A travers le monde, la solidarité avec l'Ukraine se manifeste dans la rue

Un manifestant tient une banderole indiquant "Stop Poutine, longue vie à l'Ukraine" lors d'un rassemblement contre l'opération militaire russe en Ukraine sur la "place de la république" à Rennes, dans l'ouest de la France, le 26 février 2022.(AFP)
Un manifestant tient une banderole indiquant "Stop Poutine, longue vie à l'Ukraine" lors d'un rassemblement contre l'opération militaire russe en Ukraine sur la "place de la république" à Rennes, dans l'ouest de la France, le 26 février 2022.(AFP)
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Publié le Samedi 26 février 2022

A travers le monde, la solidarité avec l'Ukraine se manifeste dans la rue

  • Plusieurs milliers de personnes se sont aussi rassemblées samedi à travers la Suisse, dont un millier, selon la police, à Genève en face du siège principal en Europe des Nations unies, en soutien à l'Ukraine
  • D'autres manifestations ont eu lieu à Londres, Paris et Rome

STRASBOURG : Marches aux flambeaux ou simples défilés de rue : les manifestations de solidarité avec l'Ukraine contre l'invasion russe se multiplient à travers le monde, de l'Italie à la Géorgie en passant par l'Argentine.

A Strasbourg, siège du Conseil de l'Europe, 3.100 personnes selon la préfecture se sont rassemblées avec drapeaux ukrainiens et pancartes proclamant "Poutine killer" ("Poutine tueur") ou "Stop à la guerre". 

Vladimir "Poutine et toute sa clique devront payer le prix pour cette agression et devront faire face à un tribunal international", a lancé à la foule Borys Tarasyuk, représentant permanent de l'Ukraine au Conseil de l'Europe.

Plusieurs milliers de personnes se sont aussi rassemblées samedi à travers la Suisse, dont un millier, selon la police, à Genève en face du siège principal en Europe des Nations unies, en soutien à l'Ukraine, réclamant des mesures fortes contre la Russie.

D'autres manifestations ont eu lieu à Londres, Paris et Rome.

Samedi en fin de matinée dans le centre de la capitale italienne, un rassemblement à l'appel de syndicats et d'associations a ainsi réuni plus d'un millier de personnes, parfois venues en famille, autour d'un podium orné de l'inscription : "Contre la guerre". Les manifestants brandissaient des pancartes : "Faites l'amour, pas la guerre", "Nous voulons la paix"...

« Stop war »

La veille au soir déjà, des milliers de personnes avaient tenu  une marche aux flambeaux jusqu'au Colisée.

"Poutine, assassin!", "Bannissez la Russie de Swift", pouvait-on lire sur des banderoles. Des pancartes montraient le président russe Vladimir Poutine avec une main maculée de sang sur le visage, ou le comparant à Hitler avec la mention: "Savez-vous reconnaitre l'histoire quand elle se répète ?";

Plusieurs milliers de personnes se sont aussi réunies samedi à la mi-journée à Helsinki, selon la police finlandaise. "La Russie dehors, à bas Poutine", ont notamment crié des manifestants dans ce pays, voisin de la Russie.

Près d'un millier de personnes ont manifesté à Barcelone, d'après une estimation de la police municipale.

"Aujourd'hui c'est en Ukraine, mais demain ça peut être dans d'autres pays. On est en contact avec nos parents tous les jours car on ne sait pas ce qui se peut arriver à notre famille", a confié à l'AFP Irina Imalova, Ukrainienne de 43 ans et restauratrice en Catalogne.

A Londres, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade russe et devant les bureaux du Premier ministre Boris Johnson, brandissant des drapeaux ukrainiens.

L'Ukraine saigne 

Mais c'est en Géorgie, ex-République soviétique, que la mobilisation a été particulièrement importante vendredi soir: près de 30.000 personnes ont défilé à Tbilissi, en agitant des drapeaux ukrainiens et géorgiens et en chantant les hymnes des deux pays.

La guerre, qui selon Kiev a déjà tué au moins 198 civils, a provoqué un sentiment de déjà-vu dans ce pays, victime lui aussi d'une invasion russe dévastatrice en 2008.

"Nous avons de la compassion pour les Ukrainiens, peut-être plus que d'autres pays, parce que nous avons connu l'agression barbare de la Russie sur notre sol", a confié à l'AFP Niko Tvauri, un chauffeur de taxi de 32 ans.

"Le monde entier doit résister à Poutine qui veut rétablir l'Union soviétique", a déclaré une enseignante de français, Meri Tordia, 55 ans. "L'Ukraine saigne, le monde regarde et parle de sanctions qui ne peuvent pas arrêter Poutine", a-t-elle ajouté en pleurant.

À Athènes, vendredi soir, devant l'ambassade de Russie, plus de 2.000 personnes se sont réunies à l'appel du parti communiste grec et du parti de la gauche radicale Syriza. Traditionnellement prorusses, ces partis ont dénoncé "l'invasion de l'Ukraine par la Russie" et une "guerre impérialiste à l'encontre d'un peuple".

« La colère »

Ces manifestations de solidarité ne se cantonnent pas à l'Europe: à Montréal, au Canada, des dizaines de personnes n'ont ainsi pas hésité vendredi après-midi à affronter une tempête de neige pour protester sous les fenêtres du consulat général de Russie.

En Argentine, près de 2.000 personnes, dont des immigrés ukrainiens et Argentins descendants d'Ukrainiens, ont manifesté vendredi à Buenos Aires, demandant face à l'ambassade russe "le retrait inconditionnel" des troupes de "l'assassin" Poutine.

Ceints d'un drapeau ukrainien, vêtus de costumes traditionnels, portant des pancartes en espagnol, ukrainien ou anglais disant "Stop à la guerre" ou "Poutine retire tes mains d'Ukraine", les manifestants ont scandé des slogans en ukrainien, tels que "Gloire à l'Ukraine, gloire à ses héros" et entonné les hymnes ukrainien et argentin.

"Russes et Ukrainiens avons beaucoup en commun. Alors mon principal sentiment c'est la colère: la dernière chose que j'imaginais c'est que les Russes allaient venir tuer mon peuple", déclarait au bord des larmes à l'AFP Tetiana Abramchenko, 40 ans, arrivée avec sa fille en Argentine en 2014, après l'annexion russe de la Crimée.

Tokyo, Taipei, Curitiba (Brésil), New York et Washington ont également été le théâtre de manifestations.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.