TEHERAN: La journaliste iranienne et militante des droits humains Narges Mohammadi a été libérée de prison après une réduction de sa peine, a rapporté jeudi l'agence officielle de l'autorité judiciaire en Iran.
Mme Mohammadi, 48 ans, était porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l'Homme en Iran (fondé par l'avocate Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix en 2003) lors de son arrestation et de son incarcération en mai 2015.
Connue pour son combat en faveur de l'abolition de la peine de mort en Iran, elle purgeait une peine de 10 ans de prison après avoir été condamnée en 2016 pour avoir, entre autres, «créé et dirigé un groupe illégal».
Sa «peine a été réduite (...) et elle a été relâchée», a déclaré le chef de l'autorité judiciaire de la province de Zanjan (Nord-Ouest), Esmail Sadeghi-Niaraki, cité par le site de l'agence Mizan Online.
Selon l'organisation internationale de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF), la journaliste avait été transférée «de force» à Zanjan en décembre 2019 depuis la prison d'Evine à Téhéran, où elle était détenue depuis mai 2015.
L'époux de Mme Mohammadi a confirmé sa libération sur Twitter.
«Narges a été relâchée de la prison de Zanjan à 03H00 du matin. Je souhaite la liberté pour tous les prisonniers», a indiqué Taghi Rahmani.
En juin, l'avocat de la militante, Mahmoud Behzadi-Rad, avait demandé qu'elle puisse sortir de prison pour se faire soigner car elle souffrait selon lui d'une maladie pulmonaire.
Depuis mars, plus de 100.000 détenus iraniens ont bénéficié de permissions de sortie ou remises de peine afin de limiter la propagation de la maladie Covid-19 dans les prisons de la République islamique, mais pas Mme Mohammadi.
La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a jugé mardi qu'il était «particulièrement important» que l'Iran, pays du Moyen-Orient le plus touché par le Covid-19, libère ses détenus politiques alors que le coronavirus circule dans ses prisons.
L'épidémie a fait 27.658 morts en Iran, où 483.844 personnes ont été contaminées, selon des chiffres officiels.
L'Iran figure à la 173e place (sur 180 pays) dans la dernière édition du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.