«La crise climatique n’est pas une menace lointaine», averti le Giec

Rassemblement lors d'une journée mondiale d'action sur le changement climatique à Sydney le 6 novembre 2021, alors que les dirigeants mondiaux assistent à la COP26 Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Glasgow. (AFP)
Rassemblement lors d'une journée mondiale d'action sur le changement climatique à Sydney le 6 novembre 2021, alors que les dirigeants mondiaux assistent à la COP26 Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Glasgow. (AFP)
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Publié le Samedi 05 mars 2022

«La crise climatique n’est pas une menace lointaine», averti le Giec

  • «Les sociétés ne parviendront pas à s'adapter au réchauffement de la planète si elles ne sont pas socialement inclusives dans la lutte contre ce phénomène»
  • Ce qui est certain est que le réchauffement global augmente la probabilité de phénomènes météorologiques extrêmes, et que celui-ci est provoqué par les activités humaines

BEYROUTH: "La crise climatique n’est pas une menace lointaine. Elle est déjà là, elle s’accélère et continuera d’avoir des effets de plus en plus dévastateurs dans le monde", prévient l’ONU. 

Le tout dernier rapport du Giec, experts climats de l'ONU, détaille les impacts à large échelle du changement climatique, qui sont irréversibles pour des siècles, voire des millénaires.

Il se concentre sur la manière dont la nature et les sociétés sont affectées et ce qu'elles peuvent faire pour s'adapter, malgré l'impact du changement climatique beaucoup plus rapide que ce que les scientifiques avaient prévu.

Ce qui est certain est que le réchauffement global augmente la probabilité de phénomènes météorologiques extrêmes, et que celui-ci est provoqué par les activités humaines, en raison d’émissions de gaz à effet de serre passées et futures.

 Un vaste système interconnecté 

En plus d’avoir un impact ravageur sur l’environnement, qui se fait déjà ressentir, les changements climatiques devraient aussi avoir des répercussions économiques et sociales considérables.

La crise climatique expose presque chaque enfant à un risque élevé de catastrophes climatiques “plus fréquentes, plus intenses et plus destructrices”, qu’il s’agisse de vagues de chaleur, de sécheresses, de cyclones, d’inondations, de pollution atmosphérique ou de maladies à transmission vectorielle. 

“Mais pour certains enfants, la crise climatique signifie plus qu’une aggravation du risque. C’est une réalité qui menace leur vie” ajoute le rapport.

Entre un tiers et la moitié de la planète doit être conservée et protégée pour garantir l'approvisionnement futur en nourriture et en eau douce, indique le rapport du Giec, ajoutant que les villes côtières ont besoin de plans pour protéger les populations des tempêtes et de la montée des eaux.

Toujours selon le GIEC, chaque accroissement du réchauffement entraînera davantage de souffrance. Les sociétés ne parviendront pas à s'adapter au réchauffement de la planète si elles ne sont pas socialement inclusives dans la lutte contre ce phénomène.

 Récemment publié par l’UNICEF, L’Indice des risques climatiques pour les enfants révèle qu’un milliard d’enfants vivent dans des pays où le risque est extrêmement élevé et sont exposés aux dangers, aux chocs et aux facteurs de stress les plus graves. Les répercussions sur ces enfants, leur famille et leur avenir sont graves.

 Aujourd’hui, un milliard d’enfants parmi les plus vulnérables au monde sont en danger. “Si le monde ne réagit pas, demain, ce seront tous les enfants”. (Avec Unicef)


Iran: la lauréate du prix Nobel de la Paix Mohammadi se dit «menacée d'élimination physique», selon le comité Nobel

La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
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  • La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique"
  • Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran"

OSLO: La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone.

Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran" ainsi qu'à "toute apparition dans les médias", ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme".

