Les monnaies du Royaume: l’histoire du riyal saoudien

Le nouveau billet en polymère de 5 riyals saoudiens utilise l'encre métamère qui fait que deux couleurs semblent similaires sous un même éclairage, mais différentes lorsqu'elles sont exposées à d'autres conditions de lumière. (APS)
Le nouveau billet en polymère de 5 riyals saoudiens utilise l'encre métamère qui fait que deux couleurs semblent similaires sous un même éclairage, mais différentes lorsqu'elles sont exposées à d'autres conditions de lumière. (APS)
Le thaler représentant l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse (connu sous le nom de «riyal français») est estampillé du mot «Al Hijaz».
Le thaler représentant l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse (connu sous le nom de «riyal français») est estampillé du mot «Al Hijaz».
Le Dr Abdel Karim al-Zaid, superviseur général de la bibliothèque du Roi Abdelaziz dans son bureau à Riyad.
Le Dr Abdel Karim al-Zaid, superviseur général de la bibliothèque du Roi Abdelaziz dans son bureau à Riyad.
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Publié le Jeudi 08 octobre 2020

Les monnaies du Royaume: l’histoire du riyal saoudien

  • Les billets, dans leur première édition, contenaient de nombreuses phrases en arabe, persan, anglais, ourdou, turc et malais, et portaient l'emblème du Royaume
  • L'Autorité monétaire de l'Arabie saoudite est la deuxième banque centrale la plus ancienne du monde arabe

RIYAD: Le nouveau billet en polymère de 5 riyals saoudiens (1,13 euro) est le plus récent du genre émis sous le règne du roi Salmane. Un grand changement a été introduit pour ce billet concernant la sécurité. Néanmoins, il présente toujours la même image du souverain saoudien, tout comme les anciens billets portaient les images de presque tous les rois de l'histoire du Royaume.

Ce nouveau billet est la sixième révision effectuée au cours des cinq dernières années. Le seul changement est le polymère synthétique, utilisé pour ajouter des éléments de sécurité incompatibles avec les billets de banque en papier, par exemple le recours à l'encre métamère. Cette encre recourt au principe du métamérisme, qui fait que deux couleurs semblent similaires sous un même éclairage, mais différentes lorsqu'elles sont exposées à d'autres conditions de lumière.

Historiquement, le riyal était une monnaie utilisée au Moyen-Orient avant la création du Royaume. Il était couramment utilisé et commercialisé dans la région. Alors que le père fondateur du Royaume réunifiait le pays sous sa forme actuelle, diverses monnaies étrangères en or, en argent et en bronze étaient parallèlement utilisées.

Selon l'Autorité monétaire de l'Arabie saoudite (Sama), le roi Abdelaziz a œuvré pour faire émerger l'identité unique du Royaume, en partie par l'émission et le maintien de sa propre monnaie nationale. Le riyal saoudien a ainsi été conçu, sous forme de pièces de monnaie et de billets de banque en papier.

À la bibliothèque publique du Roi Abdelaziz à Riyad, on trouve une collection de pièces et de monnaies rares qui témoignent des étapes de la formation, de la transformation et du développement de l'État saoudien.

Dans un entretien avec Arab News, le superviseur général de la Bibliothèque, le Dr Abdel Karim al-Zaid explique que «l'Arabie saoudite est le seul pays indépendant du Moyen-Orient qui n'a subi aucune pression, colonisation ou occupation par des puissances étrangères au cours de sa longue histoire de trois cents ans».

Des fondements modernes

Selon M. Al-Zaid, le roi Abdelaziz, après avoir unifié le pays en 1902, a tenu à prendre une décision souveraine concernant la monnaie du nouvel État. Le roi considérait l'économie comme le principal moteur d'un État qui aspirait à établir des fondements modernes. 

Avant la mise au point du système monétaire, la roupie indienne et une version de la pièce en or britannique étaient couramment utilisées dans le Golfe et à Al-Ahsa, ainsi que dans la région de Najd à l'intérieur du pays.

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Avant 1926, on utilisait des pièces en argent ottomanes et des thalers autrichiens représentant l'impératrice d’Autriche Marie-Thérèse (connus sous le nom de «riyals français»).

M. Al-Zaid explique qu’«une autre monnaie locale était en usage à cette époque dans la province orientale d'Al-Ahsa: la tawilah (terme arabe qui signifie «longue»). La tawilah, faite de cuivre, d'argent et d'or, était utilisée dans les régions du Golfe, quelquefois à Riyad ainsi que dans les régions voisines.»

