Frankly Speaking : «Nous mettons en place un programme à grande échelle pour découvrir de plus en plus de ressources minérales», déclare le ministre saoudien de l’Industrie et des Minéraux

Le ministre saoudien de l'Industrie et des Minéraux Bandar Al Khorayef, lors d'une large interview sur « Frankly Speaking ». (Capture d'écran)
Le ministre saoudien de l'Industrie et des Minéraux Bandar Al Khorayef, lors d'une large interview sur « Frankly Speaking ». (Capture d'écran)
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Frankly Speaking : «Nous mettons en place un programme à grande échelle pour découvrir de plus en plus de ressources minérales», déclare le ministre saoudien de l’Industrie et des Minéraux

Le ministre saoudien de l'Industrie et des Minéraux Bandar Al Khorayef, lors d'une large interview sur « Frankly Speaking ». (Capture d'écran)
  • Selon Bandar Alkhorayef, l’industrie pétrolière peut être utilisée comme un tremplin vers la diversification et la transformation de l’économie saoudienne
  • La réaction à l'initiative «Made in Saudi» est extraordinaire, confie-t-il à «Frankly Speaking», une série d’entretiens vidéo qui met en vedette des décideurs politiques de premier plan

RIYAD : L'industrie pétrolière saoudienne domine toujours l'économie du pays, mais elle peut être utilisée comme un tremplin pour la diversification et la transformation, a déclaré le ministre de l'Industrie et des Minéraux à Arab News. 

Bandar Al Khorayef, qui supervise l'expansion de la base industrielle du Royaume et de ses vastes ressources minérales, a déclaré : « Il est certain qu'il (le pétrole) va aider le secteur industriel à développer ses capacités, pour s'assurer qu’il est structuré de manière à soutenir notre pétrole et notre gaz. 

« Il est important d'examiner les moyens d’utiliser cette ressource de pétrole et de gaz pour l'industrie en aval, et c'est une partie très importante de notre stratégie - comment augmenter et maximiser l'utilisation de nos ressources naturelles dans le pétrole et le gaz, mais aussi maintenant dans l'exploitation minière, parce que le développement minier va être de plus en plus (important) », a-t-il ajouté. 

Al Khorayef tenait ces propos dans le cadre d'une large interview sur « Frankly Speaking », la série d'interviews vidéo avec les principaux décideurs politiques dans les affaires et le gouvernement. Il a également évoqué les projets ambitieux du Royaume de devenir le premier centre économique et industriel du Moyen-Orient, l'énorme potentiel de ses ressources minérales naturelles et la nécessité de promouvoir la fabrication locale sous le label « Made in Saudi ». 

Au début de l'année, Al Khorayef a accueilli l'un des plus grands rassemblements d'entreprises que Riyad ait connus, avec le premier Forum des minéraux du futur, qui est appelé à devenir un événement annuel. Il est enthousiaste quant aux perspectives de l'industrie minière du Royaume. 

« Le secteur minier est vraiment très peu exploité jusqu'à présent en Arabie saoudite, mais ce que nous savons aujourd'hui, avec des chiffres prudents, c'est que nos ressources naturelles en matière de minéraux s'élèvent à environ 1 189 milliards d’euros, avec d'énormes réserves dans le Bouclier arabe », a-t-il déclaré. « Nous avons un programme conséquent qui vise à en découvrir toujours plus, en fournissant des données et en analysant les ressources du pays. » 

« Il est certain que nous avons de grandes quantités de minéraux très importants, comme l'or, le cuivre, le zinc et le phosphate. Je parle de quantités qui sont commercialement et économiquement viables, donc ces quantités sont déjà connues », a-t-il déclaré. 

Le ministre a révélé que le Royaume prévoit une série de ventes aux enchères mondiales d'actifs minéraux afin d'attirer des investissements internationaux dans ce secteur en plein essor. 

« Nous prévoyons une vente aux enchères qui aura lieu le mois prochain, tout près de Riyad. Il s'agit d'une ressource qui, selon nous, recèle près de 26 millions de tonnes de cuivre et de zinc - ces quantités sont très intéressantes pour les acteurs mondiaux qui souhaitent participer à ces enchères. Nous en prévoyons deux autres d'ici la fin de l'année », a-t-il déclaré. 

