Combats de rue avec les forces russes dans la deuxième ville d'Ukraine

Une vue d'un immeuble résidentiel endommagé par les récents bombardements à Kharkiv, le 26 février 2022. (Photo, AFP)
Une vue d'un immeuble résidentiel endommagé par les récents bombardements à Kharkiv, le 26 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 27 février 2022

Combats de rue avec les forces russes dans la deuxième ville d'Ukraine

  • Dans l'immédiat, «la nuit va de nouveau être difficile. Les soldats (russes) essaient toujours d'entrer dans Kiev», a écrit le maire de la capitale ukrainienne
  • La violence de l'intervention russe a décidé samedi les Occidentaux à adopter un nouveau train de sanctions

KHARKIV : L'armée russe a effectué dimanche une percée à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine où des combats de rue ont lieu, en dépit de la pression internationale et de sanctions occidentales de plus en plus importantes.

Des banques russes ont été bannies de la plateforme interbancaire Swift et les Occidentaux ont aussi promis davantage d'armes à l'Ukraine.

La nuit a été "dure", a dit dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky, au quatrième jour de l'offensive russe, accusant la Russie de considérer les zones habitées "comme une cible légitime".

Selon lui, "Vassylkiv, Kiev, Cherniguiv, Soumi, Kharkiv et beaucoup d'autres villes vivent dans des conditions qu'on n'avait pas vues sur nos terres (...) depuis la Seconde guerre mondiale".

M. Zelensky  a salué la formation d'une "coalition anti-guerre" internationale pour soutenir l'Ukraine: "nous recevons des armes, des médicaments, de la nourriture, du carburant, de l'argent".

L'armée russe, dont le président Vladimir Poutine a salué dimanche "l'héroïsme", a reçu samedi l'ordre d'élargir son offensive au motif que Kiev avait refusé des négociations.

Le Kremlin a affirmé dimanche renouveler sa proposition de pourparlers au Bélarus, d'où la Russie a envahi son voisin. M. Zelensky s'est dit prêt à négocier mais pas depuis ce pays qui sert de base arrière à l'armée russe.

A Kharkiv (nord-est) où soldats russes et ukrainiens se livraient à des combats de rue, on pouvait voir des blindés légers abandonnés ou en feu et entendre des coups de feu ou des explosions sporadiques.

La ville de 1,4 million d'habitants, où une femme a été tuée lors d'un tir russe samedi soir sur un immeuble résidentiel selon les secours ukrainiens, était en grande partie déserte, les habitants se  terrant chez eux.

"Il y a eu une percée des véhicules légers de l'ennemi russe dans la ville de Kharkiv, y compris dans la partie centrale", a indiqué sur Facebook le gouverneur de la région éponyme, Oleg Sinegoubov, indiquant que "les forces armées ukrainiennes éliminent l'ennemi".

A Kiev, sous couvre-feu jusqu'à lundi 08H00 (06H00 GMT), la matinée était calme et ensoleillée. Le bruit des bombardements et des raids aériens a fortement diminué après 01H00. Des soldats patrouillaient nerveusement dans les rues avec leurs armes sorties et des avions sillonnaient le ciel.

"La situation à Kiev est calme et totalement sous le contrôle de l'armée ukrainienne et la défense territoriale", a déclaré le bureau du maire. "Durant la nuit, plusieurs affrontements avec des groupes subversifs ont eu lieu".

A une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kiev, des combats se poursuivent pour le contrôle de la base aérienne de Vassylkiv, empêchant les pompiers d'intervenir pour éteindre l'important incendie d'un dépôt de pétrole frappé dans la nuit par un missile russe près de cette ville, a indiqué dimanche à l'aube le chef de l'administration de la région de Kiev, Oleksy Kouleba.

Cette capture vidéo tirée d'une séquence RFE/RL montre la partie arrière d'un missile qui a frappé un quartier résidentiel de la ville de Kharkiv, le 25 février 2022. (Photo, AFP)
Cette capture vidéo tirée d'une séquence RFE/RL montre la partie arrière d'un missile qui a frappé un quartier résidentiel de la ville de Kharkiv, le 25 février 2022. (Photo, AFP)Des négociations 

«Sabotage»

Selon l'état-major ukrainien, l'armée russe "n'a pas atteint" son "principal objectif (qui) est de verrouiller Kiev" et a recours "au sabotage" avec "des groupes de reconnaissance qui détruisent l'infrastructure civile".