Dans le chaos monétaire qui régnait au début dans le pays, le roi Abdelaziz a œuvré pour trouver des solutions afin de contrôler la situation et de limiter la diversité des monnaies utilisées dans la région. La première mesure pratique que le père fondateur a prise fut d'estampiller des pièces courantes, tel que le «riyal français», avec les mots «Najd» et «Hijaz».

M. Al-Zaid explique que «ce tampon ou sceau signifiait que la monnaie appartenait à l'Arabie saoudite, et que les commerçants n'acceptaient pas les «riyals français» qui n'étaient pas estampillés».

Dans les années qui ont suivi, le Royaume a connu une croissance économique spectaculaire, notamment à la suite de la découverte de pétrole en 1938. Ainsi, le roi Abdelaziz a donné l'ordre de frapper une monnaie saoudienne qui portait son nom. Le royaume a donc commencé à émettre des pièces de monnaie en argent appelées riyals saoudiens. C’étaient des pièces de moitié et de quart de riyals. 

«Après 1938, cette monnaie a commencé à remplacer progressivement les monnaies existantes», précise M. Al-Zaid.

Comme aucune autorité monétaire centrale n'existait pour organiser et réglementer la monnaie de l'État, les pièces étaient frappées à l'étranger et livrées au pays par lots. Les riyals saoudiens en argent étaient frappés aux États-Unis.

Mission financière

L'Autorité monétaire d'Arabie saoudite précise que, en 1952, à la suite des grandes perturbations qui ont secoué les systèmes de change et de paiement du Royaume, le roi Abdelaziz accepta de convoquer une mission financière américaine présidée par le conseiller économique Arthur Young.

La délégation a fourni des conseils à l'État sur son système budgétaire et monétaire. Après le succès de la mission consultative, deux décrets royaux ont été promulgués pour créer l'Autorité monétaire de l'Arabie saoudite. C’est ainsi qu’elle est devenue la deuxième banque centrale la plus ancienne du monde arabe.

En outre, tout ce qui a été réalisé depuis lors dans le Royaume peut être en partie attribué à l'ambition et à la vision du roi.

Au fur et à mesure que le Royaume se développait et que les pèlerins étaient de plus en plus nombreux à visiter La Mecque et Médine, le roi Abdelaziz s'est rendu compte que les fidèles avaient des difficultés à transporter de lourdes pièces de monnaie. C'est ainsi qu'il a ordonné la production du premier papier monnaie du Royaume en 1953.

L'Autorité monétaire de l'Arabie saoudite a donné aux billets de banque récemment émis le nom de «reçus des pèlerins» (Pilgrims' Receipt). Ils sont composés de billets de 10, 5 et 1 riyal. Très vite, les pièces de monnaie sont passées de mode, et la décision du roi s'est avérée bénéfique pour les pèlerins comme pour les Saoudiens.

Les billets, dans leur première édition, contenaient de nombreuses phrases en arabe, persan, anglais, ourdou, turc et malais, et portaient l'emblème du Royaume avec ces mots sur le côté droit: «Ce reçu est émis par l'Autorité monétaire pour faciliter le pèlerinage de son porteur, et mettre à sa disposition les riyals arabes, de manière simple et rapide, lors de son séjour dans le pays sans avoir à payer les frais de change.»

Les billets portaient également cette garantie: «Nous certifions que l'Autorité détient dans ses coffres à Djeddah la somme de 10 riyals arabes, mise à la disposition du porteur de ce reçu. Elle est entièrement négociable, et sa valeur sera immédiatement versée sur présentation à tous les centres de l'Autorité.»

Bien que la circulation du «reçu du pèlerin» ait été interrompue en 1965, l’économie du Royaume a rapidement prospéré et les monnaies saoudiennes ont entamé une tradition de révision, qui s'est poursuivie tout au long du règne du roi Saoud jusqu'à ce jour, comme le précise M. Al-Zaid.

Six révisions ont été émises ces six dernières décennies, et chaque billet porte le portrait des dirigeants précédents. Les différents billets présentent également, entre autres thèmes saoudiens, des représentations de la Grande Mosquée de La Mecque, de la mosquée du Prophète, de la mosquée du Dôme du rocher à Jérusalem, d'un dinar omeyyade, des paysages naturels du Royaume et des plates-formes pétrolières. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.