Alejandra Castro Rioseco: «J’ai découvert le pouvoir impressionnant des femmes artistes du Moyen-Orient»

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Publié le Jeudi 10 mars 2022

Alejandra Castro Rioseco: «J’ai découvert le pouvoir impressionnant des femmes artistes du Moyen-Orient»

  • Entre deux réunions, la collectionneuse chilienne d’origine espagnole revient pour Arab News en français sur son engagement auprès des créatrices du Moyen-Orient
  • «Ce pays a été créé en cinquante ans. C’est une très grande inspiration pour tous les artistes et pour chacun de nous»

PARIS: Alejandra Castro Rioseco est très occupée ces jours derniers. Hier, celle qui a créé la fondation MIA inaugurait l’exposition «Serendipity» à l’Al Safa Art & Design Library de Dubaï. Le dîner de gala aura lieu demain dans la salle de bal du Bvlgari Yacht Club. Au cours de cette soirée, la fondation MIA honorera dix personnalités sélectionnées pour le soutien qu’elles apportent à la visibilité des femmes dans le monde, en particulier dans le domaine des arts. Entre deux réunions, la collectionneuse chilienne d’origine espagnole revient pour Arab News en français sur son engagement auprès des créatrices du Moyen-Orient et sur l’exposition qu’elle leur consacre. 

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Portral, de Eman Ali. Photo fournie.

 

EN BREF

L’exposition regroupe les œuvres de vingt-cinq créatrices venues de dix pays du Moyen-Orient : 

Moza Almatrooshi, Azza al-Qubaisi et Zeinab Alhashemi, des Émirats arabes unis (EAU), Eman Ali d’Oman, Tala Worell et Taghrid Darghouth, du Liban, Farideh Lashai, Soheila Sokhanvari, Shirin Neshat, Gitan Meh, Monir Shahroudy Farmanfarmaian, Shideh Tami, Bita Fayyazi, Azra Aghighi et Mokarrameh Ghanbari, d'Iran, Razan al-Sarraf, du Koweït, Zayn Qahtani, de Bahreïn, Randa Maddah, de Syrie, Qamar Abdelmalik, de Palestine et Effat Nagui, d'Égypte. 

L’exposition Serendipity restera ouverte au public jusqu’au 31 mars 2022.

 

Comment est née l’exposition Serendipity?

La collection MIA est consacrée aux créatrices. Mais cette année est aussi celle du 50e anniversaire de la création des Émirats arabes unis. C’est pour s’inscrire dans cette célébration que MIA a décidé de monter cette belle exposition exclusivement consacrée aux femmes artistes de la région et qui a pour nom «Serendipity». C’est un magnifique mot dont la racine est arabe («serendib»); elle signifie «don de faire par hasard des découvertes fructueuses». J’ai beaucoup d’amis collectionneurs d’art au Moyen-Orient. En parlant avec des collègues et des amis collectionneurs, je leur ai demandé quelles œuvres ils pourraient me prêter pour l’exposition. Fairouz et Jean-Paul Villain, Paula al-Askari, Leila Heller, Mary Habib, Mana Halayan, Farhad Bakhtiar, Mohamed Afkhami, Mojgan Endjavi-Barbé ont été très généreux, ouverts. Ils m’ont beaucoup aidée.

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Earth, land and water #6, de Qamar Abdulmalik (photo fournie)

Pourquoi avoir choisi le mot «serendipity»?

Le monde a besoin de choses magiques, de choses belles, surtout après la pandémie. Et «serendipity» est magique. Dans la vie, vous avez défini votre plan, mais soudain il se passe quelque chose et vous changez complètement ce plan. Ce sont nos vies! C’est pour cela que ce mot est particulièrement adapté à cette période.

 

Vous venez d’Amérique latine. Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à l’art du Moyen-Orient?