 


Accord franco-britannique sur un échange de migrants au dernier jour de la visite d'Etat de Macron

Le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) et le président français Emmanuel Macron s'adressent à une conférence de presse conjointe à la suite d'une réunion de la Coalition des volontaires sur une base militaire au quartier général de Northwood, au nord-ouest de Londres, le 10 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) et le président français Emmanuel Macron s'adressent à une conférence de presse conjointe à la suite d'une réunion de la Coalition des volontaires sur une base militaire au quartier général de Northwood, au nord-ouest de Londres, le 10 juillet 2025. (AFP)
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  • La France et le Royaume-Uni se sont mis d'accord jeudi sur un "projet pilote" d'échange de migrants à l'issue de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron
  • L'accord prévoit le renvoi en France d'un migrant arrivant au Royaume-Uni par petit bateau, en échange de quoi Londres s'engage à accepter un migrant se trouvant en France

Northwood, Royaume-Uni: La France et le Royaume-Uni se sont mis d'accord jeudi sur un "projet pilote" d'échange de migrants à l'issue de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron, alors que les traversées de la Manche atteignent des chiffres record.

Cet accord, qui doit encore être soumis à la Commission européenne avant d'être signé, repose sur le principe de "un pour un".

Il prévoit le renvoi en France d'un migrant arrivant au Royaume-Uni par petit bateau, en échange de quoi Londres s'engage à accepter un migrant se trouvant en France et exprimant sa volonté, via une plateforme en ligne, de s'installer au Royaume-Uni et justifiant de liens avec ce pays.

"Pour la première fois, les migrants arrivant par petits bateaux seront arrêtés puis renvoyés rapidement en France", a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer, lors d'une conférence de presse sur la base militaire de Northwood (nord-ouest de Londres), se réjouissant d'un accord "révolutionnaire" sur un projet susceptible de démarrer "dans les prochaines semaines".

Plus de 21.000 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l'année, un niveau record qui accroît la pression sur le dirigeant travailliste, au moment où le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage monte en puissance dans l'opinion.

Emmanuel Macron a quant à lui mis en cause le Brexit, soulignant qu'il n'existait plus depuis lors "aucun accord migratoire avec l'Union européenne" et que cela créait une "incitation" à traverser la Manche. Il a estimé que ce projet pilote "exercera un effet très dissuasif sur le modèle des passeurs et sur les traversées".

Aucune précision chiffrée n'a été apportée sur cet accord, trouvé après d'intenses négociations lors d'un sommet bilatéral en conclusion d'une visite d'Etat de trois jours du président français, la première pour un chef d'Etat de l'UE depuis le Brexit en 2020.

Le chiffre évoqué dans la presse de 50 migrants par semaine échangés - jugé insuffisant par l'opposition conservatrice - n'a pas été confirmé.

- Dissuasion nucléaire -

"Cet accord est une humiliation", a fustigé Nigel Farage. "Nous avons agi comme un membre de l'Union européenne et nous sommes inclinés devant un président français arrogant", a-t-il écrit sur X.

L'ONG Médecins sans frontières a de son côté jugé que ce projet n'était "pas seulement absurde", mais "aussi extrêmement dangereux".

Pour sa part, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a salué un projet qui, "s'il est mis en œuvre de manière appropriée", pourrait "offrir un accès à la protection aux demandeurs d’asile et réfugiés des deux côtés de la Manche".

Reste que cinq pays de l'UE -Espagne, Grèce, Italie, Malte et Chypre- avaient exprimé en juin leur "préoccupation", craignant que la France ne renvoie ensuite les migrants vers le premier pays de l'UE dans lequel ils sont arrivés.

La France et le Royaume-Uni ont aussi acté un rapprochement d'ampleur en matière de dissuasion nucléaire, en signant une déclaration stipulant que leurs moyens respectifs pourront "être coordonnés".

La souveraineté des deux pays - seuls à disposer du feu nucléaire en Europe - restera entière, mais "tout adversaire menaçant les intérêts vitaux du Royaume-Uni ou de la France pourrait être confronté à la puissance des forces nucléaires des deux nations".

Les deux Etats stipulent aussi "qu'il n'existe aucune menace extrême sur l'Europe qui ne susciterait une réponse des deux pays".

Un message à destination de Moscou, quand plusieurs pays de l'est de l'Europe craignent de possibles velléités expansionnistes russes.

