Attaque au couteau à Jérusalem, l'assaillant «neutralisé»

Le corps d'un assaillant palestinien évacué par l'équipe d'intervention d'urgence israélienne ZAKA après une attaque au couteau dans la vieille ville de Jérusalem, le 7 mars 2022. (AFP).
Le corps d'un assaillant palestinien évacué par l'équipe d'intervention d'urgence israélienne ZAKA après une attaque au couteau dans la vieille ville de Jérusalem, le 7 mars 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 08 mars 2022

Attaque au couteau à Jérusalem, l'assaillant «neutralisé»

  • Un assaillant «armé d'un couteau a poignardé deux officiers» postés dans la Vieille ville de Jérusalem
  • Jérusalem, la Cisjordanie occupée et Israël ont été le théâtre à partir de 2015 et pendant des mois d'attaques anti-israéliennes commises le plus souvent par de jeunes Palestiniens isolés

JÉRUSALEM: La police israélienne a indiqué lundi avoir tué un assaillant ayant poignardé deux officiers dans la Vieille ville de Jérusalem.

Un assaillant "armé d'un couteau a poignardé deux officiers" postés dans la Vieille ville de Jérusalem, située dans la partie orientale et palestinienne occupée et annexée par Israël, a indiqué la police dans un communiqué.

"Les officiers ont riposté en ouvrant le feu en sa direction et l'ont neutralisé", a ajouté la police, confirmant un peu plus tard dans un communiqué séparé que l'assaillant, "un Palestinien de Cisjordanie et d'une vingtaine d'années", avait été tué.

"Les deux officiers ont reçu des blessures modérées et ont été hospitalisés", a rapporté la police israélienne.

Le ministre israélien de la Sécurité publique, Omer Bar-Lev, a appelé sur Twitter les policiers à "rester vigilants", craignant que "des terroristes et extrémistes ne continuent à attiser les braises" à Jérusalem.

Dimanche, un Palestinien de 19 ans originaire de Jérusalem-Est avait tenté de poignarder des policiers dans la Vieille ville et en avait blessé un. Il avait été abattu par les forces de l'ordre.

Et en Cisjordanie occupée, un autre Palestinien ayant attaqué un poste militaire avec des cocktails molotov a été tué dimanche également par l'armée israélienne.

Jérusalem, la Cisjordanie occupée et Israël ont été le théâtre à partir d'octobre 2015 et pendant des mois d'attaques anti-israéliennes commises le plus souvent par de jeunes Palestiniens isolés. Ces violences ont depuis diminué d'intensité, mais persistent de manière sporadique.

Quelque 200.000 Israéliens vivent à Jérusalem-Est, où habitent également 300.000 Palestiniens. La colonisation israélienne, illégale au regard du droit international, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967.


Trump dit qu'il «essaiera» d'aller en Egypte pour la signature de l'accord sur Gaza

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu'il "essaierait" de se rendre en Egypte pour la signature de l'accord de cessez-le-feu et de libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza. (AFP)
Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu'il "essaierait" de se rendre en Egypte pour la signature de l'accord de cessez-le-feu et de libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Nous allons essayer de nous y rendre, et nous travaillons sur le timing, le timing exact. Nous allons aller en Egypte, où nous (...) allons avoir une signature officielle" de l'accord, a-t-il affirmé pendant un conseil des ministres à la Maison Blanche
  • Il a indiqué que les autorités israéliennes lui "avaient demandé de parler à la Knesset", le parlement israélien, et ajouté: "J'ai donné mon accord."

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu'il "essaierait" de se rendre en Egypte pour la signature de l'accord de cessez-le-feu et de libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza.

"Nous allons essayer de nous y rendre, et nous travaillons sur le timing, le timing exact. Nous allons aller en Egypte, où nous (...) allons avoir une signature officielle" de l'accord, a-t-il affirmé pendant un conseil des ministres à la Maison Blanche.

Il a indiqué que les autorités israéliennes lui "avaient demandé de parler à la Knesset", le parlement israélien, et ajouté: "J'ai donné mon accord."

"C'est la première fois qu'un président le fait, ce qui rend la chose très intéressante", a-t-il affirmé.

Trois présidents américains ont en réalité déjà parlé devant une session plénière de la Knesset: Jimmy Carter en 1979, Bill Clinton en 1994 et George W. Bush en 2008.