"Les occupants russes ont fait usage de missiles balistiques et de croisière ainsi que de forces aériennes depuis les territoires temporairement occupés de Crimée et de la république du Bélarus visant Kiev et d'autres villes", selon l'état-major.

De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir encerclé deux grandes villes du Sud, Kherson et Berdiansk, qui comptent respectivement 290 000 et 110 000 habitants. "La ville de Guenitchesk et l'aérodrome de Tchernobaïevka près de Kherson ont également été pris sous contrôle", selon un communiqué.

Il revendique également des gains territoriaux pour les séparatistes prorusses dans l'Est, soutenus par l'armée russe et qui ont avancé, selon Moscou, de 52 km depuis le début de l'offensive.

Au total, l'armée russe assure avoir détruit 975 installations militaires ukrainiennes, dont des systèmes de défense anti-aérienne S-300.

Jusqu'à présent, le ministère russe de la Défense n'a pas évoqué d'offensive sur Kiev, faisant état uniquement de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires, d'avancées dans l'Est - où l'armée appuie les séparatistes des territoires de Donetsk et Lougansk - et dans le Sud ukrainien, où les forces russes sont entrées jeudi depuis la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Le corps d'un militaire russe près de véhicules militaires russes détruits sur le bord de la route à la périphérie de Kharkiv, le 26 février 2022, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Le corps d'un militaire russe près de véhicules militaires russes détruits sur le bord de la route à la périphérie de Kharkiv, le 26 février 2022, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)

L'Onu recensait samedi au moins 64 morts parmi les civils et des centaines de milliers de personnes sans eau ou électricité.

Selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko, au moins 198 civils, dont trois enfants, ont été tués et 1 115 personnes blessées depuis jeudi.

A travers le pays, des dizaines de militaires ukrainiens ont perdu la vie dans les combats. L'armée ukrainienne affirme infliger de lourdes pertes à l'armée russe mais celle-ci ne communique aucun bilan.

La Pologne affirme que 115 000 Ukrainiens ont franchi la frontière depuis jeudi. L'Onu avait auparavant estimé à plus de 116 000 les réfugiés ayant fui vers les pays voisins.

Vladimir Poutine paraît résolu à poursuivre son offensive, jusqu'à déloger du pouvoir à Kiev ceux qu'il qualifie de "drogués" et "néonazis". Il a aussi appelé l'armée ukrainienne à prendre le pouvoir.

Selon Moscou, cette "opération militaire spéciale" vise à"démilitariser" et "dénazifier" un pays accusé d'un prétendu génocide des populations russophones de l'Est.

Un véhicule militaire russe détruit sur le bord de la route à la périphérie de Kharkiv, le 26 février 2022, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Un véhicule militaire russe détruit sur le bord de la route à la périphérie de Kharkiv, le 26 février 2022, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)

 

Le casse-tête du rapatriement de milliers d'étudiants arabes en Ukraine

Plus de 10 000 étudiants arabes parmi lesquels de nombreux Marocains et Egyptiens, mais aussi des Irakiens ou Syriens fuyant des pays en guerre, se sont retrouvés pris au piège du conflit en Ukraine, et leur rapatriement est un casse-tête pour leurs gouvernements.

Des familles inquiètes se sont rassemblées vendredi semaine à Rabat devant le ministère des Affaires étrangères.

Les Marocains forment le principal contingent d'étudiants arabes avec les Egyptiens en Ukraine, prisée pour les études de médecine et d'ingénierie.

Au moins 12 000 Marocains dont 8 000 étudiants y résident habituellement. Mais 3 000 sont rentrés récemment, selon les Affaires étrangères à Rabat, notamment grâce à des vols spéciaux.

Rania Oukarfi, une étudiante de médecine dentaire de 23 ans à Zaporijia (sud), a pris la route vers la Moldavie, peu après l'invasion russe en Ukraine jeudi. Jointe par téléphone par l'AFP, elle raconte avoir vu des "scènes traumatisantes" et "des lieux paisibles défigurés du jour au lendemain". Selon elle, "l'ambassade n'aide pas, on essaie d'appeler, aucune réponse".

Nassima Aqtid, 20 ans, étudiante en pharmacie, est bloquée à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine où les combats font rage.

