WASHINGTON: De nombreux élus du Congrès américain ont exhorté jeudi Joe Biden à interdire l'importation par les Etats-Unis de pétrole russe en riposte à l'invasion de l'Ukraine, ce que la Maison Blanche s'est pour l'instant refusée à faire.
"Les Etats-Unis ne devraient pas subventionner la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine en achetant et en important du pétrole" russe, a plaidé la sénatrice de Virgine-Occidentale Shelley Moore Capito.
Elle fait partie d'un groupe de sénateurs, républicains comme démocrates, qui ont présenté dans l'après-midi un projet de loi qui vise à interdire ces importations. Nombre d'entre eux représentent des Etats américains connus pour leur production de pétrole.
Joe Biden a indiqué mercredi que "rien n'était exclu" sur la possibilité d'arrêter ces importations. Mais la Maison Blanche a dans le même temps mis en garde contre les risques liés à une telle décision, comme la flambée du cours de l'or noir, qui pourrait selon elle pénaliser les consommateurs américains.
"Notre objectif ici est que chaque étape (dans la riposte) que nous prenons ait un impact maximal sur le président Poutine et des conséquences minimales sur le peuple américain", a indiqué jeudi sa porte-parole, Jen Psaki.
Le groupe d'élus du Congrès a toutefois reçu le soutien de la puissante présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
"Je suis tout à fait d'accord, interdisez ça", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse jeudi matin.
Il s'agirait d'une sanction certes symboliquement forte mais a priori sans conséquences insurmontables pour les Etats-Unis, eux-mêmes gros producteurs de pétrole et qui ne comptent pas beaucoup sur la Russie en la matière.
Même en l'absence pour l'instant d'un barrage de sanctions sur les hydrocarbures russes, l'invasion de l'Ukraine par la Russie a déjà poussé les cours du pétrole au plus haut depuis plus d'une décennie, tandis que le gaz atteint de nouveaux records.