RABAT : Les Etats-Unis ont réaffirmé mardi leur soutien au plan d'autonomie "sérieux et crédible" proposé par Rabat pour régler le conflit du Sahara occidental, qui oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.
"Nous continuons à considérer le plan d'autonomie du Maroc comme sérieux, crédible et réaliste", a déclaré à Rabat la vice-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman à l'occasion d'un dialogue stratégique bilatéral sur les questions politiques régionales, et à la veille d'une visite à Alger.
"Les Etats-Unis et le Maroc soutiennent tous deux fortement les efforts de Staffan de Mistura, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, et nous le faisons avec un esprit ouvert pour trouver une solution qui conduira à une issue durable et digne pour toutes les parties", a souligné Mme Sherman devant les médias, après avoir rencontré le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita.
M. Bourita a pris acte de "la position claire et constante des Etats-Unis sur la question du Sahara marocain et de leur soutien à la proposition d'autonomie sous souveraineté marocaine", a noté le diplomate.
Le Front Polisario réclame pour sa part un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, prévu lors de la signature en 1991 d'un cessez-le feu mais jamais concrétisé.
Sous la présidence de Donald Trump, Washington a reconnu "la marocanité" du Sahara occidental -- ex-colonie espagnole et cause nationale au Maroc -- en contrepartie de la reprise des relations diplomatiques entre le royaume chérifien et Israël.
Evoquant par ailleurs "la guerre préméditée, injustifiée et non provoquée du président Poutine en Ukraine", Mme Sherman a souligné que "les Etats-Unis se coordonnaient en permanence avec leur alliés partout dans le monde pour imposer des coûts sévères" au chef du Kremlin.
Allié traditionnel des Etats-Unis et de l'Union européenne, le Maroc n'a pourtant pas participé au récent vote à l'Assemblée générale de l'ONU d'une résolution exigeant que "la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine", se gardant ainsi de prendre position dans le conflit.
Cette neutralité -- saluée comme "sage" par les éditorialistes marocains -- manifeste la volonté du Maroc de ne pas s'aliéner la Russie, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, sur la question du Sahara occidental, selon des analystes.