J’aime l’art en général. Je suis une collectionneuse d’art international. Quand j’ai déménagé à Dubaï pour raisons familiales, il y a trois ans, je me suis sentie plus proche de la région et des gens d’ici. J’aime beaucoup les Arabes. Ils ressemblent beaucoup aux habitants d’Amérique latine dans la culture, l’éducation, la cuisine, la famille, les valeurs… Je découvre les artistes d’ici, je les étudie. Je voyage, au Liban, par exemple, un pays qui traverse une période très difficile, pour découvrir des créatrices. Et je découvre le pouvoir impressionnant des femmes de la région. Le monde pense que les femmes ne jouent pas de rôle spécial dans les pays arabes. Pourtant, dans le monde de l’art, elles ont un immense talent et produisent des œuvres très puissantes. En vivant ici, j’ai observé que beaucoup de gens qui habitent aux EAU n’ont pas du tout conscience du pouvoir de ces créatrices. Monter cette exposition a pour but de montrer le travail des plus grandes artistes de ces pays. 

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Empty Where Home Used To Be de Zayn Qahtani (photo fournie)

Quelle est la nature des œuvres exposées?

Cette exposition présente des œuvres classiques. Aujourd’hui, les NFT (jetons non fongibles, NDLR) et l’art numérique sont partout. Je pense que la mentalité de la région est plus classique. Dans cette exposition, il y a des sculptures, des peintures, des photos et une vidéo d’une artiste émiratie. Je voulais aussi faire quelque chose de différent, car Art Dubai est consacré à la technologie cette année.

 

Quels sont les grands thèmes qui relient ces œuvres entre elles?

Les femmes souffrent d’inégalités à travers le monde. L’univers de l’art ne fait pas exception. Toutes ces créatrices ont en commun leur force, le travail éprouvant qu’elles accomplissent pour montrer leur art et pouvoir en vivre. Beaucoup de cultures, dans la région, n’acceptent pas l’indépendance des femmes. Toutes ces créatrices vivent des époques ou des situations très compliquées. Pour obtenir la reconnaissance de leur travail et connaître le succès phénoménal qui est le leur, elles ont dû s’employer deux fois plus que les hommes. 

 

 

Pouvez-vous nous parler de la scène artistique féminine de la région?

Les EAU ont ouvert grand la porte aux femmes artistes. J’ai été très surprise de le découvrir en arrivant dans ce nouveau pays. Il y a ici aujourd’hui plus d’opportunités pour les femmes artistes qu’en Amérique latine, d’où je viens. Il y a beaucoup d’opportunités, beaucoup d’écoles, d’universités, de musées, avec la construction du Louvre Abu Dhabi, du nouveau Guggenheim, avec la Sorbonne… Beaucoup d’institutions ont créé cet écosystème dédié à l’art. Je suis très heureuse de vivre ici à cette époque, car c’est formidable. Art Dubai et les autres initiatives destinées à promouvoir les arts sont fantastiques. Je constate que, en Europe, tout est très compliqué depuis la pandémie. Les EAU offrent la sécurité, de superbes lieux pour exposer, de magnifiques musées et galeries. De nombreuses familles soutiennent les arts, les cheikh et les cheikhas aussi. C’est comparable au New York des années 1950. C’est fou. Ce pays a été créé en cinquante ans. C’est une très grande inspiration pour tous les artistes et pour chacun de nous. 

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The Sun de Effat Nagui (photo fournie)

Quels obstacles avez-vous dû surmonter pour organiser cette exposition?

J’ai rencontré davantage de difficultés en Amérique du Sud, par exemple. Ici, à Dubaï, tout est ouvert. Bien sûr, c’est beaucoup de travail, car la région a besoin de davantage de techniciens. Mais j’avais une équipe formidable. Je n’ai pas eu de difficultés particulières.

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I am it´s secret de Shirin Neshat (photo fournie)

Comment s’est fait le choix des œuvres?

La ligne de l’exposition est très simple: des femmes qui vivent dans la région. Le choix des œuvres en tant que tel a été la dernière décision prise par mes deux curatrices, Océane Sailly et Mojgan Endjavi-Barbé, et moi-même: on a besoin de cette œuvre, car elle représente quelque chose. 

 

Le 10 mars a lieu le gala au cours duquel la collection Mia récompense dix femmes. Pouvez-vous nous en parler?