"J'ai pensé quitter la ville mais c'est impossible, la frontière la plus proche est celle de la Russie", dit-elle de son côté.

Pour les 700 à750 étudiants libanais bloqués en Ukraine contre 1 300 présents avant l'invasion russe, la situation est plus critique.

"J'ai quitté le Liban à cause de l'effondrement" économique, raconte à l'AFP Samir, 25 ans, arrivé il y a un mois et demi seulement à Kharkiv (est). "Il n'y a pas de directives des autorités", se plaint-il. Il voudrait gagner la Pologne "mais c'est risqué" car il devra traverser toute l'Ukraine.

«Où aller?»

A Beyrouth, les autorités ont dit préparer une évacuation des Libanais en Ukraine ou réfugiés en Pologne et Roumanie par voie aérienne "à une date ultérieure". En attendant, elles leur conseille de rester "dans des endroits sûrs".

Ali Mohammad, un étudiant irakien en ingénierie de 25 ans, appelle constamment son ambassade sans succès depuis Chernivtsi (ouest), proche de la frontière roumaine.

"On est partis d'Irak pour changer de mode de vie, la guerre, les galères. On est venus en Ukraine, et c'est la même chose", déclare-t-il à l'AFP par téléphone.

Selon un responsable gouvernemental, l'Irak compte 5 500 ressortissants en Ukraine dont 450 étudiants.

"Nous demandons à rentrer", indique Ali, assurant que "les étudiants qui ont des problèmes sont les Irakiens et les Syriens".

Tous les Egyptiens ne sont pas logés à la même enseigne.

Saad Abou Saada, 25 ans, étudiant en pharmacie à Kharkiv (est) essayait samedi de prendre un train. "L'ambassade n'a encore rien fait. Je ne sais pas où aller", dit-il à l'AFP, assurant être resté avec quatre autres Egyptiens dans sa résidence universitaire qui hébergeait d'autres étrangers "partis sans nous".

L'ambassade d'Egypte, pays qui compte 6 000 ressortissants dont plus de la moitié sont des étudiants en majorité inscrits à Kharkiv, a affirmé sur Facebook coordonner l'évacuation de ses ressortissants vers Roumanie et Pologne.

«Extrême prudence»

Vendredi, le Maroc, la Tunisie et la Libye ont également assuré préparer la sortie de leurs ressortissants vers des pays limitrophes.

Le Maroc les a invités à se rendre à des points d'accès frontaliers avec la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne.

La Tunisie, qui ne dispose pas d'ambassade en Ukraine, va envoyer en Pologne et en Roumanie des avions pour rapatrier ses ressortissants qui souhaitent partir parmi les 1 700 vivant en Ukraine, dont 80% d'étudiants.

"On commencera les opérations dès qu'on aura arrêté la liste définitive des Tunisiens qui souhaitent rentrer", a dit à l'AFP Mohammed Trabelsi, un responsable des Affaires étrangères. Tunis a pris contact avec l'ONU et la Croix-Rouge internationale pour l'aider à les évacuer par voie terrestre.

La Libye a prévu des points de ralliement en Ukraine et des évacuations vers la Slovaquie pour une diaspora estimée à près de 3 000 personnes, selon son ambassade en Ukraine.

L'Algérie, qui compte un millier d'étudiants en Ukraine et est liée à la Russie par des accords militaires, s'est distinguée en n'appelant pas à ses ressortissants à quitter le pays. Mais elle les a exhortés à "une extrême prudence et à ne sortir de chez eux qu'en cas d'urgence".

«Paria»

Les Occidentaux ont adopté samedi un nouveau train de sanctions plus dures, avec l'exclusion de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale, a annoncé le gouvernement allemand qui préside le G7.

Cela "empêchera les banques d'effectuer la plupart de leurs transactions financières mondiales, et par conséquent, les exportations et importations russes seront bloquées", a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Les partenaires occidentaux ont aussi décidé de restreindre davantage l'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux et de "paralyser" ses actifs, selon elle.

La Russie est désormais un "paria économique et financier mondial", avec un rouble en "chute libre", et un groupe de travail "traquera" les "yachts, jets, voitures de luxe et maisons de luxe" des oligarques russes, a synthétisé samedi soir un haut responsable américain.

"Nous apprécions votre soutien (...) le peuple ukrainien ne l'oubliera jamais!", a réagi dimanche sur Twitter le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal.

