Chine: la croissance s'annonce en baisse face aux «risques»

Cette année, la Chine «fera face à beaucoup plus de risques et défis», a averti le chef du gouvernement, Li Keqiang. (Photo, AFP)
Cette année, la Chine «fera face à beaucoup plus de risques et défis», a averti le chef du gouvernement, Li Keqiang. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 mars 2022

Chine: la croissance s'annonce en baisse face aux «risques»

  • Le chef du gouvernement, Li Keqiang, a fixé pour cette année un objectif de croissance «d'environ 5,5%», contre «au moins 6%» prévu en 2021
  • Ce rythme serait, hors période de Covid, le plus faible pour la Chine depuis le début des années 1990

PÉKIN : "Beaucoup plus de risques": avec les incertitudes liées à la Covid et à la guerre en Ukraine, la Chine se prépare à un ralentissement de sa croissance cette année, a annoncé samedi le Premier ministre, lors de la grand-messe annuelle du régime communiste.

Devant les quelque 3 000 députés de l'Assemblée nationale populaire (ANP), le chef du gouvernement, Li Keqiang, a fixé pour cette année un objectif de croissance "d'environ 5,5%", contre "au moins 6%" prévu en 2021.

Ce rythme serait, hors période de Covid, le plus faible pour la Chine depuis le début des années 1990.

"La pandémie de la Covid-19 est toujours en cours, la reprise mondiale manque de dynamisme et le prix des matières premières reste élevé [...] ce qui rend la conjoncture volatile, difficile et incertaine", a dit le Premier ministre chinois.

Cette année, la Chine "fera face à beaucoup plus de risques et défis", a averti M. Li, relevant notamment une consommation atone et les perturbations des chaînes d'approvisionnement.

"Atteindre cet objectif de croissance nécessitera des efforts ardus", a estimé dans le cadre solennel du Palais du peuple le Premier ministre chinois, donné pour partant lors du renouvellement attendu des instances dirigeantes fin 2022.

Jusqu'à vendredi, les députés de l'ANP doivent ratifier comme un seul homme les décisions du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir.

La session du Parlement doit également préparer le terrain au Congrès quinquennal du PCC qui renouvellera en partie l'équipe dirigeante en fin d'année. 

Après 10 ans à la tête de la deuxième puissance mondiale, le président Xi Jinping vise lui un troisième mandat inédit grâce à un amendement de la Constitution en 2018.

«Stabilité»

La Chine avait renoncé à se fixer en 2020 un objectif annuel de croissance, alors que l'épidémie paralysait son économie. Le pays avait finalement terminé l'année avec une progression de 2,3%.

Remis de la Covid, le pays avait facilement atteint son objectif l'an dernier grâce à un effet de rattrapage (+8,1% sur un an).

Mais la croissance s'est essoufflée en cours d'année (+18,3% au 1er trimestre 2021 contre 4% au dernier).

La priorité est donc de "stabiliser" la croissance, a insisté le Premier ministre, utilisant le terme 28 fois, au moment où l'économie chinoise fait face à de multiples défis.

Sur le front épidémique, la Chine continue à suivre une politique zéro Covid, à contre courant de bon nombre de pays qui optent pour une cohabitation avec le virus et lèvent les restrictions.

Si la stratégie chinoise a permis au pays de se remettre rapidement du premier choc épidémique, le zéro Covid est aujourd'hui un frein à la consommation.

"Nous devons constamment affiner les mesures" contre l'épidémie, a indiqué Li Keqiang, au moment où des voix plaident pour un assouplissement.

Le pouvoir communiste célèbre sa politique sanitaire comme une preuve de la supériorité de son système politique, en comparaison avec la flambée épidémique dans le reste du monde.

Malgré tout, la souche Omicron de la Covid-19, particulièrement contagieuse, circule en Chine et paralyse son territoire semi-autonome de Hong Kong.

Immobilier en souffrance

La pandémie met également sous pression les chaînes d'approvisionnement et perturbe au niveau mondial les échanges commerciaux, sur lesquels repose la puissance économique chinoise.

Sur le front de l'immobilier, les déboires du promoteur géant Evergrande, au bord de la faillite, refroidissent les acheteurs et l'ensemble du secteur.

L'immobilier et la construction, qui pèsent plus du quart du PIB du pays, avaient joué un rôle clé dans la reprise post-pandémie en 2020.