Mia est une collection à but non lucratif. Je suis très heureuse du fait que, cette année, mon ami de Bvlgari a tenu à participer au gala avec nous. Cet événement est une célébration des femmes artistes. Chaque année, nous en organisons un, à chaque fois dans un lieu différent. Cette année, cent cinquante personnes sont attendues. La perspective de réunir ces personnes dans une pièce pour parler de notre mission de soutien aux femmes est enthousiasmante. La collection Mia va ainsi récompenser le travail remarquable de femmes qui œuvrent contre les inégalités de genre.

 

 

Comment en êtes-vous venue à soutenir les femmes artistes?

Je suis féministe. Je suis née féministe. J’ai commencé par collectionner des œuvres d’art, et ma collection a grandi. Un ami, curateur au musée Guggenheim à New York, m’a suggéré de créer une collection consacrée exclusivement aux femmes. Au début, j’achetais des œuvres créées par des hommes. Désormais, je n’achète que des œuvres réalisées par des femmes. C’est de là qu’est venue l’idée. C’est ma contribution. Je suis sûre que je ne vais pas faire disparaître les inégalités, car quand on voit le pourcentage d’œuvres de femmes dans les musées, c’est d’une tristesse… Dans l’art, l’histoire n’est jamais en faveur des femmes. Si vous demandez à une personne ordinaire de vous donner le nom de trois artistes, elle vous répondra à coup sûr Picasso, Monnet… Mais si vous demandez de citer le nom d’une seule créatrice, elle se souviendra peut-être de Frida Kahlo, et seulement à cause de son monosourcil; en effet, si vous lui demandez de citer une seule œuvre de cette artiste, elle en sera incapable. C’est l’inégalité.

 


Des bijoux qui content l'Orient: Azza Fahmy s'installe à Riyad

Azza Fahmy (au centre) et ses filles Fatma (à gauche) et Amina Ghaly. (Photo fournie)
Azza Fahmy (au centre) et ses filles Fatma (à gauche) et Amina Ghaly. (Photo fournie)
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  • La PDG et la directrice artistique de la maison de joaillerie égyptienne fondée par leur mère s'expriment sur leur nouvelle boutique phare à Riyad
  • "Ma mère ressent une connexion profonde à chaque séjour en Arabie saoudite", révèle Amina Ghaly, directrice artistique de la maison de joaillerie Azza Fahmy

DUBAÏ: L'entrepreneuse et créatrice de bijoux égyptienne Azza Fahmy est reconnue pour ses créations qui transforment des récits culturels en œuvres d'art portables, touchant particulièrement ceux qui apprécient la profondeur et le sens dans chaque design.

Les pièces signature en or et argent de Fahmy ont longtemps séduit les grandes figures du divertissement égyptien, notamment la regrettée actrice et chanteuse Soad Hosny et la célèbre actrice Yousra.

Sa joaillerie s'est également forgé une impressionnante clientèle internationale, incluant des stars de premier plan comme les actrices Julia Roberts, Shailene Woodley, Naomi Watts et Vanessa Hudgens, ainsi que les chanteuses Joss Stone et Rihanna.

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L'intérieur de la boutique phare d'Azza Fahmy récemment inaugurée à Riyad. (Photo fournie)

La marque a également développé un lien particulièrement fort avec la clientèle saoudienne, qui apprécie son mélange de tradition et de modernité. Elle vient d'étendre sa présence avec l'ouverture d'une boutique phare à Riyad, répondant à une clientèle saoudienne croissante.

Les filles de Fahmy - Fatma Ghaly, PDG, et Amina Ghaly, directrice artistique - expliquent que cette nouvelle boutique est le fruit d'années de relations cultivées avec les clients saoudiens.

"L'ouverture de notre boutique phare à Riyad marque une étape importante pour Azza Fahmy", confie Fatma à Arab News. "Au fil des années, nous avons eu le privilège de développer des relations significatives avec notre clientèle saoudienne, via les plateformes en ligne, les expositions et les pop-ups, tout en constatant une demande croissante pour nos bijoux."

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Pour Amina, la boutique représente la continuation du lien privilégié que sa mère entretient depuis des décennies avec l'Arabie Saoudite, où elle puise souvent son inspiration dans la culture, l'architecture et les paysages.

