PARIS : Les Bourses mondiales connaissaient une nouvelle séance de nette baisse vendredi, prenant de nouveau peur après le bombardement de la plus grande centrale atomique d'Europe.
Paris perdait 2,25%, se dirigeant vers sa pire semaine depuis mars 2020, alors que Francfort s'enfonçait de 2,27% à l'ouverture, allant vers ses plus bas depuis décembre 2020. Londres reculait de 1,57% peu après 08H40 GMT.
En Asie, après avoir perdu plus de 3% peu après l'annonce des bombardements, les places financières ne se sont que peu redressées : Tokyo a fini en baisse de 2,23%, Hong Kong de 2,54% et Shanghai de 0,96%.
Des chars russes ont tiré vendredi sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, provoquant un incendie et faisant craindre une immense catastrophe. L'incendie a été maîtrisé et aucune fuite radioactive n'a été détectée, selon le régulateur nucléaire. Les troupes russes occupent désormais les lieux.
La nouvelle a provoqué un nouveau choc pour les investisseurs.
Il n'y a "aucun appétit" pour la prise de risque sur les marchés financiers, relève Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote.
L'environnement de marché fait qu'il est peu probable que les investisseurs placent leur argent sans chercher avant tout à se protéger contre des pertes selon elle.
Jeudi, les négociateurs russes et ukrainiens se sont entendus sur des "couloirs humanitaires" pour l'évacuation des civils mais la Russie poursuit ses frappes intensives sur les villes ukrainiennes.
Les placements les plus sûrs, et utilisés comme refuge en temps d'incertitude par les acteurs de marché, restaient à de hauts niveaux: l'once d'or évoluait à 1 936,10 dollars après un pic au-dessus des 1 950 dollars dans la nuit.
L'emprunt d'Etat américain à 10 ans reculait pour s'établir à 1,80%, contre 1,87% mercredi à la clôture. Le taux allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, repassait en négatif (-0,02% contre +0,02% la veille à la clôture).
L'actualité économique sera animée par la publication du rapport mensuel de l'emploi américain par le département du Travail, à 13H30 GMT.
Répit sur les matières premières
Les prix du pétrole progressaient légèrement par rapport à la clôture de jeudi, mais restaient loin de leur pic de la veille.
Le baril WTI à échéance avril avançait de 0,64% à 108,36 dollars vers 08H30 GMT après avoir atteint jeudi un plus haut depuis 2008.
La baril de Brent de la mer du Nord pour livraison mai, qui fait référence en Europe, prenait 0,46% à 110,97 dollars, après avoir frôlé les 120 dollars la veille.
Le prix du gaz naturel sur le marché européen de référence reculait de 3% à 156 euros le mégawattheure, loin du pic à près de 200 euros touché jeudi.
Alliance Sony - Honda
Le géant de l'électronique Sony (-3,15%) et le constructeur automobile Honda (-4,56%) ont annoncé vendredi leur intention de former une "alliance stratégique" pour développer et produire des véhicules électriques et les commercialiser à partir de 2025.
Du côté des devises
L'euro continuait de s'affaiblir par rapport au dollar, à 1,1011 dollar l'euro (-0,50%) vers 08H45 GMT.
Le bitcoin cédait quelques gains de la semaine (-1,68%) à 41 390 dollars.