MONTRÉAL : La Russie est en train de "réaliser le coût réel de la guerre" face à la résistance ukrainienne et les négociations entre les délégations des deux pays commencent à être "constructives", a affirmé samedi un négociateur ukrainien.
Interrogé à Lviv (Ukraine) par le quotidien canadien The Globe and Mail, Mykhailo Podolyak, présenté comme un proche collaborateur du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a dit commencer à percevoir un infléchissement dans l'attitude russe face à la résistance ukrainienne et aux sanctions internationales.
"Au tout début de la guerre (les Russes) insistaient sur une domination totale. Ils ne s'attendaient pas à une aussi forte résistance de l'Ukraine", a déclaré M. Podolyak.
"Ils commencent seulement à réaliser le coût réel de la guerre. Et nous commençons maintenant à avoir des négociations constructives", a ajouté le responsable, qui a participé aux deux premières sessions de négociations entre la Russie et l'Ukraine à la frontière du Bélarus.
Ukraine: Londres prévoit un «plan d'action» pour faire «échouer»
Le Premier ministre britannique Boris Johnson va présenter un "plan d'action" international visant à faire "échouer" l'invasion russe de l'Ukraine et multiplier les rencontres diplomatiques à cette fin la semaine prochaine à Londres, ont indiqué ses services samedi.
Après une vague "sans précédent" de sanctions des Occidentaux contre des intérêts russes en réponse à l'offensive armée en Ukraine, Boris Johnson va appeler la communauté internationale à renouveler "son effort concerté" contre Moscou via ce "plan d'action en six points", qu'il doit détailler dimanche, a précisé Downing Street dans un communiqué.
Le président russe Vladimir "Poutine doit échouer et nous devons veiller à ce qu'il échoue dans cet acte d'agression", a déclaré le dirigeant dans un communiqué.
Le plan d'action prévoit de mobiliser une coalition humanitaire internationale pour l'Ukraine, de soutenir la capacité du pays à se défendre, de "maximiser" la pression économique contre le régime russe, d'empêcher "la normalisation insidieuse" de ce que la Russie fait à l'Ukraine, de poursuivre la voie diplomatique pour obtenir la désescalade et de lancer "une campagne rapide" pour renforcer la sécurité dans la zone euro-atlantique.
Une troisième session de pourparlers doit avoir lieu lundi, selon la délégation ukrainienne.
Les Russes "ont perdu de très importantes quantités d'équipement et de personnel. Des sanctions comme on n'en a jamais vues détruisent leur économie. Leur pays est hors la loi sur la scène internationale et leur propagande ne fonctionne pas", a-t-il fait valoir.
M. Podolyak a réitéré la demande d'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine refusée par l'OTAN, ce qui a provoqué une vive réaction du président Volodymyr Zelensky, reprochant à l'Alliance atlantique de donner "le feu vert à la poursuite des bombardements".
Tout en soulignant que les deux parties aux négociations avaient convenu de ne pas discuter des détails des pourparlers, M. Podolyak a indiqué que les objectifs ukrainiens demeuraient un cessez-le-feu immédiat, des garanties de sécurité que l'Ukraine ne serait pas attaquée de nouveau et des compensations "significatives" pour les pertes en vies humaines et les dégâts dans les villes ukrainiennes.
Un avion russe atterrit aux Etats-Unis pour récupérer des diplomates accusés
Un avion russe a atterri samedi aux Etats-Unis pour récupérer une douzaine de diplomates expulsés de la mission de la Russie à l'ONU et accusés par Washington d'"espionnage", selon les autorités.
Les Etats-Unis ont fermé leur espace aérien à tous les avions russes après l'invasion de l'Ukraine par Moscou la semaine dernière.
Un Iliouchine IL-96 s'est toutefois posé samedi à l'aéroport international de Washington, selon le site Flight aware qui suit tous les mouvements aériens.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi l'expulsion de "12 agents de renseignement de la mission russe qui ont abusé" de leur statut diplomatique aux Etats-Unis "en s'adonnant à des activités d'espionnage".
Le lendemain, sur la même base, ils ont ordonné le départ avant le 7 mars d'un ressortissant russe travaillant au secrétariat de l'ONU.
L'ambassadeur russe aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, avait dénoncé "une démarche hostile" contre son pays.