ORLANDO: Les partisans de Donald Trump ont applaudi leur héros samedi au troisième jour de la grande convention annuelle des conservateurs américains à Orlando, en Floride, avec force casquettes rouges et drapeaux des Etats-Unis.
Au CPAC, l'ancien président, qui n'a pas perdu de son aura chez les participants, a fait un discours de 86 minutes dans la soirée, en martelant ses formules habituelles contre "la gauche radicale" et sa "chasse aux sorcières" contre lui.
Et après une année loin du regard du public, la ferveur avec laquelle le milliardaire a été reçu montre que le parti républicain reste toujours dominé par l'aura de l'ex-président, qui n'a effectué qu'un seul mandat et a essuyé deux procès en destitution.
Le slogan "quatre ans de plus!" a été entonné par ses supporters, qui ont applaudi à tout rompre lorsqu'il s'est élevé contre "la tyrannie woke" et la "cancel culture".
Le milliardaire de 75 ans s'est attiré le plus d'applaudissements quand il a taxé de "connerie" le fait que les démocrates se présentent comme le parti de la démocratie, et quand il a raconté que le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, "venait à la Maison Blanche et me léchait le cul".
Il a aussi répété, sans preuve, que l'élection de 2020 avait été "truquée", et a fait des allusions à une éventuelle candidature en 2024, comme lorsqu'il a dit: "Nous l'avons fait deux fois et nous le referons", en présentant sa défaite de 2020 comme une victoire - mais il a laissé le public dans l'incertitude quant à sa volonté de défier personnellement Joe Biden pour le prochain mandat présidentiel.
Vanessa Broussard, venue du Texas, est une fervente partisane du riche homme d'affaires. Elle dit avoir à peine dormi la nuit précédente, tant son émotion était forte de le voir bientôt.
"Je ne crois pas qu'il y ait de mots qui puissent décrire ce que je ressens vis-à-vis de Donald Trump", a dit Mme Broussard, 40 ans, avant le discours.
"J'ai vu ce qu'il a accompli en tant que 45e président des Etats-Unis. Nous avions une économie prospère (...), un mur en train d'être construit à notre frontière sud. Il faisait rayonner le pays. L'Amérique s'épanouissait", ajoute-t-elle avec enthousiasme.
Trump encense Poutine et éreinte les leaders occidentaux
L'ex-président américain a fait l'éloge de l'"intelligent" Vladimir Poutine et critiqué les dirigeants occidentaux "si bêtes" à ses yeux, samedi soir à la grande convention annuelle des conservateurs américains, à Orlando (Floride).
L'Otan, a-t-il dit, "a l'air tout sauf intelligente" en frappant la Russie de sanctions au lieu de se décider à la "réduire en miettes - au moins psychologiquement".
"Le problème n'est pas que Poutine soit intelligent, parce que bien sûr il est intelligent", a-t-il poursuivi. "Le vrai problème est que nos dirigeants soient si bêtes", a-t-il dit, en imputant l'invasion de l'Ukraine par la Russie à la "faiblesse" de son successeur Joe Biden.
L'homme providentiel
Avant l'intervention de l'ancien président, l'ambiance avait changé dans l'hôtel où se tient la convention. Ont ainsi fleuri des banderoles "Trump 2024" - l'année de la présidentielle à venir - et des pin's proclamant que la dernière élection, remportée par le démocrate Joe Biden, lui a été volée.
Des pancartes ne se privent par ailleurs pas d'insulter l'actuel président.
Partout, des personnes arborent des casquettes avec le slogan phare de Donald Trump, "Make America Great Again" (Rendre à l'Amérique sa grandeur). Etudiants, couples avec enfants, personnes âgées, ils sont tous venus pour lui.
Pour beaucoup de conservateurs ici, M. Trump est l'homme providentiel, celui qu'ils espèrent voir revenir au 1600 Pennsylvania avenue, à Washington.
Maria Boham, 59 ans, est venue à l'entrée de l'enceinte où se tient la conférence pour partager ce message.
"Sans Donald Trump, personne ne va gagner ces élections", affirme-t-elle au sujet des scrutins de mi-mandat de novembre prochain et de la présidentielle de 2024.
"Nous allons continuer à le soutenir parce qu'il défend Dieu, il défend la famille (...), il défend mes valeurs. Point final", lance-t-elle.