L'année dernière, Al Khorayef a lancé l'initiative « Made in Saudi » pour encourager la fabrication locale et inciter les consommateurs à acheter des produits locaux. La réponse a été « énorme », a-t-il déclaré. 

« C'est vraiment un sujet qui me tient à cœur : Le programme “Made in Saudi“ est quelque chose dont je suis fier en tant que Saoudien, avant d'être un officiel, et c'est vraiment un grand succès - depuis que nous avons lancé le programme, c'est un grand succès. L'engagement que nous avons constaté de la part du public est tout simplement extraordinaire, de même que celui des entreprises qui souhaitent participer au programme. Les chiffres sont très encourageants », a-t-il dit. 

Le programme national de développement industriel et de logistique, lancé en 2019 en vue de faire du Royaume une puissance industrielle et logistique, progresse selon le calendrier prévu. 

« Le programme tente simplement de relier quatre secteurs qui sont naturellement connectés les uns aux autres - l'industrie, les mines, l'énergie et la logistique. Ces secteurs doivent fonctionner en synchronisation afin de s'assurer que nous optimisons l'impact de ces secteurs sur l'économie et également sur la compétitivité de ces différents secteurs. 

« Jusqu'à présent, nous avons progressé comme vous pouvez l'imaginer - ces secteurs sont tous lourds lorsqu'il s'agit d'infrastructures, il y a donc beaucoup de projets d'infrastructure en cours en ce moment même dans les villes industrielles, notamment l'approvisionnement en gaz, les projets renouvelables et les solutions logistiques dans différents domaines », a-t-il déclaré. 

La stratégie du PNILD prévoit notamment la création de zones économiques et industrielles spéciales dans le Royaume. D'autres pays du golfe ont également utilisé avec succès les zones franches dans le cadre de leur stratégie de développement, mais Al Khorayef a précisé que l'Arabie saoudite disposait d'avantages naturels à cet égard. 

« En matière de développement économique, je pense que chaque pays est différent, mais il est certain que l'Arabie saoudite, de par sa taille, sa population et sa consommation locale, présente des caractéristiques différentes lorsqu'il s'agit de déterminer les différents outils permettant de faire progresser l'économie. Nous nous sommes donc attelés à construire une base industrielle solide, ce que nous avons fait, et nous pouvons constater aujourd'hui qu'elle nous donne vraiment un bon retour sur investissement. 

« Des villes comme Yanbu et Jubail, qui étaient des déserts il y a 50 ans, sont aujourd'hui des villes industrielles qui exportent dans le monde entier, notamment des produits pétrochimiques, c'est donc très important pour nous en Arabie saoudite. Cela a été le cas dans le passé, et cela continuera à l'être, pour développer nos capacités locales », a-t-il poursuivi. 

Quatre nouvelles zones économiques spéciales seront dévoilées « très prochainement », a-t-il ajouté. 

Son ministère collabore et coordonne des mégaprojets comme Neom et Al-Qiddiya, qui sont des initiatives phares de la stratégie Vision 2030 visant à transformer l'économie saoudienne, a-t-il déclaré. 

« Dans le cas de Neom ou Qidiyya, il y a une relation très étroite quand il s'agit des objectifs qu'ils doivent atteindre en matière de contenu local et ensuite aussi pour nous comment faire en sorte qu'ils soient en mesure d'atteindre ces objectifs à travers différents projets et les différents résultats de leur secteur », a déclaré Al Khorayef.

Vision 2030 cherche également à encourager les ressortissants saoudiens à rejoindre le secteur privé et à utiliser l'industrie locale dans la chaîne d'approvisionnement. « Je suis vraiment très optimiste par rapport à la production, d'autant plus que les progrès technologiques facilitent beaucoup plus qu'avant la qualification et l'apprentissage. Nous avons l'intention d'investir dans ces outils qui n'ont jamais existé auparavant pour nous assurer que notre main-d'œuvre soit remise à niveau beaucoup plus rapidement que jamais », a déclaré le ministre. 

L'année dernière, le Royaume s'est engagé à atteindre des objectifs ambitieux pour parvenir à des émissions nettes de carbone nulles d'ici 2060 et à éliminer progressivement le pétrole de sa production d'énergie domestique d'ici 2030, dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne. Al Khorayef est convaincu que ces objectifs seront atteints. 