Donald Trump a par ailleurs assuré qu'il y aurait "un désarmement" et un "retrait" de troupes dans une prochaine phase de l'accord sur Gaza, tout en déclarant que la priorité était le retour des derniers otages, qui devrait selon lui survenir "lundi ou mardi".

A ce sujet, le président américain a reconnu que les corps de certains otages seraient "un peu difficiles à trouver".

 


Des bateaux de la nouvelle flottille pour Gaza interceptés par l'armée israélienne

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  • Global Sumud Flotilla a fait état sur X de "trois bateaux -- le Gaza Sunbirds, l'Alaa Al-Najjar et l'Anas Al-Sharif  -- interceptés à 220 kilomètres au large des côtes de Gaza" mercredi matin tôt
  • Un navire, le Conscience, transportant selon cette organisation plus de 90 personnes dont des journalistes et des médecins, a également été attaqué par un hélicoptère de l'armée israélienne

LE CAIRE: Des bateaux d'une nouvelle flottille internationale pour Gaza ont été interceptés mercredi matin au large du territoire par l'armée israélienne, ont annoncé le ministère des Affaires étrangères israélien et la coalition Global Sumud Flotilla, qui coordonne cette initiative.

Global Sumud Flotilla a fait état sur X de "trois bateaux -- le Gaza Sunbirds, l'Alaa Al-Najjar et l'Anas Al-Sharif  -- interceptés à 220 kilomètres au large des côtes de Gaza" mercredi matin tôt.

Un navire, le Conscience, transportant selon cette organisation plus de 90 personnes dont des journalistes et des médecins, a également été attaqué par un hélicoptère de l'armée israélienne tandis que l'équipage d'un autre bateau, le Milad, était "intercepté".

Le ministère des Affaires étrangères israélien a condamné sur X une "tentative futile" de "pénétrer dans une zone de combat", précisant que "les navires et les passagers ont été transférés vers un port israélien" et "devraient être expulsés rapidement".

Global Sumud Flotilla affirme que les bateaux transportaient pour "110.000 dollars d'aide sous la forme de médicaments, d'équipements respiratoires et de produits de nutrition destinés aux hôpitaux de Gaza qui sont à court de provisions".

Plusieurs militants d'une précédente flottille pour Gaza, dont la Suédoise Greta Thunberg, ont été expulsés lundi par Israël après avoir subi selon eux de mauvais traitements après l'arraisonnement en mer de leur convoi par la marine israélienne.

Cette flottille avait pour objectif de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, dévastée par la guerre, et de livrer de l'aide humanitaire au territoire palestinien. Elle était constituée d'une cinquantaine de bateaux.


Khaled El Enany, premier arabe à la tête de l’UNESCO, face à de lourds défis

El Enany, parfait francophone, est professeur d’égyptologie à l’Université de Hélouan, où il enseigne depuis plus de trente ans. (Photo UNESCO)
El Enany, parfait francophone, est professeur d’égyptologie à l’Université de Hélouan, où il enseigne depuis plus de trente ans. (Photo UNESCO)
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  • Cet ancien ministre égyptien du Tourisme devient, à 54 ans, le premier Arabe appelé à diriger l’organisation internationale basée à Paris
  • Soutenu par la Ligue arabe, l’Union africaine, la France et plusieurs autres pays, cet ancien ministre du Tourisme a obtenu une majorité écrasante de 55 voix contre seulement 2 pour son concurrent congolais Firmin Matoko

PARIS: Presque plébiscité par le Conseil exécutif de l’UNESCO, Khaled El Enany est la première personnalité arabe à prendre la tête de l’organisation, succédant à l’actuelle directrice générale, la Française Audrey Azoulay.

Cet ancien ministre égyptien du Tourisme devient, à 54 ans, le premier Arabe appelé à diriger l’organisation internationale basée à Paris.

Soutenu par la Ligue arabe, l’Union africaine, la France et plusieurs autres pays, cet ancien ministre du Tourisme a obtenu une majorité écrasante de 55 voix contre seulement 2 pour son concurrent congolais Firmin Matoko.

Son élection doit encore être formellement entérinée lors de la Conférence générale prévue le 6 novembre à Samarcande (Ouzbékistan). Il prendra ses fonctions le 14 novembre pour un mandat de quatre ans.

El Enany, parfait francophone, est professeur d’égyptologie à l’Université de Hélouan, où il enseigne depuis plus de trente ans.