"À chaque voyage, elle ressent une connexion profonde", explique Amina. "Il y a l'aspect architectural dont nous nous sommes inspirés, mais aussi la culture: pour notre collection 'Ahla Ma Ghanaho Al-Arab', nous nous sommes inspirés du chanteur et compositeur saoudien Abdul Majeed Abdullah. Notre inspiration a vraiment varié au fil des ans."

"Notre inspiration est multiple, tout dépend de ce qui sert le mieux la collection. Plus nous découvrons l'Arabie saoudite, plus elle nourrit notre créativité", précise la directrice artistique.

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Boucles d'oreilles Croissant Filigrane. (Photo fournie)

"L'ouverture d'une boutique à Riyad s'imposait naturellement", souligne Fatma Ghaly, alors que le marché du luxe saoudien privilégie de plus en plus les marques ancrées dans le patrimoine culturel.

"Notre boutique de Riyad est plus qu'un point de vente : c'est un écrin qui révèle notre savoir-faire et raconte l'histoire de chaque création", affirme la PDG.

Le luxe en Arabie saoudite a changé de visage. "Les clients privilégient désormais l'authenticité, l'histoire et le savoir-faire artisanal", observe Fatma Ghaly.

"Le client saoudien, déjà connaisseur et international, s'oriente davantage vers des marques comme la nôtre, porteuses d'héritage. Le luxe ici prend un nouveau sens, plus authentique, plus ancré dans la culture", note Fatma Ghaly.

La clientèle saoudienne plébiscite les bijoux porteurs de sens et d'identité, une quête qui fait écho aux créations narratives d'Azza Fahmy. 

Les deux sœurs se réjouissent particulièrement de séduire une nouvelle génération en quête d'alliance entre héritage et modernité.

"Notre style séduit cette clientèle dynamique car il marie modernité et tradition", explique Fatma Ghaly. "Nous innovons constamment, de la création à la fabrication, pour offrir des bijoux contemporains qui restent fidèles à nos racines."

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À l'intérieur de l'atelier d'Azza Fahmy. (Getty)

Amina souligne que le marché du luxe d'aujourd'hui est de plus en plus mondial, façonné davantage par des intérêts partagés que par des préférences régionales. "En tant que marques, nous ne devrions pas segmenter par région mais plutôt par caractère", affirme-t-elle. 

"Les goûts transcendent les frontières à l'ère numérique. Une cliente à Riyad peut partager les mêmes aspirations qu'une autre à Londres ou Tokyo. Ce qui compte aujourd'hui, c'est la sensibilité personnelle, pas la géographie", souligne la créatrice.

Cependant, Amina note qu'il existe une connexion régionale unique en ce qui concerne la calligraphie et la poésie arabes.

"Les femmes arabes ont une connexion immédiate avec nos pièces calligraphiées. Elles saisissent directement le sens, sans besoin de traduction", observe Amina Ghaly.

La calligraphie arabe d'Azza Fahmy séduit bien au-delà du monde arabe, notamment à Londres, où les clients sont captivés par sa beauté mystérieuse.

"Lorsque nous abordions le marché britannique, nous avions la fausse impression - basée sur les études de marché de l'époque - qu'ils ne comprendraient pas et ne pourraient donc pas établir de connexion. Nous avons été très agréablement surpris d'apprendre que notre collection la plus performante dans notre boutique de Burlington Arcade à Londres est la collection de calligraphie", raconte Amina. "C'est parce qu'ils la portent comme leur petit secret. La cliente vient choisir quelque chose comme, par exemple, la bague d'éternité inspirée d'Oum Kalthoum, et elle la prend en se disant 'Je suis la seule à comprendre ce que ça dit.'"

La nouvelle adresse de Riyad accueille les plus belles pièces de la maison. "Le bracelet 'Scripts of Love', mariage d'émeraudes et de calligraphie, incarne parfaitement notre style", confie Amina Ghaly.

"Pierres précieuses, poésie et calligraphie se mêlent harmonieusement, chaque élément sublimant l'autre", explique la directrice artistique.

Elle a également mis en avant les délicates boucles d'oreilles "Croissant Filigrane" avec tanzanite - un design qui met en valeur l'expertise de la marque dans l'artisanat du filigrane.

