RIYAD: Les prix du pétrole se dirigeraient vers les 100 dollars (1 dollar américain = 0,88 euro) le baril le 22 février, en raison des inquiétudes croissantes concernant les perturbations de l'offre dans un contexte de demande accrue.
«Nous nous dirigeons vers un marché potentiellement fort de 100 dollars en raison d'options d'approvisionnement limitées et de la menace de la guerre. Cela pourrait également déstabiliser d'autres régions», a signalé Cyril Widdershoven, conseiller en énergie, matières premières et sécurité basé aux Pays-Bas.
Alors que les craintes d'une pénurie d'approvisionnement due à l'agression russe s’intensifieraient, le prix des contrats à terme sur le pétrole brut Brent pour livraison en avril sur l'ICE de Londres a augmenté de 4,18% pour atteindre 99,38 dollars mardi matin, son niveau le plus élevé depuis 2014.
Le West Texas Intermediate a augmenté de 4,4% à 94,65 dollars le baril.
Le Brent est revenu à 96 dollars plus tard dans la journée et le WTI s'est échangé à 92 dollars, mais le sentiment haussier est toujours là.
«La principale raison de la hausse actuelle des prix est claire. La demande affiche toujours une forte croissance, inspirée également par l'assouplissement des mesures contre la Covid-19, en particulier à l'approche de la saison estivale. L'Opep+ est du même coup en sous-production en raison de problèmes de production dans de nombreux membres du groupe, dont la Russie», a affirmé Widdershoven à Arab News.
«Le marché craint que la capacité de production de réserve soit faible, voire inexistante, car les investissements sont en baisse dans le secteur depuis près de 10 ans, ce qui a parrallèlement limité la hausse du pétrole de schiste», a-t-il ajouté.
Le prix du pétrole s’est négocié à des niveaux record ces derniers jours en raison des craintes concernant les éventuelles perturbations de l'approvisionnement qui pourraient survenir si la Russie envahit l'Ukraine.
Moscou a cependant démenti à plusieurs reprises la possibilité d'une incursion militaire, laissant espérer une stabilisation des prix du pétrole.
Parallèlement à cette hausse sans précédent des prix du pétrole, l'Allemagne a interrompu le projet de gazoduc Nord Stream 2 de la mer Baltique, considéré comme le projet énergétique le plus controversé d'Europe, d'une valeur de 11 milliards de dollars.
Le Nord Stream 2 a été conçu pour doubler le flux de gaz russe directement vers l'Allemagne. Même si le projet a été achevé en septembre 2021, Face aux réserves de l'Allemagne et de l'UE, il est pour le moment resté inactif.
La Russie représente un tiers de la production européenne de gaz naturel et 10% de la production mondiale de pétrole. Les prix du pétrole pourraient donc encore fluctuer et augmenter dans les jours à venir.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com