MARSEILLE: C'est le tableau le plus célèbre au monde: à Marseille, dans le sud-est de la France, une exposition immersive entièrement numérique propose, à partir de jeudi, de plonger son regard dans celui de La Joconde pour percer les mystères de cette icône planétaire.
Dans les 600 m2 du hall du Palais de la Bourse, une déambulation en six étapes permet d'explorer différents aspects du chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci qui, trop fragile, ne peut quitter sa vitrine sécurisée du musée du Louvre, à Paris.
L'exposition est "l'occasion d'approcher le tableau, d'en découvrir tous les détails", commente auprès de l'AFP Vincent Delieuvin, conservateur en chef de la peinture italienne du XVIe siècle au Louvre.
Débuté à Florence vers 1500, le portrait de Lisa Gherardini, épouse d'un riche marchand d'étoffes, "qui était au départ une simple commande, va devenir un véritable défi pour Léonard de Vinci" qui "voulait vraiment en faire un chef-d'oeuvre de la peinture", rappelle-t-il.
"Pour les contemporains de Léonard de Vinci, c'était le premier tableau où la vie physique, psychologique était représentée", précise M. Delieuvin.
C'est une expérience "qu'on a voulu originale, sensible et aussi porteuse de sens", détaille Roei Amit, directeur général du Grand Palais Immersif, qui coproduit l'exposition avec Le Louvre.
"Pourquoi ce tableau est-il le plus connu au monde, pourquoi est-il devenu la première star d'Instagram aujourd'hui?", s'interroge-t-il, en passant sa main sur la gigantesque "peau-paysage" qui couvre les parois entourant l'espace d'exposition: formée à partir de quatre paysages de Léonard de Vinci, cette "oeuvre d'art digitale interactive" de 70 m de long sur 6 m de haut réagit, comme modifiée par le toucher des visiteurs.
Des origines du mythe de Mona Lisa à sa postérité en passant par le vol dont le tableau fut victime en 1911 --et qui participa grandement à sa notoriété--, chaque étape du parcours de l'oeuvre fait l'objet d'un film projeté en grand format.
Cette narration visuelle s'accompagne d'écrans interactifs plus petits, destinés à prolonger l'exploration du thème abordé: ils "permettent au public d'être vraiment acteur de sa visite, d'apprendre, de jouer, de découvrir", détaille Roei Amit, qui estime que l'exposition apporte "des éclairages rarement vus".