La démarche d'Azza Fahmy, qui promeut l'entrepreneuriat féminin, s'inscrit naturellement dans la Vision 2030 saoudienne et sa volonté d'émanciper les femmes.

"Nos créations célèbrent à la fois l'héritage et l'individualité, deux valeurs chères aux Saoudiennes d'aujourd'hui", souligne Fatma Ghaly.

"L'entrepreneuriat féminin n'est pas un objectif pour nous, c'est notre essence même. Des postes de direction aux ateliers, les femmes sont le cœur de notre maison", affirme Fatma Ghaly.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les saveurs de l'Italie s'invitent à Djeddah

Organisé du 16 au 22 novembre à l'initiative des ministères italiens des Affaires étrangères et de l'Agriculture, cet événement mondial célèbre l'excellence de la gastronomie italienne. (Photo AN)
Organisé du 16 au 22 novembre à l'initiative des ministères italiens des Affaires étrangères et de l'Agriculture, cet événement mondial célèbre l'excellence de la gastronomie italienne. (Photo AN)
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  • Une soirée aux accents italiens s'est tenue mercredi au Consulat général d'Italie à Djeddah, dans le cadre de la 9e Semaine de la Cuisine Italienne dans le Monde
  • Cette semaine de la cuisine italienne, orchestrée par les ministères italiens des Affaires étrangères et de l'Agriculture du 16 au 22 novembre, fait rayonner la gastronomie du pays

DJEDDAH –  Une soirée aux accents italiens s'est tenue mercredi au Consulat général d'Italie à Djeddah, dans le cadre de la 9e Semaine de la Cuisine Italienne dans le Monde, un événement promu du 16 au 22 novembre. 

Cette semaine de la cuisine italienne, orchestrée par les ministères italiens des Affaires étrangères et de l'Agriculture du 16 au 22 novembre, fait rayonner la gastronomie du pays à travers le monde.

"Cette année, nous mettons à l'honneur le régime méditerranéen, ses traditions culinaires et son aspect santé", explique Leonardo Costa, consul général d'Italie à Djeddah. "Il ne s'agit pas simplement d'une liste d'aliments sains, mais d'un véritable art de vivre qui trouve un écho particulier dans l'hospitalité et la générosité saoudiennes."
L'événement, organisé au complexe Al-Basateen, a transformé les abords de la piscine en un véritable festival de street food italien. Des marques locales italiennes aux restaurants, en passant par les supermarchés, cafés et hôtels de Djeddah, tous étaient présents pour faire découvrir leurs spécialités à un public choisi: corps diplomatique, journalistes, expatriés italiens, invités saoudiens et passionnés de gastronomie.

De nombreux stands tenus par les sponsors - Danub, restaurant Lallo, hôtel Assila, Margherita KSA, Montana water by Sharbatly, Ferrero, Loacker et autres - ont présenté un large éventail de délices italiens, le tout rythmé par la musique du DJ Ahmed Can.

Parmi les participants, Mohammed Al-Zahrani, homme d'affaires saoudien devenu passionné de café italien lors de ses séjours à Catanzaro, capitale de la Calabre. Fondateur de Dell'Oro Store, il partage avec Arab News : "Je suis ravi de participer pour la première fois à la Semaine de la Cuisine Italienne et de faire découvrir notre café."

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Focus Tripoli à l’IMA: mettre en valeur une ville jadis rayonnante

Le programme de « Focus Tripoli » est excessivement dense et varié, il démarre par un marché solidaire avec la participation d’un nombre d’artisans qui présentent des créations artisanales, dont ils ont un savoir faire millénaire telles que la poterie, la broderie ou le travail du cuivre et du verre. (Photo IMA)
Le programme de « Focus Tripoli » est excessivement dense et varié, il démarre par un marché solidaire avec la participation d’un nombre d’artisans qui présentent des créations artisanales, dont ils ont un savoir faire millénaire telles que la poterie, la broderie ou le travail du cuivre et du verre. (Photo IMA)
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  • Tripoli, est connue pour ses souks, El Bazerkane et Al-Attarine, Bab el Ramel, et ses vieilles maisons et anciens palais marqués par le temps et des décennies de négligence
  • L’association « PTL » dirigée par Joumana Chahal Timéry se consacre à la promotion, à la mise en valeur et à la préservation de Tripoli, capitale septentrionale et deuxième ville du Liban

PARIS: Jadis prospère et rayonnante par sa position géographique et son patrimoine architectural, la ville de Tripoli (nord du Liban) est au centre d’un évènement organisé par l’Institut du monde arabe à Paris « IMA » en coopération avec l’association Patrimoine Tripoli Liban « PTL ».

