Kantar et WPP révèlent les trente marques les plus importantes en Arabie saoudite et aux EAU

Un homme passe devant un bureau de Saudi Telecom Company (STC) à Riyad, en Arabie saoudite, le 6 février 2018. (Reuters)
Un homme passe devant un bureau de Saudi Telecom Company (STC) à Riyad, en Arabie saoudite, le 6 février 2018. (Reuters)
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Publié le Mercredi 07 octobre 2020

Kantar et WPP révèlent les trente marques les plus importantes en Arabie saoudite et aux EAU

  • Les fournisseurs de télécommunications et les banques contribuent à 70 % (35 milliards de dollars) de la valeur totale du Top 30
  • HungerStation est la plus jeune marque et la seule plate-forme de mode de vie qui figure dans le Top 30

DUBAÏ: Le premier classement BrandZ Top 30 des marques émiraties et saoudiennes les plus importantes de l’année 2020 a été publié aujourd'hui par le groupe publicitaire WPP et la société de recherche Kantar. Il identifie les marques les plus importantes de la région. 

D'une valeur totale de 50 milliards de dollars, les marques présentes dans le classement sont des enseignes destinées aux consommateurs dans une gamme de catégories, de l'alimentation à l'énergie, qui reflètent l'évolution des modes de vie et des attitudes aux Émirats arabes unis (EAU) et en Arabie saoudite.

Les fournisseurs de télécommunications et les banques contribuent à 70 % (35 milliards de dollars) de la valeur totale du Top 30. Le géant saoudien des télécommunications STC est la marque la plus importante, d'une valeur de 9,7 milliards de dollars, en tête du classement en raison de son envergure et de sa force, ainsi que de nouvelles initiatives de communication audacieuses et d'un sens aigu de l'objectif de la marque. 

La société fournit non seulement des services de télécommunications, mais elle s’efforce également de promouvoir les opportunités pour les femmes, les jeunes et les personnes handicapées.

En mettant l'accent sur l'expérience client, Etisalat (5,2 milliards de dollars) est la deuxième marque la plus importante. Elle se concentre sur la façon dont la technologie enrichit la vie des gens, et communique par le biais de son slogan Together Matters et de son programme de fidélité Smiles. Al-Rajhi Bank (4,7 milliards de dollars) et FAB (3,9 milliards de dollars) figurent en trois et quatre des 13 marques bancaires du Top 30.

Emirates (3 milliards de dollars) complète le top cinq avec le capital de marque le plus élevé du Top 30. Emirates, seule compagnie aérienne du classement, a réussi à intégrer des services en ligne et hors ligne pour une expérience client appropriée, tout en étant pionnière dans les mesures durables.

Leur connaissance du marché de la cuisine locale – en particulier ces derniers mois – a propulsé deux marques alimentaires, Almarai (n6 – 2,8 milliards de dollars) et Saudia (n30 – 290 millions de dollars), dans le classement. Les deux marques, qui représentent 6 % de la valeur dans le Top 30, se sont développées autour de leur activité laitière d'origine. Cette dernière demeure malgré tout leur principale production dans la mesure où elle participe de l’élaboration de nombreux plats régionaux.

La marque immobilière Emaar (no 9 – 1,8 milliard de dollars) a mis l'innovation au premier plan de son expérience client en développant l'application Emaar ONE pour permettre aux propriétaires de gérer entièrement leur propriété depuis leur téléphone. La compagnie pétrolière nationale d'Abu Dhabi (no 11 – 1,7 milliard de dollars) a quant à elle étendu avec succès ses opérations pétrolières et gazières à travers la région pour relever les défis d'un marché de l'énergie en constante évolution.

HungerStation (no 25 – 488 millions de dollars) est la plus jeune marque de ce classement inaugural et la seule plate-forme de mode de vie dans le Top 30. Son succès montre l'importance de comprendre le marché, ce que les gens mangent, la façon dont ils font leurs achats, ainsi que l’efficacité du ciblage de différents groupes de consommateurs avec des communications différentes. Par exemple, lors de la pandémie de coronavirus (Covid-19), la marque a proposé à ses clients la livraison gratuite de produits d'épicerie et de produits pharmaceutiques.

