L’Autorité palestinienne confisque le passeport diplomatique d’un opposant

Nasser al-Kidwa, ancien diplomate de haut rang. (Photo, AFP)
Nasser al-Kidwa, ancien diplomate de haut rang. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 février 2022

L’Autorité palestinienne confisque le passeport diplomatique d’un opposant

  • Le passeport diplomatique de M. Al-Kidwa a été remplacé par un document ordinaire dans lequel sa profession a été changée en celle de dentiste
  • Les critiques ont mis en garde contre les risques que présente le mode de «décision par décret» adopté par M. Abbas

RAMALLAH: L’Autorité palestinienne (AP) a confisqué le passeport diplomatique de Nasser al-Kidwa, ancien diplomate de haut rang, en raison de son opposition aux politiques du président Mahmoud Abbas.
M. Al-Kidwa, 68 ans, neveu de feu le président Yasser Arafat, a indiqué à Arab News depuis la France que la confiscation de son passeport diplomatique a eu lieu peu après l’annonce par M. Abbas d’un amendement à la loi diplomatique le 6 février.
Son passeport diplomatique a été remplacé par un document ordinaire dans lequel la profession de diplomate a été changée en celle de dentiste, a-t-il ajouté.
M. Al-Kidwa a représenté l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à l’ONU de 1986 à 1991. Il a été nommé observateur permanent de l’OLP à l’ONU jusqu’en 2004, avant d’occuper le poste de ministre des Affaires étrangères de l’AP de 2005 à 2006, jusqu’à ce que le Hamas remporte les élections législatives et que le Fatah dirigé par Abbas soit vaincu.
Il a obtenu son diplôme de dentiste en 1979, mais n’a jamais exercé le métier. La mention «dentiste» sur un passeport implique normalement l’adhésion à l’Association dentaire de Palestine.
M. Al-Kidwa a fait part de sa crainte de perdre les détails de son dernier passeport, ce qui l’empêcherait d’entrer dans les territoires palestiniens, qui sont contrôlés par Israël.
Il a averti que la décision de l’AP faisait «partie d’une série d’actions reflétant le style de travail de l’actuelle direction palestinienne, qui enfreint les lois, ne donne pas la priorité aux intérêts nationaux et s’aligne sur les désirs israéliens qui ne sont pas logiques, ne respectent pas les lois et n’ont aucun intérêt public».
Les critiques ont mis en garde contre les risques que présente le mode de «décision par décret» adopté par M. Abbas, qui, selon eux, a conduit à un système autocratique en Palestine.
Le nouvel amendement à la loi permet à Mahmoud Abbas de récompenser ses partisans par des passeports diplomatiques, affirment les détracteurs. Les catégories de personnes pouvant bénéficier de ce passeport spécial ont été élargies, tandis que les opposants ont été sanctionnés par la confiscation de leurs propres passeports diplomatiques.
Outre ce passeport palestinien, M. Al-Kidwa détient un passeport français étant donné que son épouse est de nationalité française, mais il ne l’a utilisé que pour entrer dans ce pays.
«Dans le dernier amendement à la loi sur l’octroi du passeport diplomatique, le président s’est donné le droit absolu d’accorder le passeport à qui il veut et de le confisquer à qui il veut, bien que la décision relève de la compétence du ministère des Affaires étrangères et non de celle du président. Cela ne peut pas être légal», a-t-il déclaré à Arab News.
M. Al-Kidwa a ajouté qu’il «ne fait pas confiance» au système judiciaire palestinien pour récupérer son passeport confisqué et estime que l’autorité au pouvoir «domine» le système judiciaire.
Des experts juridiques palestiniens ont expliqué à Arab News qu’une clause vague dans la nouvelle loi a probablement été utilisée dans le cas de M. Al-Kidwa, et elle pourrait encore être utilisée contre les opposants du président Abbas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.