Se «libérer» du gaz russe, un casse-tête énergétique pour l'Allemagne

Le pipeline Nord Stream 2 à Lubmin, dans le nord-est de l'Allemagne, le 21 septembre 2021 (Photo, AFP).
Le pipeline Nord Stream 2 à Lubmin, dans le nord-est de l'Allemagne, le 21 septembre 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 04 mars 2022

Se «libérer» du gaz russe, un casse-tête énergétique pour l'Allemagne

  • L'Allemagne doit diversifier ses approvisionnements et explore toutes les alternatives au gaz russe, misant sur l'importation de gaz naturel liquéfié
  • Les importations russes représentent 55% de ses achats gaziers

BERLIN: "Pas de tabou" pour se "libérer" du gaz russe: l'Allemagne doit diversifier ses approvisionnements et explore toutes les alternatives, misant sur l'importation de gaz naturel liquéfié et suggérant même un report de la sortie du nucléaire et du charbon.

Après l'invasion de Moscou en Ukraine, la première économie européenne est contrainte de revoir toute sa stratégie énergétique pour se passer des importations russes qui représentent 55% de ses achats gaziers.

"Nous devons nous libérer des importations énergétiques russes", a martelé jeudi Robert Habeck, le ministre de l’Économie et du climat, lors d'une conférence de presse sur les conséquences économiques de la guerre.

Mais ce changement de cap se comptera en années, impliquera des dépenses massives et se heurte à des difficultés techniques, préviennent les experts.

Équipements à construire

Pour effectuer cette volte-face, Berlin compte d'abord sur un plus grand recours au gaz naturel liquéfié, ou GNL, transporté par mer.

Un premier pas a été franchi mercredi: le gouvernement a annoncé le déblocage d'une enveloppe exceptionnelle de 1,5 milliard d'euros pour acheter du GNL, dont les principaux exportateurs sont les États-Unis, le Qatar et l'Australie.

Mais les infrastructures manquent cruellement: le pays n'a pour le moment aucun terminal méthanier sur son territoire pour recevoir les livraisons.

Une situation qui oblige Berlin à faire appel à l'un des 21 terminaux présents dans l'UE, ce qui n'est pas sans coût, en terme de transport, alors même que le prix du gaz et de l'énergie s'est envolé ces derniers mois.

"Il faut construire rapidement nos propres méthaniers GNL en Allemagne, avec les connexions et l'infrastructure nécessaire", a donc conclu le ministère de l'Economie.

Plusieurs projets étaient en gestation depuis des années, mais bloqués par le manque d'appui économique et politique. Ils devraient bénéficier d'un "soutien financier public", assure le gouvernement.

C'est le cas d'un équipement prévu dans la ville de Stade (nord). "Les études techniques sont terminées", assure à l'AFP Hanseatic Energy Hub, la société en charge du projet.

Dans le port de Wilhemshaven (nord), le groupe belge TES va lui aussi construire un terminal LNG, a-t-il annoncé mercredi.

Mais ces chantiers ne devraient pas aboutir avant plusieurs années: "Pour un terminal, il faut minimum trois ans de procédure d'autorisation, et deux ans de construction", explique à l'AFP Karen Pittel, expert énergie pour l'institut économique IFO.  

Autre obstacle, plus politique: comme les ministres écologistes, dont le vice-chancelier et ministre de l'Economie Robert Habeck, vont-ils faire accepter à leurs troupes cette source d'énergie à l'impact environnemental controversé?

Objectifs sacrifiés ?

Changer un tel modèle, "construit consciemment ces dix-quinze dernières années", ne se "peut pas se faire en quelques jours", a résumé jeudi Robert Habeck.

Pour ne pas risquer "des goulets d'étranglement" l'hiver prochain dans l'approvisionnement du pays, Berlin doit donc poursuivre, à court terme, ses achats de gaz russe, a-t-il défendu.

L'Allemagne veut aussi imposer à ses fournisseurs de gaz, via une loi, de respecter un niveau de livraison minimal, ce qui n'est pas le cas à présent.

Berlin accuse Gazprom, et donc Moscou, d'avoir maintenu artificiellement bas ses flux de gaz cet hiver, pour faire pression sur les Européens dans la crise ukrainienne.

Mais cela pourrait ne pas suffire: faudra-il donc, pour se passer de gaz russe, abandonner temporairement certains objectifs climatiques?

Une gageure là encore pour un gouvernement qui se veut exemplaire en matière de transition écologique: le contrat de la coalition au pouvoir depuis trois mois prévoit une sortie du charbon dès 2030.

"Il n'y a aucun tabou", a déclaré récemment, Robert Habeck, ministre Vert de l’Économie et du Climat. "A court terme, il se peut que nous devions garder des centrales à charbon (…), par mesure de précaution", a-t-il ajouté.

Le ministre a même évoqué la possibilité de repousser la fermeture des trois dernières centrales nucléaires allemandes prévue cette année.

Une solution qui reste toutefois très délicate d'un point de vue technique. "On ne prolonge pas comme ça une centrale nucléaire qu'on a décidé de fermer", relève Karine Pittel, de l'IFO.

Le ministre l'a d'ailleurs admis: "le nucléaire ne nous aiderait pas pour l'hiver 2022-2023".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.