De nombreux acteurs sont aujourd'hui fragilisés par des mesures prises par Pékin pour assainir un secteur criblé de dettes et marqué par une spéculation effrénée.

Dans son discours, le Premier ministre n'a fait aucune référence à l'invasion russe de l'Ukraine, que Pékin refuse de condamner au nom de l'amitié qui lie le géant asiatique à Moscou.

Mais avec la montée de la tension mondiale, les dépenses militaires chinoises progresseront de 7,1% cette année, nettement plus que le PIB.

Les grandes orientations économiques de la Chine pour 2022

Le Premier ministre chinois Li Keqiang a fixé samedi les grandes orientations économiques pour son pays en 2022, dans un contexte de ralentissement de la croissance et d'incertitudes mondiales.

Voici les chiffres clés à retenir:

- Croissance en 2022 -

La Chine vise une croissance "d'environ 5,5%" cette année alors que la seconde économie mondiale fait face à un fléchissement de l'activité.

L'an dernier le produit intérieur brut (PIB) du géant asiatique avait progressé de 8,1% sur un an.

Mais cette performance était en grande partie due à l'effet de rattrapage par rapport à 2020, quand l'activité avait été paralysée par le Covid.

La croissance s'est toutefois essoufflée en cours d'année (+18,3% au 1er trimestre 2021 contre 4% au dernier).

L'objectif "d'environ 5,5%" serait pour la Chine son rythme le plus faible depuis le début des années 1990, hors période de Covid (+2,3% en 2020).

- Emploi et chômage -

Pékin se fixe comme objectif de créer cette année quelque 11 millions d'emplois, un chiffre en baisse par rapport à 2021 (12,69 millions).

Ce critère ne renseigne en rien sur le nombre d'emplois détruits à cause de la crise sanitaire.

La Chine s'attend d'ailleurs à une hausse du taux de chômage cette année. Mais il "ne dépassera pas 5,5%", a assuré Li Keqiang.

Ce chiffre est supérieur à celui de l'an dernier (5,1%) mais moindre que le record absolu de 6,2% en février 2020, au plus fort de l'épidémie.

Là aussi, ce chiffre dresse un tableau incomplet de la conjoncture: en Chine, le chômage est calculé pour les seuls urbains.

- Déficit et inflation -

En pleine reprise post-Covid, la Chine avait creusé son déficit budgétaire à 3,2% du PIB.

En 2022, ce ratio sera ramené autour de 2,8%. Ce chiffre est identique à celui de 2019, avant la pandémie.

Quant à l'inflation, l'objectif est fixé à 3% contre 0,9% l'an dernier, sur fond de flambée des cours mondiaux des matières premières.

- Mesures de soutien -

Face au fléchissement de sa croissance, Pékin compte soutenir PME et auto-entrepreneurs, ses principaux viviers d'emplois.

Les mesures fiscales et réductions d'impôt en 2022 sont estimées à 2.500 milliards de yuans (361,8 milliards d'euros).

Les remboursements de TVA représenteront 1.500 milliards de yuans (217,1 milliards d'euros) qui "iront directement aux entreprises", s'est félicité Li Keqiang.

- Défense -

Dans un contexte de tension mondiale ravivée par l'invasion russe en Ukraine, ainsi que sa rivalité traditionnelle avec Taïwan et les riverains de mer de Chine méridionale, Pékin a annoncé un coup d'accélérateur sur ses dépenses militaires.

La Chine augmentera son budget militaire de 7,1% cette année, a indiqué le ministère des Finances.

Ce pourcentage est en hausse par rapport à l'an dernier (6,8%).

Avec cette enveloppe de 1.450 milliards de yuans (230 milliards de dollars), la Chine dispose du deuxième budget de défense mondial, après les Etats-Unis.

La progression des dépenses militaires chinoises est nettement supérieure à la croissance attendue du PIB.

Coup d'accélérateur sur les dépenses militaires

La Chine a annoncé samedi un coup d'accélérateur sur ses dépenses militaires, dans un contexte de tension mondiale ravivée par l'invasion russe en Ukraine et sa rivalité traditionnelle avec Taïwan et les riverains de mer de Chine méridionale.

Le budget militaire augmentera de 7,1% cette année, a annoncé le ministère des Finances, à l'ouverture de la session plénière annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP, le Parlement chinois).

Ce pourcentage est en hausse par rapport à l'an dernier (+6,8%). Il s'agit de la plus forte progression depuis 2019 (+7,5%).

