JÉRUSALEM : Le Parlement israélien a adopté jeudi une loi réinstaurant l'interdiction pour les Palestiniens mariés à des Arabes israéliens d'obtenir la nationalité israélienne.
Cette loi controversée, dite de "la citoyenneté" a été votée à 45 voix contre 15, grâce aux voix de formations de droite au sein de l'opposition qui se sont jointes à la coalition dirigée par le Premier ministre Naftali Bennett, du parti de droite radicale Yamina.
Depuis sa première adoption en juillet 2003 pendant la deuxième Intifada (soulèvement palestinien), la loi, justifiée par les autorités pour des raisons sécuritaires, avait été sans cesse renouvelée jusqu'en juillet. La coalition de M. Bennett n'avait alors pas rassemblé les voix nécessaires.
"La combinaison des forces entre la coalition et l'opposition ont abouti à un résultat important pour l'Etat et son renforcement en tant qu'Etat juif", s'est félicité la ministre de l'Intérieur Ayelet Shaked, membre de Yamina.
Selon un porte-parole de la Knesset, des dizaines de députés du parti d'opposition Likoud, dirigé par l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu - malade de la Covid-19 - étaient absents, car ils ne voulaient pas donner l'impression de soutenir le gouvernement.
L'islamiste Mansour Abbas, chef du parti arabe israélien Raam, a voté contre la loi.
Plusieurs groupes de défense des droits humains ont annoncé qu'ils contesteraient la loi devant la Cour suprême d'Israël.
"Les juges devront maintenant décider si, face au langage explicite de la loi, ils continueront à permettre que cette loi raciste soit protégée sous le prétexte éternel de la temporalité", a déclaré dans un communiqué l'ONG arabe israélienne de défense des droits humains Adalah.
De nombreuses demandes d'obtention de la citoyenneté israélienne émanent des conjoints palestiniens d'Arabes israéliens originaires de Cisjordanie – territoire occupé par Israël depuis 1967 – ou de la bande de Gaza, une enclave sous blocus israélien.
Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948. Ils représentent 20% de la population d'Israël et se disent victimes de discrimination.