La Finlande a rejoint dimanche de nombreux pays européens en annonçant la fermeture de son espace aérien aux avions russes.

Un milliardaire japonais fait don de près de 8 millions d'euros à l'Ukraine

Le milliardaire japonais Hiroshi Mikitani a annoncé dimanche qu'il allait faire un don d'un milliard de yens (7,7 millions d'euros) au gouvernement de Kiev en qualifiant l'invasion russe de "piétinement de l'Ukraine" et de "défi à la démocratie".

Le fondateur de Rakuten, le géant japonais d'e-commerce et autres services en ligne, a déclaré dans une lettre adressée au président ukrainien Volodymyr Zelensky que ce don serait consacré à des "activités humanitaires pour aider les personnes en Ukraine qui sont victimes de la violence".

M. Mikitani a précisé qu'il s'était rendu à Kiev en 2019 et qu'il avait rencontré M. Zelensky.

"Mes pensées sont avec vous et avec le peuple ukrainien", a déclaré le milliardaire japonais dans sa lettre, ajoutant: "je pense que le piétinement d'une Ukraine pacifique et démocratique par une force injustifiée est un défi à la démocratie".

"J'espère sincèrement que la Russie et l'Ukraine pourront résoudre cette question de manière pacifique et que le peuple ukrainien pourra retrouver la paix le plus rapidement possible", a-t-il conclu.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a suscité une vague d'indignation internationale et de sévères sanctions de la part des grandes démocraties.

Le gouvernement japonais a annoncé une série de mesures contre Moscou visant notamment le secteur financier et des exportations sensibles comme les composants électroniques.

Signes d'une résistance

Selon l'état-major ukrainien, M. Zelensky a renouvelé dimanche son appel aux étrangers à venir se battre "contre les criminels de guerre russes".

Rompant avec sa politique traditionnelle de refus d'exporter des armes létales en zone de conflit, l'Allemagne a annoncé samedi la fourniture à Kiev d'un millier de lance-roquettes antichars et de 500 missiles sol-air.

Washington va envoyer une nouvelle aide militaire à l'Ukraine de 350 millions de dollars. Un haut responsable du Pentagone a dit à l'AFP voir "des signes d'une résistance ukrainienne viable".

Les Pays-Bas, la Belgique, l'Australie et la République tchèque ont promis des armes létales. La France a annoncé samedi soir "la livraison additionnelle d'équipements de défense".

Ukraine: le conflit pourrait durer «plusieurs années», prévient la cheffe de la diplomatie britannique

Le conflit en Ukraine pourrait durer "plusieurs années" en raison des "forces importantes" de la Russie, a estimé dimanche la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, selon laquelle Moscou pourrait chercher à utiliser "des armes encore pires".

"Le Royaume-Uni soutient absolument l'Ukraine durant ce très long et difficile conflit", a déclaré Mme Truss sur la chaîne télévisée Sky News, au quatrième jour de l'invasion de l'Ukraine.

Il pourrait durer "plusieurs années parce que nous savons que la Russie a des forces importantes", a-t-elle poursuivi, soulignant la détermination des Ukrainiens à "se battre" pour défendre "leur souveraineté et leur intégrité territoriale".

"Ce conflit pourrait être très, très sanglant. Nous avons déjà vu des civils ciblés par le gouvernement russe", a poursuivi la cheffe de la diplomatie. "J'exhorte le gouvernement à ne pas intensifier le conflit, mais nous devons nous préparer à ce que la Russie cherche à utiliser des armes encore pires", ce qui serait "extrêmement dévastateur".

Les Occidentaux ont encore accentué la pression sur Moscou samedi soir, en excluant des banques russes de la plateforme interbancaire Swift et en s'apprêtant à livrer davantage d'armes à l'Ukraine.

Ils ont aussi décidé de restreindre encore davantage l'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux, afin rendre plus difficiles ses tentatives pour soutenir le cours du rouble, en recul suite à la guerre en Ukraine.

Concernant la proposition russe de pourparlers avec l'Ukraine, Liz Truss a estimé que Moscou devait d'abord retirer ses troupes de ce pays. "Ils ne peuvent pas négocier avec un fusil sur la tempe des Ukrainiens, ils doivent retirer leurs troupes", a-t-elle insisté.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.