- Satellites -

Outre le volet nucléaire, le Royaume-Uni et la France doivent accélérer le programme conjoint de missiles de croisière Scalp/Storm Shadow, et lanceront une nouvelle phase du projet de futurs missiles de croisière et de missiles antinavires, dont le développement s'était quelque peu enlisé.

Les accords de Lancaster House encadrant la coopération militaire bilatérale depuis 2010 avaient entériné la création d'une force expéditionnaire conjointe franco-britannique.

Cette force, qui pourrait servir de socle à une future force internationale de garantie d'un cessez-le-feu en Ukraine, va voir ses effectifs renforcés pour atteindre "jusqu'à 50.000 hommes" mobilisables "dans un engagement majeur", a indiqué Emmanuel Macron.

Les deux dirigeants ont assuré que les plans de la coalition des pays volontaires pour garantir un futur cessez-le-feu entre Kiev et Moscou étaient "prêts", à l'occasion d'une réunion en visioconférence de représentants de ces pays, à laquelle ont également pris part l'émissaire américain Keith Kellogg, ainsi que le sénateur républicain Lindsay Graham et le sénateur démocrate Richard Blumenthal qui prônent des sanctions drastiques contre la Russie.

Cette coalition a un nouveau quartier général à Paris, coprésidé par le Royaume-Uni et la France, qui sera transféré à Londres au bout de douze mois.

Sur le Proche-Orient, le chef de l'Etat français a appelé à une reconnaissance commune de l'Etat de Palestine par la France et le Royaume-Uni, pour "initier (une) dynamique politique qui est la seule conforme à une perspective de paix".

Mais Keir Starmer a semblé peu convaincu de l'urgence d'une telle décision, estimant que "l'accent doit maintenant être mis sans relâche sur l'obtention d'un cessez-le-feu".


Pourparlers de paix sans résultats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan à Abou Dhabi

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont retrouvés jeudi dans la capitale des Emirats arabes unis, ont annoncé leurs cabinets. (AFP)
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont retrouvés jeudi dans la capitale des Emirats arabes unis, ont annoncé leurs cabinets. (AFP)
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  • Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont retrouvés jeudi dans la capitale des Emirats arabes unis, ont annoncé leurs cabinets
  • A l'issue de cette rencontre, deux communiqués séparés ont été publiés, qui ne comportent aucun signe d'avancée en vue d'une finalisation de l'accord de paix sur lequel les deux Etats voisins s'étaient pourtant entendus en mars

ABOU DHABI: Aucun progrès tangible vers un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan n'a été réalisé à l'issue d'une rencontre jeudi à Abou Dhabi entre les dirigeants de ces deux pays du Caucase, empêtrés dans un conflit territorial depuis des décennies.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont retrouvés jeudi dans la capitale des Emirats arabes unis, ont annoncé leurs cabinets.

A l'issue de cette rencontre, deux communiqués séparés ont été publiés, qui ne comportent aucun signe d'avancée en vue d'une finalisation de l'accord de paix sur lequel les deux Etats voisins s'étaient pourtant entendus en mars après de très longues négociations.

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a cependant indiqué que les dirigeants "se sont mis d'accord pour poursuivre les négociations bilatérales et mettre en place des mesures destinées à renforcer la confiance entre les deux pays".

Avant toute signature, l'Azerbaïdjan avait présenté une liste d'exigences à l'Arménie dont l'ajout d'amendements à la Constitution arménienne incluant l'abandon de toute revendication territoriale sur la région contestée du Karabakh.

Bakou et Erevan se sont affrontés lors de deux guerres pour le contrôle de ce territoire montagneux que l'Azerbaïdjan a finalement repris aux séparatistes arméniens lors d'une offensive éclair en 2023.

En début de semaine, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio avait exprimé l'espoir de la conclusion d'un accord de paix rapide entre Bakou et Erevan.

La dernière rencontre entre MM. Aliev et Pachinian remonte à mai, lors du sommet de la Communauté politique européenne en Albanie, où les dirigeants de l'UE avaient également appelé à conclure un accord au plus vite.