jusqu'à 2 800 euros.
Concernant l'essence, elle a souhaité « que l'Etat s'engage à rendre tous les surplus de recettes fiscales » et une révision automatique des barèmes kilométriques.
Mme Pécresse a enfin déploré le refus du chef de l'Etat et de Marine Le Pen (RN) de débattre avec elle: « Quand on se dérobe au débat, c'est sans doute qu'on en a peur ».
Mais « Emmanuel Macron ne peut pas échapper au bilan de son quinquennat et la crise ukrainienne ne peut pas priver les Français du débat démocratique auquel ils ont droit », a-t-elle ajouté.