Avec cette enveloppe de 1.450 milliards de yuans (230 milliards de dollars), la Chine dispose du deuxième budget de défense mondial, après les Etats-Unis (740 mds USD prévus pour 2022).

Surtout, la progression des dépenses militaires chinoises est nettement supérieure à la croissance attendue du PIB, fixée samedi par le Premier ministre Li Keqiang à 5,5% pour l'année en cours.

Cette augmentation survient alors que les tensions mondiales se sont accrues la semaine dernière avec l'intervention russe en Ukraine, que Pékin s'est jusqu'à présent refusé à condamner, disant "comprendre" les préoccupations de Moscou pour sa sécurité.

Lors d'une visite du président russe Vladimir Poutine à Pékin début février, les deux pays se sont prononcés de concert contre l'expansion de l'Otan.

Le président chinois Xi Jinping a obtenu de son côté le soutien de son voisin pour dénoncer "l'influence négative pour la paix et la stabilité" des Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique.

Pékin ne cesse d'élever la voix pour s'en prendre au régime rival de Taïwan, l'île qu'il considère comme une de ses provinces et dont il se réserve le droit de s'emparer par la force.

L'an dernier, le régime communiste a multiplié les incursions dans la zone d'identification de défense aérienne de Taïwan, en réponse notamment à des visites de hauts responsables américains dans l'île.

Le mois dernier, Xi Jinping a ordonné à toutes les unités militaires de mener des "exercices orientés vers le combat" et d'améliorer leurs capacités en matière "d'affrontements informatiques".

Planeur hypersonique

Le renforcement de l'armée chinoise suscite la méfiance récurrente des nations voisines, alimentée par un manque de transparence sur ce que le budget militaire recouvre exactement.

La Chine revendique ainsi sa souveraineté en mer de Chine méridionale (vis-à-vis notamment du Vietnam et des Philippines), en mer de Chine orientale (sur les îles Senkaku contrôlées par le Japon) ainsi que dans l'Himalaya (face à l'Inde).

Les Etats-Unis envoient régulièrement des navires de guerre en mer de Chine méridionale pour y contrarier les prétentions territoriales de Pékin, mais aussi à proximité de Taïwan pour y soutenir les dirigeants locaux.

Dans ce contexte, l'armée de Pékin poursuit sa modernisation avec l'objectif de rattraper l'avance technologique de Washington.

Selon le Pentagone, l'Armée populaire de libération (APL) a notamment lancé l'an dernier un planeur hypersonique, qui a fait le tour de la Terre à plus de 6.000 km/h.

L'appareil aurait tiré un projectile pendant sa course, une performance qui semble avoir pris de court les Américains, Washington ne disposant pas encore de ce type d'armement.

"L'APL est le bras armé du Parti communiste chinois et la direction du parti a besoin du soutien continu des militaires", observe James Char, un expert des questions de défense à l'Université technologique Nanyang à Singapour.

"L'un des moyens d'y parvenir est de prouver que les besoins de l'APL restent une priorité", ajoute-t-il.

De son côté, l'armée chinoise donne la priorité à la modernisation de ses équipements "afin de devenir une force entièrement mécanisée et informatisée".


L'Arabie saoudite renforce ses investissements dans l'industrie minière, surpassant ses pairs mondiaux

Le nombre de licences d'exploitation en Arabie saoudite a augmenté de 138% depuis 2021. (Images Getty)
Le nombre de licences d'exploitation en Arabie saoudite a augmenté de 138% depuis 2021. (Images Getty)
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  • Les ambitions minières de l'Arabie saoudite sont ancrées dans ses importantes ressources naturelles et renforcées par un soutien gouvernemental solide
  • Le pays détient des réserves minérales estimées à 9,37 trillions de riyals saoudiens

RIYAD: Le secteur minier de l'Arabie saoudite est en train de devenir une référence mondiale, grâce à des réformes réglementaires, à des investissements importants et à une solide réserve de projets nationaux, selon une nouvelle analyse.

Dans un rapport intitulé «Saudi Arabia Doubles Down on Mining», S&P Global Ratings a déclaré que le secteur était prêt pour une expansion rapide, avec sa contribution au produit intérieur brut qui devrait passer de 17 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) en 2024 à 75 milliards de dollars d'ici à 2030, dans le cadre de la stratégie Vision 2030 du gouvernement.