De nombreuses marques ont adapté leur communication au rôle des femmes, en évolution dans la région et dans le monde de l'entreprise. Les banques, en particulier, ont placé les femmes au cœur de leurs efforts de création de marque, notamment Riyad Bank (no 13 – 1 milliard de dollars), qui propose des services bancaires spécialisés avec un personnel professionnel exclusivement féminin. Samba (no 15 – 901 millions de dollars), qui propose des succursales dédiées aux femmes, est devenu le premier groupe bancaire avec une femme PDG en Arabie saoudite.

David Roth, PDG de The Store WPP EMEA and Asia et président de BrandZ, déclare: «Dans ce premier classement BrandZ couvrant les marques émiraties et saoudiennes, il est clair qu'il existe d'énormes opportunités dans la région pour les marques capables de s'adapter aux marchés nouveaux et dynamiques et répondre aux besoins des consommateurs en constante évolution. Le fait de créer de la valeur en développant des marques significativement différentes, importantes et responsables dans la région est bon pour les consommateurs, les économies, les entreprises, les employeurs et les actionnaires.»

Amol Ghate, PDG au Moyen-Orient chez Insights Division de Kantar, ajoute: «Notre premier classement Top 30 reflète la diversité et la nature dynamique de la vie aux EAU et en Arabie saoudite. 

«Nous voyons des marques qui ont une longue histoire dans la région, ainsi que des marques nouvelles et à venir qui influencent la façon dont nous vivons, achetons, mangeons et voyageons.»

C’est une période passionnante alors que les marques innovantes cohabitent avec les anciennes, tout en partagent le désir de répondre aux exigences d’une société en mutation. En même temps, elles ont toutes dû s'adapter rapidement pendant la pandémie pour répondre aux besoins des clients et accompagner les communautés locales en temps de crise.

Autres tendances clés du classement

Améliorer la perception de l'innovation est une opportunité importante pour les enseignes de stimuler la croissance de la valeur de marque et de se connecter avec de nouvelles générations de clients. 

En l'absence de sociétés spécialisées dans le secteur de la technologie au Top 30, il existe une grande opportunité pour les marques de s'engouffrer dans la brèche, de capitaliser sur la connectivité numérique et de faire face à l'évolution du comportement des consommateurs, comme le passage aux achats en ligne.

Des marques disruptives et émergentes frappent à la porte du Top 30. C’est le cas de la marque challenger Noon, qui utilise une technologie innovante de géolocalisation pour livrer les produits exactement au bon endroit, et qui a ajouté des produits d'épicerie à son portefeuille existant pour élargir sa base durant la pandémie. 

L'application Careem a fait évoluer son offre de services, y compris l'épicerie en ligne, tandis que CAFU, la marque la plus disruptive de la région avec un score élevé sur la «différence», propose la première application de livraison d'essence et a personnalisé ses offres pour différents types de clients. La marque saoudienne Albaik, elle, a bouleversé la restauration rapide avec son «incontournable» poulet grillé. 

Développer un objectif de marque est une opportunité inexploitée dans la région d'augmenter davantage la valeur de marque. Des sociétés comme HungerStation, Emirates, Albaik et Almarai obtiennent toutes d'excellents résultats dans l'indice BrandZ Purpose Index. 

Les marques reconnaissent que même de petites étapes peuvent faire une grande différence auprès des consommateurs.

Les portefeuilles de marques fortes de BrandZ ont constamment surpassé le marché, y compris les indices S&P 500 et MSCI World Index. 

Cela valide le rôle des investissements en marketing et en développement de marque pour soutenir la reprise à un moment critique pour les entreprises.

Les classements sont basés sur la méthodologie de valorisation de la marque BrandZ de Kantar qui combine des informations approfondies et continues sur les consommateurs avec une analyse financière rigoureuse. Pour cette étude, plus de 12 000 consommateurs ont été interrogés sur 343 marques dans 19 catégories.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 

 


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
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  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".