« Je pense que les objectifs sont très réalistes, et je cite le prince Abdul Aziz ben Salmane, le ministre de l'Énergie, qui a déclaré que si la technologie nous aide à aller plus vite, nous pourrions même atteindre ces objectifs beaucoup plus tôt que prévu », a-t-il ajouté. 

Al Khorayef a rejeté l'idée qu’il faudrait retirer des activités à d'autres centres régionaux pour que la stratégie industrielle de l'Arabie saoudite soit couronnée de succès. 

« C'est vraiment le contraire. Les gagnants d'aujourd'hui génèrent toujours d'autres gagnants. Notre point de vue est donc très simple. Aujourd'hui, nous avons l’occasion de travailler avec la région pour avoir un plus grand impact dans son ensemble », a-t-il déclaré. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Les banques saoudiennes enregistrent une hausse de 17% des prêts hypothécaires résidentiels

 La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
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  •  Les données de la Banque centrale saoudienne montrent la plus forte émission depuis 2 ans
  •  L'accession à la propriété a atteint 63,74% en 2023, avec pour objectif d'atteindre 70% d'ici à 2030

RIYAD : Les banques saoudiennes ont émis 91,1 milliards de riyals saoudiens (24,28 milliards de dollars) de nouveaux prêts hypothécaires résidentiels aux particuliers en 2024, soit une augmentation de 17% par rapport à l'année précédente, selon les données officielles.

Les chiffres de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent qu'il s'agit de l'émission annuelle de prêts hypothécaires la plus élevée depuis deux ans.

Le quatrième trimestre de 2024 a représenté 33% du total, ce qui coïncide probablement avec la baisse des taux d'intérêt. Cette tendance souligne la forte demande de financement immobilier dans le Royaume, ainsi que l'impact des changements de politique monétaire sur les coûts d'emprunt.

Le Royaume progresse régulièrement vers son objectif de 70% d'accession à la propriété d'ici à la fin de la décennie.

Selon les dernières données officielles du programme de logement - une initiative dans le cadre de Vision 2030 - la propriété familiale saoudienne atteindra 63,74% en 2023.

Alors que les initiatives de diversification économique continuent de stimuler le développement du logement et les aspirations à l'accession à la propriété, le paysage hypothécaire du Royaume devrait rester dynamique, influencé par les tendances mondiales et nationales.

L'augmentation des émissions de prêts hypothécaires résidentiels est le signe d'une confiance croissante dans le marché immobilier saoudien. Avec la baisse des taux d'intérêt et les efforts continus du gouvernement pour développer l'accession à la propriété, le secteur du logement du Royaume semble prêt pour une croissance soutenue dans les années à venir.

L'un des principaux facteurs influençant les taux hypothécaires en Arabie saoudite est le Saudi Interbank Offered Rate, ou SAIBOR, qui sert de référence pour les prêts à taux variable.

Le riyal saoudien étant rattaché au dollar américain, les fluctuations des taux d'intérêt dans le pays nord-américain ont un impact direct sur le SAIBOR et, par conséquent, sur les coûts d'emprunt dans le Royaume.

En septembre, la Réserve fédérale américaine a amorcé un changement de politique monétaire en réduisant les taux d'intérêt de 50 points de base. Cette mesure a été suivie de deux réductions supplémentaires de 25 points de base chacune en novembre et en décembre.

L'assouplissement de la politique monétaire américaine s'est traduit par une baisse des taux SAIBOR, ce qui a rendu le financement du logement plus accessible et a contribué à l'expansion notable des prêts résidentiels.

Bien que la récente baisse des taux hypothécaires ait alimenté la demande, les mouvements futurs du SAIBOR dépendront de multiples facteurs, notamment la trajectoire de la politique de la Réserve fédérale, les conditions économiques de l'Arabie saoudite et la liquidité du secteur bancaire.

Lors du troisième forum du Fonds d'investissement public pour le secteur privé, qui s'est tenu à Riyad ce mois-ci, le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majid al-Hogail, a annoncé que 65 promoteurs locaux ont investi plus de 200 milliards de RS dans le secteur du logement, soulignant ainsi le rôle clé du secteur privé dans le développement urbain.

M. al-Hogail a souligné que la Vision 2030 est à l'origine d'une transformation du secteur immobilier en Arabie saoudite, avec des développements allant de logements abordables à des projets de luxe.