Les ambitions minières de l'Arabie saoudite sont ancrées dans ses importantes ressources naturelles et renforcées par un soutien gouvernemental solide. Le pays détient des réserves minérales estimées à 9,37 trillions de riyals saoudiens (2,5 trillions de dollars), soit une augmentation de 90% par rapport aux prévisions de 2016, grâce à de nouvelles découvertes de terres rares, de métaux de base et d'importants gisements de phosphate et d'or.

Hina Shoeb, analyste de crédit chez S&P Global Ratings, a déclaré: «Les mesures proactives et les ressources substantielles de l'Arabie saoudite peuvent aider à compenser les pressions continues sur les coûts et à soutenir la résilience des profils de crédit des sociétés minières et métallurgiques.»  

L'agence a noté que, contrairement à de nombreux homologues mondiaux, les sociétés minières et métallurgiques d'Arabie saoudite bénéficient d'un fort soutien du gouvernement, d'un cadre réglementaire moderne – y compris la loi sur l'investissement minier – et d'un investissement substantiel de l'État dans les mégaprojets et l'infrastructure.

Le nombre de licences d'exploitation a augmenté de 138% depuis 2021, et les permis d'exploration sont passés de 58 à 259, grâce à la transparence de la loi et aux politiques favorables aux investisseurs.  

L'entreprise publique phare Ma'aden a déclaré des revenus de 32 milliards de riyals saoudiens en 2024, avec un portefeuille diversifié couvrant l'or, le phosphate, l'aluminium et les métaux de base. Sa production d'or a atteint à elle seule 450 000 onces, tandis que la production de phosphate a dépassé les 6,5 millions de tonnes.   

Le nombre de sociétés d'exploration est passé de six en 2020 à 133 en 2023. «Alors que les budgets continuent d'augmenter, la probabilité de découvrir des ressources supplémentaires et d'étendre les opérations existantes soutient notre vision d'une croissance durable et à long terme de l'industrie minière et métallurgique en Arabie saoudite», indique le rapport.  

Le cadre Vision 2030 a permis de s'éloigner de la dépendance au pétrole, en se concentrant plutôt sur des secteurs tels que l'exploitation minière, le tourisme et l'industrie manufacturière.   

Le secteur minier à lui seul a généré environ 400 millions de dollars de revenus en 2023 et est désormais soutenu par un plan d'investissement de 100 milliards de dollars ciblant les minerais essentiels d'ici à 2035.   

Le financement du gouvernement comprend également un engagement de 29 milliards de riyals saoudiens pour le projet de phosphate Wa'ad al-Chamal.  

La géographie de l'Arabie saoudite offre des avantages logistiques avec un accès aux marchés européens, asiatiques et africains, tandis que les mégaprojets tels que Neom et Qiddiya devraient stimuler la demande locale de matériaux de construction et de métaux de grande valeur.   

Ces projets, selon le rapport, «qui bénéficient de financements et d'investissements dans les infrastructures, visent à réduire les coûts d'importation du pays pour les métaux, y compris le fer, l'acier, les pierres précieuses et semi-précieuses, en créant un marché intérieur solide pour les métaux et les minéraux».  

Toutefois, le rapport indique également que les infrastructures et la main-d'œuvre constituent des goulets d'étranglement potentiels. De nombreux gisements se trouvent dans des régions désertiques éloignées, dépourvues d'infrastructures de transport et d'approvisionnement en eau adéquates.   

En outre, l'expansion du secteur nécessitera des investissements substantiels dans la formation de la main-d'œuvre afin d'éviter les coûts élevés du recrutement à l'étranger.  

S&P indique que l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur de la discipline financière, le faible niveau d'endettement du secteur et le soutien politique ciblé permettent à l'industrie minière du Royaume de connaître une croissance durable, même dans un contexte de volatilité des marchés des matières premières.   

