Sobriété et solennité pour la candidature d’Emmanuel Macron

Sur cette photo d'archive prise le 7 mai 2017, le président élu français Emmanuel Macron prononce un discours devant la Pyramide du musée du Louvre à Paris, à la suite de l'annonce des résultats du second tour de l'élection présidentielle française. Le chef de l'Etat a confirmé sa décision de briguer un second mandat dans une lettre jeudi soir. (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 7 mai 2017, le président élu français Emmanuel Macron prononce un discours devant la Pyramide du musée du Louvre à Paris, à la suite de l'annonce des résultats du second tour de l'élection présidentielle française. Le chef de l'Etat a confirmé sa décision de briguer un second mandat dans une lettre jeudi soir. (AFP)
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Publié le Vendredi 04 mars 2022

Sobriété et solennité pour la candidature d’Emmanuel Macron

  • C’est finalement par une lettre sobre et solennelle que le président français, Emmanuel Macron, a mis fin au faux suspense
  • La guerre en Ukraine l’oblige à rester président «jusqu’au dernier quart d’heure», selon la formule consacrée

PARIS: C’est finalement par une lettre sobre et solennelle que le président français, Emmanuel Macron, a mis fin au faux suspense qui entourait sa candidature pour un second mandat présidentiel. 

Publiée par les quotidiens de la presse régionale, la lettre de Macron s’adresse aux Français: «Je sollicite votre confiance pour un nouveau mandat présidentiel.»

«Je suis candidat pour inventer avec vous une réponse européenne et française singulière.»

À quelques heures seulement de la fin du délai officiel pour le dépôt des candidatures (vendredi 4 mars à 18 heures), Macron a enfin franchi le pas en officialisant sa candidature.

La guerre – et, à travers elle, le spectre peu rassurant du président russe, Vladimir Poutine – pèse donc de tout son poids sur la campagne.

A-t-il pour autant rejoint le cortège des candidats qu’il affrontera lors de l’élection présidentielle en avril prochain? Rien n’est moins sûr. 

La guerre en Ukraine l’oblige à rester président «jusqu’au dernier quart d’heure», selon la formule consacrée, et l’empêche de descendre véritablement dans l’arène pour mener une véritable campagne. Il faut dire que c’est la première campagne présidentielle française qui se déroule alors qu’une guerre a lieu sur le sol européen.

Cette guerre, il y a quelques semaines encore, pouvait sembler impensable; mais elle risque aujourd’hui de dépasser les frontières de l’Ukraine et laisse d’ores et déjà ses stigmates sur l’Europe à travers l’afflux continuel de centaines de milliers de réfugiés ukrainiens dans les pays voisins. 

La guerre – et, à travers elle, le spectre peu rassurant du président russe, Vladimir Poutine – pèse donc de tout son poids sur la campagne.

Les opérations militaires menées par les troupes russes contre l’Ukraine occultent le débat entre les candidats concurrents sur les sujets classiques de politique intérieure. 

Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que Macron a choisi de s’adresser aux Français la veille de l’annonce de sa candidature pour leur exposer la situation en Ukraine.

Il fallait tracer une démarcation entre les propos du président de la république et ceux du candidat. Alors, avant d’annoncer sa candidature, il se devait d’informer les Français des dangers qui guettent leur continent.

Qu’a-t-il dit en substance? Que «la guerre n’appartient plus aux livres d’histoire, elle est là, sous nos yeux». Que «la situation est grave», qu’elle «entraîne des conséquences lourdes sur les dépenses du quotidien et qu’elle affectera la croissance». «Face à ces conséquences économiques et sociales, je n’ai qu’un choix et je n’aurai qu’une boussole: vous protéger», ajoute-t-il. Le gouvernement se trouve ainsi chargé d’élaborer «un plan de résilience pour répondre à toutes ces difficultés».

