BANGKOK : La junte birmane a annoncé samedi avoir déchu de leur nationalité plusieurs membres du "gouvernement d'unité nationale" formé par d'anciens élus politiques du parti de l'ex-dirigeante Aung San Suu Kyi.
Ces députés avaient formé un "gouvernement d'unité nationale" (NUG) quelques semaines après le coup d'Etat militaire du 1er février 2021 dans l'objectif de rétablir la démocratie.
Le NUG a depuis été qualifié d'organisation "terroriste" par la junte.
Parmi les personnalités sanctionnées figurent le porte-parole Sasa - qui ne porte qu'un seul nom -, le ministre des Affaires étrangères Zin Mar Aung, le ministre de l'Intérieur Lwin Ko Latt et le ministre des droits de l'Homme Aung Myo Min.
Ils ont "violé les lois (...) commis des actes susceptibles de nuire aux intérêts de la Birmanie", a rapporté Global New Light of Myanmar, un des médias d'Etat.
L'écrivain Ei Pencilo et les célèbres militants Min Ko Naing et Ei Thinzar Maung font l'objet de la même mesure.
"Les auteurs d'actes similaires seront identifiés et poursuivis", a ajouté l'armée.
Le NUG n'a été reconnu par aucun gouvernement étranger, nombre de ses membres se cachant ou vivant en exil.
Aung San Suu Kyi, nommée à sa tête, est détenue depuis le coup d'État qui a mis fin à une décennie de transition démocratique.
Elle fait l'objet d'une multitude de chefs d'accusation, notamment pour violation d'une loi sur les secrets d'Etat datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, incitation aux troubles publics, corruption...
Elle a déjà été condamnée à six ans de détention et risque au total des décennies de prison au terme de son procès.
Depuis le coup d'État, qui a plongé le pays dans la violence, plus de 1 600 civils ont été tués et près de 9 000 sont détenus dans les geôles du régime, d'après un observatoire local qui dénonce des cas de viols, de torture et d'exécutions extrajudiciaires.