«Nous nous attendons à ce que ces initiatives stimulent la demande intérieure de métaux, réduisent la dépendance à l'égard des importations et améliorent à terme l'efficacité opérationnelle du secteur», ajoute S&P.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le dessalement à grande échelle: Veolia, moteur d’innovation au Moyen-Orient

Le système modulaire breveté Barrel à l'usine de dessalement Sur à Oman. (Photo: Arab News)
Le système modulaire breveté Barrel à l'usine de dessalement Sur à Oman. (Photo: Arab News)
L'usine de dessalement de Sur est équipée des dernières avancées en technologies d’osmose inverse. (Photo: Arab News)
L'usine de dessalement de Sur est équipée des dernières avancées en technologies d’osmose inverse. (Photo: Arab News)
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  • Le dessalement n’est plus une solution de dernier recours, mais un pilier essentiel de la résilience
  • Veolia, leader mondial des technologies de l'eau, est au cœur de cette évolution

MASCATE: Dans un monde où le stress hydrique devient de plus en plus prégnant, le dessalement n’est plus une solution de dernier recours, mais un pilier essentiel de la résilience. Au cœur de cette évolution, Veolia, leader mondial des technologies de l'eau, non seulement étend son influence à travers le Golfe, mais fait également de cette région le centre névralgique de son innovation.

«Les pays du Golfe, et en particulier Oman, sont désormais notre centre mondial d'innovation en dessalement», a affirmé Estelle Brachlianoff, PDG de Veolia. «Ce que nous construisons ici représente l'excellence mondiale, soutenue par une constante évolution technologique.»

Un leader mondial en pleine expansion

Veolia contrôle actuellement 18% de la capacité installée de dessalement dans le monde, exploitant plus de 2 300 sites dans 108 pays. Son prochain grand objectif stratégique: doubler sa capacité opérationnelle, passant de 1,4 à 2,8 milliards de mètres cubes par an d’ici 2030, consolidant ainsi sa position sur un marché qui devrait dépasser les 40 000 millions de litres par jour (MLD) d’ici la fin de la décennie.

Les récentes victoires illustrent une dynamique de croissance forte: des projets comme Hassyan et Mirfa 2 aux Émirats arabes unis (2023-2024), ainsi qu’une grande installation à venir à Rabat, au Maroc. En Arabie saoudite, où les projets dépassent souvent les 500 à 600 MLD, Veolia soutient la transition vers le dessalement par membranes avec des solutions sur mesure adaptées aux échelles et aux objectifs à long terme. À travers ces mégaprojets, Veolia met en avant des technologies de pointe telles que le système modulaire breveté Barrel™, des usines alimentées par énergie solaire, et des systèmes de membranes optimisés par intelligence artificielle.

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L’usine Barka IV est la plus grande installation de dessalement d’eau de mer d’Oman et contribue à la Vision 2040 du sultanat. (Photo: Arab News)

Démystification des anciennes idées reçues sur le dessalement

Le succès de Veolia ne réside pas uniquement dans les capacités produites, mais dans la réécriture des règles du dessalement. Comme le dit Brachlianoff: «Tous les vieux mythes sur le dessalement, nous les avons brisés un par un.»

  1. Ce n'est plus énergivore: la consommation d'énergie a diminué de plus de 85% depuis le début des années 2000, grâce à des membranes de nouvelle génération et à une récupération intelligente de l'énergie.
  2. C'est plus abordable: autrefois, l'eau dessalée coûtait 5 $ par mètre cube, elle peut désormais être produite pour moins de 0,50 $, la rendant accessible même aux municipalités et industries de taille moyenne.
  3. Ce n'est pas seulement pour les villes: les solutions de Veolia servent désormais également les raffineries, les mines et même les centres de données.
  4. C'est plus propre et plus vert: de l’intégration solaire à Sur au contrôle avancé de la décharge de saumure, de nouvelles normes sont mises en place pour la gestion marine et environnementale.
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Conférence sur le dessalement avec Estelle Brachlianoff, PDG de Veolia et des experts de Veolia à Oman. (Photo : Arab News)

Oman, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis: la construction du modèle

Les initiatives de Veolia à Oman s’inscrivent dans les objectifs définis par la Vision 2040 du pays.

«Nous contribuons directement à l'objectif d'atteindre 30% d'énergie renouvelable dans le mix national», a déclaré Erwan Rouxel, PDG de Veolia Oman. Une centrale solaire alimente plus d’un tiers des besoins énergétiques de l'usine de dessalement de Sur, et des initiatives en cours de conversion de gaz de décharge en énergie soutiennent la décarbonisation générale.

Oman est également un terrain d'expérimentation pour le développement de la main-d'œuvre: 75% du personnel de Veolia Oman est constitué de nationaux. «Nos efforts d’omanisation sont cruciaux, non seulement pour la continuité des affaires, mais aussi pour créer une valeur partagée avec les communautés que nous servons», a ajouté Rouxel.