Il a ainsi remis sur la table le «quoi qu’il en coûte» qui a protégé les entreprises françaises des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.

Que reste-t-il pour les meetings de campagne, les tournées dans les provinces et le contact direct avec les électeurs?

L’Ukraine est donc un atout pour le chef de l’État, mais une contrainte pour le candidat, qui ne pourra pas vraiment faire campagne. Il doit concilier les tâches qui découlent de sa fonction présidentielle, poursuivre ses contacts, quotidiens ou presque, avec les belligérants et les dirigeants des pays partenaires de la France. Il doit également assurer le rôle de président de l’Europe qui lui incombe depuis le mois de janvier.

À ce titre, il doit faire en sorte de pérenniser et de consolider l’unité exceptionnelle manifestée par l’Europe après le déclenchement de la guerre en Ukraine, sur le plan économique, énergétique et militaire.

Que reste-t-il pour les meetings de campagne, les tournées dans les provinces et le contact direct avec les électeurs? C’est difficile à dire. Force est de reconnaître que Macron, élu en 2017 à l’âge de 39 ans, est un jeune président qui s’est construit dans la douleur.

Le raz-de-marée électoral qui l’a porté au pouvoir s’est dissipé au bout de quelques mois: il s’est retrouvé confronté à une fronde sociale d’une grande envergure.  

Enclenché sur les réseaux sociaux, le mouvement des Gilets jaunes s’est transformé en vague de colère populaire, une expression de toutes les frustrations accumulées chez les Français depuis des décennies. Macron a choisi, dans un premier temps, d’ignorer les protestataires et leurs revendications éparses et décousues.

Dans la mesure où les protestations s’amplifiaient, se radicalisaient et gagnaient en violence, Macron a décidé de tendre l’oreille puis de dialoguer en cherchant à trouver un compromis.

C’était son premier grand baptême de feu; il était rude et difficile à gérer. S’il y a laissé quelques plumes, il a appris de cette expérience, selon ce qu’il a admis par la suite.

Le maître des horloges, tel qu’il s’est décrit lui-même dans une interview, croyait par la suite pouvoir s’atteler à la mise en application de son programme de réformes sociales et économiques. Mais la pandémie de Covid-19 a paralysé la France et le monde, entraînant un renversement total des priorités présidentielles. 

Macron, en père de la nation, se devait de veiller à la protection sanitaire des Français. Il s’est également efforcé de préserver les entreprises françaises des conséquences de la pandémie, «quoi qu’il en coûte», selon ses propres termes. Les vannes des caisses de l’État se sont ouvertes et des centaines de milliards d’euros ont été dépensés pour financer les mesures prises.

Macron s’en est sorti, non sans y avoir laissé à nouveau quelques plumes, mais, là encore, il a appris, nous dit-il. Malgré la durée de la pandémie, une sorte d’embellie semblait s’annoncer. La croissance et l’attractivité économiques étaient au rendez-vous, le chômage ne cessait de reculer. L’horizon se dégageait enfin pour le président de la république. 

Mais c’était sans compter les nuages qui s’accumulaient dans le ciel européen ni l’offensive militaire russe qui s’en est suivie sur le territoire ukrainien.

Et voilà Macron, chef de la nation française et président en exercice du Conseil européen, investi corps et âme dans un effort de désescalade entre les belligérants – une tâche à laquelle il consacre ses journées et ses nuits.

Les prétendants à sa succession se sentent lésés par cet état de fait et brimés dans leur droit au débat avec le président sortant. Les électeurs, pour leur part, ont en majorité les yeux rivés vers l’Ukraine et ils vivent dans la crainte des conséquences de cette guerre.

De quoi ont-ils besoin, dans une période aussi mouvementée et aussi dangereuse, si ce n’est d’un chef d’État qui les rassure? Il faut attendre un mois encore avant de savoir si ce chef est Macron, qui, en attendant, maintient et renforce sa position en tête des sondages.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.