Les Houthis enlèvent deux autres employés yéménites de l'ambassade US à Sanaa

L'ambassade américaine à Sanaa, au Yémen, avait été fermée en 2015 en pleine escalade de la violence, alors que les diplomates américains quittaient le pays. (AFP/Fichier Photos)
L'ambassade américaine à Sanaa, au Yémen, avait été fermée en 2015 en pleine escalade de la violence, alors que les diplomates américains quittaient le pays. (AFP/Fichier Photos)
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Publié le Vendredi 25 février 2022

Les Houthis enlèvent deux autres employés yéménites de l'ambassade US à Sanaa

  • Un ancien porte-parole des Houthis vivant actuellement au Royaume-Uni a affirmé que la milice avait saisi sa maison ainsi que d'autres propriétés dans la province de Dhamar
  • Mercredi, un tribunal dirigé par les Houthis à Sanaa a condamné à mort trois personnes, notamment le directeur d'une école privée de la ville

AL-MUKALLA: Les Houthis soutenus par l'Iran ont enlevé deux autres employés yéménites de l'ambassade des États-Unis à Sanaa, selon un avocat de la ville. Par ailleurs, la milice a ordonné la saisie de plusieurs propriétés appartenant à ses opposants.

Abdel Majeed Sabra, un avocat yéménite qui défend les personnes enlevées détenues dans les prisons houthies, a indiqué jeudi à Arab News que deux attachés de presse de l'ambassade américaine fermée de Sanaa avaient été arrêtés. Ils ont été identifiés comme étant Abdel Rahman al-Sharabi et Nabiel Sultan.

Ces dernières détentions surviennent près de quatre mois après que les Houthis ont pris d'assaut l'enceinte de l'ambassade, saisi la propriété et détenu environ une vingtaine d’employés yéménites.

Quand Arab News a contacté le département d'État américain, un porte-parole a refusé de confirmer ou de nier les derniers rapports d'enlèvements, invoquant des préoccupations concernant la sécurité du personnel de l'ambassade, tout en affirmant que des efforts étaient déployés pour obtenir la libération de tous les employés détenus.

«Nous condamnons le maintien en détention par les Houthis du personnel yéménite de l’ambassade des États-Unis ainsi que de l'ONU à Sanaa dans les termes les plus sévères», a-t-il déclaré. «Cette action transmet des signaux inquiétants sur l'engagement des Houthis en faveur de la paix et leurs intentions envers la communauté internationale.»

Les États-Unis ont fermé leur ambassade dans la capitale yéménite en 2015, et le personnel américain a quitté le pays alors que les Houthis resserraient leur emprise sur le pouvoir après avoir renversé l'administration internationalement reconnue du président Abed Rabbo Mansour Hadi.

Les Houthis armés ont occupé l'enceinte de l'ambassade des États-Unis en novembre et ont détenu au moins une vingtaine d'employés yéménites. Près de la moitié ont été libérés, mais la milice a refusé de libérer les autres en dépit de la montée des pressions locales et internationales et des condamnations à ce sujet.

En décembre, deux organisations des Nations unies ont accusé les Houthis d'avoir enlevé deux membres de leur personnel un mois plus tôt et ont appelé la milice à les libérer immédiatement.

Par ailleurs, un ancien porte-parole des Houthis a déclaré mercredi que les autorités de la milice avaient saisi sa maison ainsi que d'autres propriétés dans la province de Dhamar.

Ali al-Bukhaiti a fait défection du mouvement et a fui le pays, d'abord en Jordanie puis au Royaume-Uni. Il a affirmé qu'un groupe de responsables houthis conduit par son frère, Mohammed al-Bukhaiti, qui gouverne Dhamar, avait pris sa maison dans leur province d'origine, dans le cadre de nouveaux ordres de saisie visant les opposants à la milice. Il a ajouté que les Houthis avaient précédemment volé des meubles de son cabinet d'avocat à Sanaa, tout en jurant qu'il continuerait à s'opposer au mouvement et à son chef, Abdel Malik al-Houthi.

«Ce qui s'est passé confirme ce que nous avions dit plus tôt, à savoir qu'Abdel Malik al-Houthi n'est qu'un voleur et un chef de gang», a soutenu Al-Bukhaiti sur Twitter. «À ce propos, je dis que tout comme la saisie de mon cabinet d'avocat et du mobilier de ma villa de Sanaa ne m'a pas touché, celle de ma maison de Dhamar ne modifiera pas mon opinion à ce sujet.»

Depuis qu'ils ont pris le pouvoir militairement au Yémen fin 2014, les Houthis ont utilisé les autorités judiciaires des zones qu'ils contrôlent pour émettre des ordres de saisie et justifier le pillage des propriétés de centaines de responsables militaires, politiciens, avocats, militants des droits humains et journalistes yéménites ayant fui les territoires tenus par la milice.

Mercredi également, un tribunal dirigé par les Houthis à Sanaa a condamné à mort trois personnes, notamment le directeur d'une école privée de la ville. Ils ont été accusés de former des groupes armés, ainsi que de collusion avec le gouvernement yéménite et la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen.

Sur un autre plan, des avions de guerre de la coalition auraient détruit une grande quantité d'équipements militaires houthis dans la province septentrionale de Hajjah, où la milice tente de s'emparer de zones stratégiques contrôlées par le gouvernement, dans les districts de Haradh et d'Abes.

La coalition a affirmé avoir mené 27 opérations à Hajjah qui ont détruit 16 véhicules militaires appartenant aux rebelles. Le ministère yéménite de la Défense a déclaré que 6 frappes aériennes effectuées par des avions de guerre de la coalition ont touché jeudi matin des combattants et des véhicules militaires houthis à Haradh.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".