En Arabie saoudite, l'entreprise profite d’une vague de transformation. «Le pays passe du dessalement thermique au dessalement basé sur des membranes, en particulier l'osmose inverse», a expliqué Adrien de Saint Germain, PDG de la zone Technologies de l'eau chez Veolia. «Et ce ne sont pas des petits projets – certains font 500 à 600 MLD. Ce qui compte maintenant, c'est comment nous optimisons tout l'environnement autour des membranes», ajoute-t-il.

Le rôle de Veolia va au-delà de l’exécution technique. En proposant des ajustements de conception qui réduisent les coûts sans compromettre la qualité, l'entreprise a établi une relation de confiance à long terme avec ses clients du Golfe. «Ce qui rend les projets saoudiens uniques, c’est leur horizon sur plusieurs années et leur échelle. Nous pouvons planifier de manière stratégique et livrer de façon cohérente», a expliqué de Saint Germain.


L'Arabie saoudite progresse dans l'indice mondial 2025 de la propriété intellectuelle

Ces progrès sont le résultat d'une transformation complète de l'écosystème national de la propriété intellectuelle, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. (Photo Fournie)
Ces progrès sont le résultat d'une transformation complète de l'écosystème national de la propriété intellectuelle, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. (Photo Fournie)
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  • L'Arabie saoudite a réalisé des progrès notables dans l'indice mondial de la propriété intellectuelle 2025, avec un score en hausse de 17,5 %.
  • Ce qui la positionne parmi les économies qui progressent le plus rapidement parmi les 55 pays évalués.

RIYAD : L'Arabie saoudite a réalisé des progrès notables dans l'indice mondial de la propriété intellectuelle 2025, avec un score en hausse de 17,5 %, ce qui la positionne parmi les économies qui progressent le plus rapidement parmi les 55 pays évalués.

Selon la 13 e édition de l'indice, publiée par la Chambre de commerce des États-Unis, le Royaume se classe désormais au 40^e rang mondial, reflétant les réformes importantes menées dans le cadre de sa stratégie Vision 2030. Ces réformes visent à renforcer la protection de la propriété intellectuelle, à encourager l'innovation et à soutenir la croissance d'une économie basée sur la connaissance.

Depuis 2019, le score global de l'Arabie saoudite est passé de 36,6 % à 53,7 %, marquant une amélioration cumulée de plus de 40 % en seulement six ans.

Ces progrès découlent d'une transformation complète de l'écosystème de la propriété intellectuelle du pays, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. 

Parmi les principales étapes notées dans le rapport, figurent l'extension de la protection des dessins et modèles de 10 à 15 ans, la création d'un bureau des poursuites spécialisé dans les affaires de propriété intellectuelle, ainsi que le lancement d'outils avancés d'application en ligne pour les droits d'auteur et les marques.

Ces développements soulignent la capacité institutionnelle croissante de l'Arabie saoudite et la modernisation réglementaire en cours, sous l'égide de l'Autorité saoudienne pour la propriété intellectuelle.

Le rapport a également mis en évidence des avancées significatives dans les initiatives de sensibilisation du public, la collaboration entre les agences et l'adhésion de l'Arabie saoudite à des traités internationaux clés en matière de propriété intellectuelle. Ces avancées ont permis d'aligner le cadre de la propriété intellectuelle du Royaume sur les normes mondiales. 

L'Arabie saoudite a notamment obtenu de meilleurs résultats en ce qui concerne l'application des droits, la participation aux traités internationaux et l'efficacité de son système d'application des droits d'auteur. Ces avancées renforcent l'ambition du royaume de devenir un centre régional et mondial d'innovation et de créativité.

En favorisant un environnement plus transparent et fiable en matière de propriété intellectuelle, l'Arabie saoudite attire davantage d'investissements étrangers tout en permettant aux entrepreneurs locaux de développer des idées, des produits et des technologies innovants. 

La Chambre de commerce des États-Unis a salué les efforts institutionnalisant les droits de propriété intellectuelle déployés par le Royaume, faisant de l'Arabie saoudite un modèle pour les marchés émergents.

Dans le même temps, les Émirats arabes unis ont également obtenu d'excellents résultats dans l'indice 2025, se classant au 26^e rang mondial avec un score global de 60,66 %. Les Émirats arabes unis ont été félicités pour la solidité de leurs protections en matière de brevets et de marques, pour l'application cohérente de la législation et pour leur engagement résolu en faveur de la transformation numérique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com