Intitulé « Focus Tripoli », l’évènement se déroule sur deux jours (23/24 novembre) avec pour objectif de célébrer la nomination de Tripoli comme capitale culturelle arabe en 2024, et de mettre en valeur à travers une programmation exceptionnelle, cette ville phénicienne et ses trésors culturels.

Tripoli, est connue pour ses souks, El Bazerkane et Al-Attarine, Bab el Ramel, et ses vieilles maisons et anciens palais marqués par le temps et des décennies de négligence.

L’association « PTL » dirigée par Joumana Chahal Timéry se consacre à la promotion, à la mise en valeur et à la préservation de Tripoli, capitale septentrionale et deuxième ville du Liban. 

Par le biais d'actions précises, elle s'attache à protéger les sites emblématiques et organise des événements culturels ainsi que des initiatives de conservation afin de célébrer et de diffuser la richesse de ce patrimoine exceptionnel. 

Interrogée par Arab News en français, Timéry affirme que « Focus Tripoli » a un double objectif, faire découvrir la ville et son patrimoine mais aussi profiter de cette tribune « pour parler du Liban, et soutenir nos compatriotes », dans les circonstances tragiques que vit le pays, sujet à un déluge de feu quotidien de la part d’Israël.

Selon elle, les intervenants « vont forcément parler des souffrances de la population, de ce qui se passe, et du danger que cela implique au niveau du patrimoine qui est en train d'être ravagé par la violence » que subit le pays.

« On ne peut plus ne rien faire » affirme Timéry « il faut recourir aux conférences, au cinéma, à tout ce qui peut mettre en valeur les belles choses » pour montrer « qu'on existe, qu’on reste debout, sans se résigner, mais être dans la résilience et dans l'action réelle pour le Liban »

Le fait que Tripoli ait été désignée comme capitale culturelle arabe constitue pour Timéry « une reconnaissance et une sorte de récompense prestigieuse qui la hausse au rang des grandes villes arabes », et que cela veut dire que son patrimoine « nécessite et justifie qu'on s'en occupe, qu'on s'en préoccupe et qu'on le sauvegarde ».

A regret elle concède, que « cette ville est complètement abandonnée, c’est ça, le vrai problème », en plus de l'absence de l’Etat qui « centralise tous les projets à Beyrouth », ce qui fait que depuis 50 ans « Tripoli n'a pas bénéficié d'un seul projet » de réhabilitation à l’exception de la foire internationale », conçue par le célèbre architecte Oscar niemeyer.

Elle espère par conséquent que les tables rondes qui se tiennent à l’IMA en présence d’experts, de gens de la culture et du patrimoine aboutiront « à proposer des solutions, qu'on va certainement soumettre aux autorités libanaises et aux instances locales afin de voir s'ils acceptent de faire quelque chose ».

Le programme de « Focus Tripoli » est excessivement dense et varié, il démarre par un marché solidaire avec la participation d’un nombre d’artisans qui présentent des créations artisanales, dont ils ont un savoir faire millénaire telles que la poterie, la broderie ou le travail du cuivre et du verre.

Le savoir-faire culinaire sera également à l’honneur, dans le cadre d’une rencontre et dégustation de la gastronomie tripolitaine à travers une rencontre avec le chef étoilé Alain Geaam lui-même originaire de Tripoli.

Ensuite place aux tables rondes qui aborderont différents sujets tel que le patrimoine de Tripoli et son histoire, et les défis et perspectives d’une ville multiculturelle, ainsi qu’un intermède photographique portant le titre de Tripoli face à la mer, et la projection du film « Cilama » du cinéaste Hady Zaccak.

L'événement rend aussi hommage à des personnalités du monde de l’écriture et de l’érudition.