Il a également insisté sur la nécessité de redéfinir l'urbanisme pour l'adapter à la diversification économique et à la croissance rapide de la population urbaine du Royaume.

Selon le ministre, les secteurs des municipalités et du logement ont contribué pour plus de 16% au produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite en 2024, tandis que les secteurs de l'immobilier et de la construction ont attiré près de 16% du total des flux d'investissements étrangers.

Il a également noté que les transactions résidentielles à Riyad ont augmenté de 51,6% entre juillet 2023 et juillet 2024, totalisant 18 500 ventes d'une valeur de 26,6 milliards de RS, citant un rapport de la société de services immobiliers CBRE.

M. al-Hogail a également souligné la croissance remarquable du financement immobilier, indiquant que le portefeuille de financement immobilier du secteur bancaire est passé de 165 milliards de RS à plus de 850 milliards de RS.

Il a attribué cette croissance à un environnement d'investissement stimulant et favorable, qui, selon lui, a atteint un stade favorable pour les acteurs du secteur privé local et international.

Les banques saoudiennes adoptent de multiples stratégies pour améliorer les liquidités et soutenir la croissance des prêts immobiliers. L'une d'entre elles consiste à émettre des Sukuk et des obligations conventionnelles afin de renforcer leur base de capital et de s'assurer qu'elles disposent de fonds suffisants pour continuer à accorder des prêts hypothécaires.

En outre, la Saudi Real Estate Refinance Co. joue un rôle essentiel en achetant des hypothèques aux banques, libérant ainsi des liquidités pour de nouveaux prêts et améliorant la stabilité du marché.

Le soutien du gouvernement reste également un facteur crucial, les initiatives du ministère du logement et du fonds de développement de l'immobilier fournissant des garanties et des subventions qui réduisent les risques de prêt des banques et encouragent la poursuite de l'émission de prêts hypothécaires.

En outre, les banques saoudiennes diversifient leurs sources de financement en formant des partenariats avec des investisseurs mondiaux et des banques étrangères, attirant ainsi davantage de capitaux dans le secteur du financement immobilier.

La transformation numérique joue également un rôle croissant, les banques intégrant des solutions fintech, des évaluations de crédit automatisées et des plateformes hypothécaires numériques pour rationaliser le traitement des prêts, réduire les coûts opérationnels et améliorer l'accessibilité pour les emprunteurs.

Ces efforts combinés aident les banques à maintenir un flux régulier de liquidités tout en soutenant le secteur immobilier en pleine croissance du Royaume.
 


Laurent Saint-Martin: «Les Émirats, un partenaire des plus stratégiques pour les entreprises françaises»

Le Ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l'Étranger, Laurent Saint-Martin, lors de sa visite du pavillon français à Gulfood, qui s'est déroulé à Dubaï du 17 au 21 février 2025. (Photo: ANFR)
Le Ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l'Étranger, Laurent Saint-Martin, lors de sa visite du pavillon français à Gulfood, qui s'est déroulé à Dubaï du 17 au 21 février 2025. (Photo: ANFR)
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  • Les relations commerciales entre la France et les Émirats arabes unis se renforcent d’année en année
  • En 2024, la France a enregistré une augmentation de 14% de ses échanges commerciaux avec les Émirats, une évolution notable dans un contexte économique mondial incertain

DUBAÏ: Dans un monde où l’internationalisation des entreprises est plus cruciale que jamais, la France s’engage activement pour soutenir ses PME à l’export, notamment à travers des événements majeurs comme le salon Gulfood 2025 à Dubaï.

Dans un entretien accordé à Arab News en français, Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, met en avant l'importance de ces initiatives pour accroître la compétitivité des entreprises françaises, tout en consolidant les relations économiques entre la France et les Émirats arabes unis.

Une stratégie d’internationalisation

Le gouvernement français met un accent particulier sur l'internationalisation des entreprises, en particulier des petites et moyennes entreprises (PME), qui sont souvent les plus exposées aux défis de l'exportation. Comme le souligne Laurent Saint-Martin, cette démarche constitue une priorité dans sa politique. «L’internationalisation de nos entreprises françaises, et en particulier de nos PME qui ont le plus besoin de soutien pour réussir à l’export, est une priorité du gouvernement», a-t-il affirmé.

