DUBAI: Le PIB de l'Arabie saoudite va se contracter de 6,8% cette année, a indiqué mercredi le Fonds monétaire international (FMI). Il s’agit de la pire performance du Royaume depuis les années 1980, en raison de la baisse des prix du pétrole et de l'épidémie de la Covid-19.
Les pays du Moyen-Orient et d'Asie centrale, dont beaucoup dépendent du pétrole, devraient pour leur part connaître une récession de 4,7% cette année, soit 1,9 point de plus que la dernière projection d'avril, a indiqué le FMI.
L'institution a toutefois maintenu ses projections pour les prix du pétrole, à environ 36 dollars le baril en 2020. "Les prévisions indiquent que les prix devraient tendre (après 2021) vers 46 dollars, toujours environ 25% en dessous de la moyenne de 2019", a indiqué le Fonds.
Les prix du pétrole se sont effondrés en mai, atteignant leur niveau le plus bas depuis deux décennies, en dessous de 20 dollars le baril, en raison d'une baisse de la demande mondiale résultant de la crise sanitaire et d'une guerre des prix entre Ryad et Moscou.
Les cours se sont partiellement redressés pour dépasser légèrement les 40 dollars le baril après que les producteurs de l'Opep et ses partenaires, la Russie en tête, ont accepté des réductions de production historiques de 9,7 millions de barils par jour. Ryad, premier exportateur mondial de brut, et ses partenaires du Golfe ont de leur côté promis une réduction supplémentaire de 1,2 million de barils par jour pour le mois de juin.
« Le déficit budgétaire saoudien va plus que doubler »
Selon le FMI, déficits budgétaires et dettes publiques augmenteront considérablement cette année et en 2021.
Pour 2020, le déficit budgétaire saoudien va plus que doubler par rapport à 2019 pour atteindre 11,4% du PIB mais il devrait baisser à 5,6% du PIB en 2021.
L'Arabie saoudite a déjà pris des mesures d'austérité, en réduisant ses dépenses, en supprimant aides et allocations sociales et en triplant la TVA à 15% à partir de juillet.
Le FMI a prévu, comme en avril, que l'économie iranienne, la deuxième de la région, se contracterait de 6% et serait dans le rouge pour la troisième année consécutive, étouffée par de lourdes sanctions américaines. L'Egypte s'en sort mieux avec une prévision de croissance inchangée de 2% pour 2020, qui reste toutefois inférieure aux 5,6% de 2019.