Le sport face à la guerre: Russes non grata, compétitions annulées, sponsoring ébranlé

Un message de soutien à l'Ukraine, envahie par la Russie, est photographié avant le match international de rugby des Six Nations entre l'Écosse et la France au Murrayfield Stadium d'Édimbourg, en Écosse, le 26 février 2022 (Photo, AFP).
Un message de soutien à l'Ukraine, envahie par la Russie, est photographié avant le match international de rugby des Six Nations entre l'Écosse et la France au Murrayfield Stadium d'Édimbourg, en Écosse, le 26 février 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 27 février 2022

Le sport face à la guerre: Russes non grata, compétitions annulées, sponsoring ébranlé

  • L’UEFA a très vite annoncé qu'elle déplaçait à Paris la finale de la Ligue des champions, sommet du football européen de clubs
  • L'écurie américaine Haas a de son côté remis en question son partenariat avec son sponsor russe Uralkali, n'arborant pas les couleurs russes sur ses monoplaces

PARIS: Compétitions déplacées, à commencer par la prestigieuse finale de Ligue des champions, refus polonais et suédois d'affronter la Russie, sportifs déclarés persona non grata, sponsors effacés ou remis en cause: l'invasion russe en Ukraine a déjà des conséquences lourdes sur le sport professionnel.

Saint-Pétersbourg privé de Ligue des champions...

Quatre ans après le Mondial, Saint-Pétersbourg se préparait à revenir au centre de l'attention des amateurs de football. Mais l'UEFA a très vite annoncé qu'elle déplaçait à Paris la finale de la Ligue des champions, sommet du football européen de clubs. Autre sujet à venir pour l'UEFA: son partenariat avec Gazprom, qui sera examiné la semaine prochaine par son comité exécutif et semble très menacé. Un contrat estimé à 40 millions d'euros par an.

... et Sotchi de F1

Sotchi est un endroit symbolique du "soft power" russe dans le domaine sportif. Ville hôte des Jeux d'hiver en 2014, elle accueille depuis cette même année le Grand Prix de Russie de Formule 1. Mais ce ne sera pas le cas cette saison, puisque le promoteur de la compétition, Formula One, l'a annulé sept mois avant sa tenue.

L'écurie américaine Haas a de son côté remis en question son partenariat avec son sponsor russe Uralkali, n'arborant pas les couleurs russes sur ses monoplaces. Et l'avenir en F1 de Nikita Mazepin, fils d'un dirigeant d'Uralkali, qui devait piloter une des deux monoplaces, semble remis en question.  

Les "non" polonais et suédois

La Fédération internationale de football (Fifa) n'a pour le moment pas renoncé aux matchs de son calendrier prévus en Russie. Mais elle a été prise de vitesse par la Pologne, à la grande satisfaction de sa star Robert Lewandowski: celle-ci refuse d'affronter le 24 mars à Moscou la Russie en barrage du Mondial-2022. Adversaires potentiels des Russes au match suivant, les Suédois ont aux aussi annoncé qu'ils ne les affronteraient pas.

La Premier League et ses accointances russes

L'oligarque russe Roman Abramovitch, propriétaire de Chelsea, a annoncé samedi qu'il confiait "aux administrateurs de la fondation caritative de Chelsea la gestion du Chelsea FC", une mise en retrait encore assez floue.

Chelsea n'est pas le seul club à avoir des accointances russes. Manchester United a annoncé vendredi avoir "révoqué" son contrat de sponsoring avec la compagnie aérienne Aeroflot, à qui l'espace aérien britannique a été interdit. En Allemagne, le club de D2 Schalke 04 a retiré le logo et le nom de Gazprom de ses maillots.

Le CIO condamne

D'ordinaire réticent à commenter la géopolitique, le Comité international olympique a exhorté les fédérations internationales sportives à annuler ou délocaliser tout événement prévu en Russie ou au Bélarus. Il demande aussi que les drapeaux de ces deux pays ne soient pas hissés et que leurs hymnes ne soient pas joués.  

En accord avec cet appel, la Fédération internationale de ski (FIS) a annoncé l'annulation de toutes ses compétitions en Russie d'ici la fin de la saison "dans l'intérêt de la sécurité de tous les participants".  

Hymnes et drapeaux bannis en biathlon

Suivant aussi l'appel du CIO, la Fédération internationale de biathlon (IBU) a banni les hymnes et drapeaux de la Russie et du Bélarus lors des épreuves de Coupe du monde. "Le drapeau ukrainien sera hissé lors des événements pour honorer l'équipe ukrainienne", a expliqué l'instance, informée du forfait de l'Ukraine pour la fin de saison.

Boxe: pas de compétitions en Russie

Les quatre grandes instances de la boxe - IBF, WBC, WBA et WBO - ont annoncé samedi qu'elles n'autoriseraient pas de championnats en Russie. "Au moment où le monde réclame un cessez-le-feu, nos organisations ont décidé de ne pas autoriser de championnats en Russie. Alors que cette guerre a mis un terme à la boxe en Ukraine, nos organisations n'autoriseront pas de combats en Russie jusqu'à une évaluation plus approfondie de la situation", ont-elles déclaré dans un communiqué.

Pas de Français aux Mondiaux de volley en Russie

Prévus du 26 août au 11 septembre, les Mondiaux de volley-ball en Russie n'ont pour l'instant pas été déplacés mais semblent très menacés. Les champions olympiques français n'y seront pas, en tout cas: la Fédération a confirmé que les Bleus ne participeront pas au tournoi si celui-ci était maintenu en Russie.

Grande nation de ce sport, la Russie perd également l'organisation des matches de la phase de groupe des Ligues des nations féminine à Oufa du 28 juin au 3 juillet et masculine à Kemerovo du 5 au 10 juillet.

Russes et Bélarusses non grata

Le gouvernement suédois a appelé samedi à une exclusion intégrale de la Russie de toutes les compétitions sportives par les pays de l'UE. D'ores et déjà, les fédérations norvégienne et suédoise de ski ont fait savoir que les sportifs russes n'étaient pas les bienvenus sur leur territoire pour les épreuves dans leurs pays respectifs le mois prochain.

La ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel a également prévenu que "les sélections nationales des pays complices" de l'invasion de l'Ukraine, ne seraient plus les bienvenues en Grande-Bretagne. De fait, les visas des basketteurs bélarusses qui devaient jouer dimanche à Newcastle ont été annulés.

En France, le club de Nantes a de son côté annoncé samedi qu'il refusait d'accueillir le club moscovite du Chekovskie Medvedi, pour une rencontre prévue mardi en coupe d'Europe de handball.

Les basketteurs russes délocalisés

A l'exception des matches les mettant directement aux prises, les clubs russes alignés en Euroligue de basket (Saint-Pétersbourg, Kazan et CSKA Moscou) devront jouer à l'étranger leurs matchs à domicile en Euroligue. Idem pour les matches de football européen de clubs.

La ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel a également prévenu que "les sélections nationales des pays complices" de l'invasion de l'Ukraine, ne seraient plus les bienvenues en Grande-Bretagne. De fait, les visas des basketteurs bélarusses qui devaient jouer dimanche à Newcastle ont été annulés. 

Les Basketteurs russes délocalisés 

A l'exception des matches les mettant directement aux prises, les clubs russes alignés en Euroligue (Saint-Pétersbourg, Kazan et CSKA Moscou) devront jouer à l'étranger leurs matchs à domicile en Euroligue. Idem pour les matches de football européen de clubs.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.