Vice-doyen de la faculté du Tourisme et de l’Hôtellerie, directeur du Centre d’apprentissage ouvert et chef du département des guides touristiques, il est également titulaire d’un doctorat en égyptologie de l’Université Paul-Valéry de Montpellier, où il a été professeur invité à plusieurs reprises.

Homme de terrain autant qu’universitaire, El Enany a dirigé le Musée national de la civilisation égyptienne ainsi que le célèbre musée du Caire. Son engagement pour la préservation du patrimoine l’a conduit à occuper les fonctions de ministre des Antiquités, puis de ministre du Tourisme et des Antiquités entre 2016 et 2022.

En novembre 2024, il a été nommé ambassadeur spécial pour le tourisme culturel par l’Organisation mondiale du tourisme, avant d’être désigné parrain du Fonds africain pour le patrimoine mondial.

Sa nomination à la tête de l’UNESCO a été saluée par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi comme « une réussite historique pour l’Égypte ».

Devant le Conseil exécutif, El Enany a promis de travailler « main dans la main avec tous les États membres pour bâtir ensemble une feuille de route afin de moderniser l’UNESCO et la projeter vers l’avenir ».

Dès 2023, sa campagne s’était distinguée par une promesse de renouvellement, dans le but d’apporter un « regard nouveau » et une expertise issue de décennies passées « sur le terrain », pour donner « plus de visibilité et plus d’impact » à l’organisation.

Son passage au ministère du Tourisme a été largement salué : dans une période marquée par les attentats meurtriers de 2017 et 2018 revendiqués par l’État islamique, puis par la pandémie de Covid-19 en 2020, il a su maintenir à flot un secteur vital pour l’économie égyptienne.

Ce sens de la gestion en temps de crise pourrait s’avérer précieux à l’heure où l’UNESCO traverse elle-même une période de fortes turbulences. El Enany hérite en effet d’une institution où s’accumulent de nombreux problèmes.

L’UNESCO est accusée d’être devenue une arène politique. Après le départ d’Israël en 2017, l’organisation a enregistré cette année celui du Nicaragua, en mai dernier, à la suite de l’attribution d’un prix à un journal d’opposition, et surtout celui des États-Unis.

En juillet, l’administration américaine a officialisé son retrait, accusant l’organisation de « parti pris anti-israélien », de promouvoir « des causes sociales et culturelles clivantes » et de suivre une « feuille de route idéologique et mondialiste » en contradiction avec la politique America First.

Ce retrait a des conséquences majeures : Washington assurait environ 8 % du budget total de l’UNESCO, et sa sortie prive donc l’organisation d’une part importante de ses ressources financières.

Comme Audrey Azoulay, qui avait réussi en 2023 à convaincre Washington de réintégrer temporairement l’organisation, El Enany devra tenter de ramener les États-Unis dans le giron multilatéral.

Il devra aussi composer avec la frilosité croissante de certains États européens, davantage concentrés sur leurs dépenses militaires et de défense dans un contexte international tendu.

Pour pallier ces difficultés, le futur directeur général entend développer les financements volontaires et diversifier les sources de revenus. Il mise notamment sur les échanges de dette entre gouvernements et sur un recours accru au secteur privé, à travers les fondations, les mécènes et les entreprises.

« Ces contributions représentaient 8 % du budget en 2024. Il y a de la marge pour les augmenter », expliquait-il durant sa campagne.

Son ambition est de démontrer que l’UNESCO a « un impact tangible sur la vie des gens », au-delà du seul patrimoine culturel. Il cite notamment l’éducation dans les zones d’urgence, la liberté de la presse et la place des femmes dans les sciences.

Au-delà des questions budgétaires, le nouveau directeur général devra faire preuve d’une grande habileté diplomatique, car l’organisation traverse aussi une phase de remise en question du multilatéralisme.

Égyptologue respecté, francophone et fin connaisseur des rouages des institutions culturelles et diplomatiques, Khaled El Enany coche de nombreuses cases. Cependant, il lui faudra conjuguer rigueur académique et sens politique pour faire de l’UNESCO une organisation plus lisible, plus efficace et à nouveau universelle.

Sur le plan personnel, ceux qui l’ont côtoyé décrivent un homme d’« une grande courtoisie, d’une vaste culture », qui se distingue « par l’humilité des gens cultivés, tout en étant accessible et chaleureux ».