LONDRES: L’Arabie saoudite et une coalition d’autres pays ont appelé les entreprises de technologie internationales à mieux protéger les données des utilisateurs dans le but de garantir qu’ils ne soient pas victimes d’une utilisation abusive de leurs informations privées.
Dans une déclaration commune convoquée par l’Organisation de coopération numérique (DCO) basée à Riyad, l’Arabie saoudite, Bahreïn, la Jordanie, le Koweït, le Pakistan et d’autres pays ont exhorté les entreprises technologiques mondiales à collaborer avec les gouvernements pour élaborer des conditions de confidentialité et d’utilisation qui protègent les données des utilisateurs.
Au total, les signataires de la déclaration représentent plus de 500 millions de personnes, dont la majorité se trouve au Moyen-Orient et en Afrique, et ont un produit intérieur brut combiné de plus de 2000 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro).
Cette déclaration met en évidence plusieurs problèmes liés aux normes de protection de la vie privée qui doivent être résolus, notamment la nécessité de veiller à ce que les données soient utilisées conformément au consentement éclairé de l’utilisateur, qu’elles ne soient pas transférées à des tiers qui enfreignent les réglementations des États membres en matière de protection de la vie privée et que les utilisateurs puissent migrer ou retirer leurs données des plates-formes.
Selon IBM, le vol de renseignements personnels constitue désormais 44% de toutes les violations de données, et celle qui est la plus coûteuse.
En 2021, la violation moyenne des données impliquant des informations sur les clients a coûté 4,24 millions de dollars aux entreprises, soit un bond de 10% par rapport à 2020. En 2019, plus de 250 millions de noms, de numéros de téléphone personnels et d’identifiants d’utilisateurs de comptes Facebook ont été révélés dans une base de données en ligne non sécurisée, et mis à disposition sur un forum de pirates informatiques.
Dans un autre incident très médiatisé, la société britannique de conseil politique Cambridge Analytica avait récolté les données de près de 87 millions d’utilisateurs Facebook sans leur consentement, et les aurait utilisées pour influencer des élections dans le monde entier.
La secrétaire générale de DCO et ressortissante saoudienne Dimah al-Yahya a déclaré que «pour vraiment réaliser le potentiel de l’internet et des technologies numériques afin d’améliorer la vie des gens et d’ouvrir les portes des opportunités économiques, nous devons renforcer la confiance dans la protection des données personnelles».
«Cela est particulièrement vrai pour les groupes qui sont sous-représentés dans l’économie numérique ou plus vulnérables face aux violations de la confidentialité des données», a-t-elle ajouté. Selon Mme Al-Yahya, le meilleur moyen d’atteindre cet objectif est de travailler avec les décideurs politiques et les entreprises elles-mêmes pour «aligner les conditions de confidentialité et les réglementations gouvernementales» afin de surmonter le «défi économique émergent» des violations de données.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com