Pour ce faire, le ministre s’appuie sur «la Team France Export», un dispositif réunissant des acteurs tels que Business France, les chambres de commerce, la Banque publique d’investissement et les conseillers du commerce extérieur. Ces acteurs sont essentiels pour aider les entreprises françaises à s’impliquer dans des salons comme Gulfood, un événement clé pour le secteur agroalimentaire. «Nous leur permettons d’avoir accès au salon Gulfood pour exposer l’excellence française et entrer en contact avec des distributeurs et importateurs des Émirats, mais plus largement de la région», précise Laurent Saint-Martin.

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Le ministre français Laurent Saint-Martin lors de sa visite du pavillon français au Gulfood à Dubaï, le 20 février 2025. (Photo : ANFR)

Des échanges commerciaux en plein essor

Les relations commerciales entre la France et les Émirats arabes unis se renforcent d’année en année. En 2024, la France a enregistré une augmentation de 14% de ses échanges commerciaux avec les Émirats, une évolution notable dans un contexte économique mondial incertain. Laurent Saint-Martin souligne que cette croissance est un signe positif: «Il y a de plus en plus d’investissements dans les deux sens, de plus en plus de commerces croisés. Ce n’est pas une surprise, car nous avons beaucoup en commun avec les Émirats.»

Le ministre rappelle également que les deux pays ont des stratégies nationales similaires et partagent des objectifs similaires en matière de décarbonation de l’économie et de transition numérique, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA).

Un événement clé a marqué cette collaboration renforcée: la visite de Mohammed ben Zayed (MBZ), prince héritier des Émirats, à Paris, le 6 février dernier. Lors de cette visite, un investissement de 50 milliards d'euros dans l’IA a été annoncé, un projet d’envergure qui démontre l’importance croissante des liens économiques entre les deux nations.

L’IA et les centres de données: un avenir prometteur

L’intelligence artificielle et les infrastructures numériques sont des secteurs au cœur des ambitions partagées entre la France et les Émirats. Laurent Saint-Martin insiste sur le potentiel de la France dans ce domaine, notamment en matière de centre de données.

«La France est une terre d’accueil pour les grands centres de données, explique-t-il. Nous avons des sites disponibles, une énergie fiable, décarbonée et compétitive, ce qui est un atout majeur pour les investisseurs.»

Cette attractivité pour les investissements émiratis dans les centres de données s’accompagne d’une volonté de renforcer les infrastructures de demain, notamment dans le secteur de l’IA.

Le ministre français du Commerce extérieur évoque avec optimisme les projets à venir, notamment lors du sommet Choose France, prévu pour mai 2025: «Vous verrez un certain nombre de concrétisations de ces annonces», assure-t-il.

Des investissements bilatéraux: la France aux Émirats

Si la France bénéficie d’investissements émiratis, les entreprises françaises n’en sont pas moins présentes aux Émirats. Environ 600 entreprises françaises sont installées dans la région, et ce nombre augmente régulièrement avec l’arrivée de nouveaux entrepreneurs. Laurent Saint-Martin met en avant la place croissante des entreprises françaises dans des projets d’envergure, notamment dans le secteur des infrastructures. «Nous avons longtemps été impliqués dans de grands projets d’infrastructure, comme le métro de Dubaï, et nous comptons bien l’être dans les prochaines grandes initiatives de mobilité», explique-t-il.

Au total, le stock d’investissements directs étrangers (IDE) français aux Émirats est estimé entre 6 et 7 milliards d'euros. Cette relation bilatérale continue de croître, à l’image des projets d’infrastructure et des opportunités dans des secteurs comme l’agroalimentaire, la technologie et l’énergie.

Surmonter les obstacles liés au commerce

Malgré les avancées notables, des obstacles subsistent pour les entreprises françaises, notamment en termes de méconnaissance des opportunités commerciales aux Émirats. Laurent Saint-Martin souligne l’importance de sensibiliser davantage les entreprises françaises à ces marchés en pleine expansion: «La principale barrière, c’est de ne pas toujours oser faire ces investissements et ces flux commerciaux. Les Émirats sont encore méconnus de nombreuses entreprises françaises», explique-t-il.

Le ministre plaide pour une meilleure mise en relation des acteurs économiques français et émiratis, en soulignant le rôle crucial des agences comme Business France pour faciliter ces échanges.

La diversification des partenariats: une stratégie de croissance

Face à un contexte économique mondial en évolution, le ministre français du Commerce extérieur évoque l’importance pour les entreprises françaises de diversifier leurs partenariats commerciaux.

«Nos entreprises françaises dans tous les secteurs d'activité ont plus intérêt aujourd'hui à diversifier leurs débouchés commerciaux et à aller chercher les pays amis comme relais de croissance quand il peut y avoir effectivement des menaces dans certains secteurs d'activité», explique-t-il.

Cette diversification s’inscrit dans une logique de résilience face aux incertitudes géopolitiques, avec un accent particulier sur les relations avec les pays du Golfe.

«Ce sont des pays – au premier rang desquels figurent les Émirats – avec lesquels il est bon de faire du commerce. À chaque fois que nous tenons des discussions avec nos homologues et avec les acteurs économiques, c'est pour pouvoir faire davantage», ajoute-t-il.

«Mais il ne faut pas considérer que la guerre commerciale est une fatalité et que nous devons nous détourner du marché américain qui reste, dans les deux sens, un marché évidemment prioritaire pour les entreprises françaises», souligne-t-il.

L’avenir du commerce extérieur: croître ensemble

Le ministre français du Commerce extérieur se projette dans l’avenir avec une vision claire: continuer à croître, tant en termes de volume que de qualité des projets.

«L’idée est de croître non seulement quantitativement, mais aussi qualitativement, en renforçant la confiance mutuelle entre nos pays», déclare-t-il. Pour lui, les relations franco-émiraties doivent continuer à se renforcer sur tous les fronts: commerciaux, politiques, diplomatiques et en matière de défense économique.

«Nous devons continuer à démontrer que l’excellence française dans nos secteurs d’activité reste reconnue et qu’elle continue à gagner des parts de marché», conclut Laurent Saint-Martin.

La France et les Émirats se trouvent au cœur d’une coopération stratégique qui dépasse les frontières de l’économie pour s’attaquer à des enjeux mondiaux tels que la transition énergétique, la technologie et les infrastructures. Le partenariat bilatéral entre ces deux pays, déjà solide, semble promis à un avenir encore plus florissant, avec des projets ambitieux dans les années à venir.


Le roi Salmane approuve le symbole du riyal saoudien

Le symbole officiel du riyal saoudien approuvé par le roi Salmane. (Photo AN)
Le symbole officiel du riyal saoudien approuvé par le roi Salmane. (Photo AN)
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  •  Ce symbole, qui associe la calligraphie arabe au nom de la monnaie nationale, le riyal, sera utilisé dans les transactions financières et commerciales
  • L'introduction d'un symbole pour le riyal renforce l'identité financière et économique du Royaume

RIYAD: Le roi Salmane a approuvé, jeudi, le symbole officiel du riyal saoudien, marquant le début d'un nouveau chapitre dans le parcours financier du Royaume, comme rapporté par l'Agence de presse saoudienne.

Le gouverneur de la Banque centrale saoudienne, Ayman al-Sayari, a exprimé sa gratitude envers les dirigeants du pays pour le lancement du symbole, qui, selon lui, «renforce l'identité financière de l'Arabie saoudite à la fois localement et mondialement».

M. Al-Sayari a ajouté que cette initiative soulignait l'influence internationale croissante du riyal saoudien, tout en encourageant un sentiment de fierté nationale et d'unité culturelle. Il a ajouté que le nouveau symbole représentait le riche patrimoine culturel du Royaume.

Ce symbole, qui associe la calligraphie arabe au nom de la monnaie nationale, le riyal, sera utilisé dans les transactions financières et commerciales, tant à l'intérieur du Royaume qu'à l'étranger.

Le gouverneur de la banque centrale a également salué les efforts de collaboration de toutes les parties impliquées dans le projet, notamment le ministère de la Culture, le ministère de l'Information et l'Organisation saoudienne de normalisation, de métrologie et de qualité.

L'introduction d'un symbole pour le riyal renforce l'identité financière et économique du Royaume, positionnant davantage le riyal saoudien comme une monnaie crédible et mondialement reconnue au sein du système financier international.

Elle simplifie également la représentation du riyal dans les transactions financières et commerciales.

Selon la SAMA, le symbole sera déployé immédiatement, et son intégration dans les transactions financières et commerciales, ainsi que dans diverses applications, se fera progressivement en coordination avec les entités concernées.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com