Le Pen reproche à Macron d'avoir fait «de la communication» sur l'Ukraine

"Emmanuel Macron a cherché à se servir de cette séquence diplomatie pour appuyer une entrée en campagne", a affirmé sur RTL Marine Le Pen. (AFP).
"Emmanuel Macron a cherché à se servir de cette séquence diplomatie pour appuyer une entrée en campagne", a affirmé sur RTL Marine Le Pen. (AFP).
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Publié le Mardi 22 février 2022

Le Pen reproche à Macron d'avoir fait «de la communication» sur l'Ukraine

  • "J’ai vu passer des photos d’Emmanuel Macron pas rasé, la tête entre les mains, tout ça est très artistique, mais ce n’est pas sérieux de faire de la communication sur ces sujets-là"
  • Sur France Inter, le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner a déploré que "le président Poutine ait rompu la totalité des engagements qu'il avait pris"

PARIS: Marine Le Pen a déploré mardi qu'Emmanuel Macron ait "fait de la communication" dans ses pourparlers avec Vladimir Poutine sur l'Ukraine, l'accusant d'avoir "voulu se servir d'un succès diplomatique pour entrer en campagne".


"Emmanuel Macron a cherché à se servir de cette séquence diplomatie pour appuyer une entrée en campagne", a affirmé sur RTL la candidate du Rassemblement national (RN) à l'Elysée, après la décision du président russe d'ordonner à ses troupes d'entrer dans les territoires séparatistes de l'est de l'Ukraine.


"J’ai vu passer des photos d’Emmanuel Macron pas rasé, la tête entre les mains, tout ça est très artistique, mais ce n’est pas sérieux de faire de la communication sur ces sujets-là", a-t-elle déploré.  


"C’est la raison pour laquelle, en raison de cet échec, qu’il repousse son entrée en campagne (…)", a ajouté Mme Le Pen. "On s’est même posé la question de savoir s’il était vraiment président de la République dans cette séquence où s’il cherchait à être Prix Nobel de la paix".  


"Ce n’est pas moi qui le dit, mais son compte Twitter. La communication tout le temps, en toute circonstance, je trouve que c’est très contestable", a-t-elle raillé.


Sur France Inter, le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner a déploré que "le président Poutine ait rompu la totalité des engagements qu'il avait pris", notamment celui de participer à un sommet avec le président Joe Biden comme l'avait annoncé l'Elysée dans la nuit de dimanche a lundi. 


"Réduire cela à Emmanuel Macron c'est avoir des visées très nationales. Nous sommes sur un sujet qui dépasse largement Emmanuel Macron", dont il a rappelé qu'il assume actuellement la présidence de l'UE pour six mois.  

L'affront de Poutine bouscule la campagne

L'affront de Vladimir Poutine sur l'Ukraine vient bousculer la campagne présidentielle, les prétendants à l'Elysée dénonçant mardi l'"instrumentalisation" du président français qui est monté en première ligne et n'a pas ménagé ses efforts pour éviter l'escalade.


Pour un président qui a lui-même lié son entrée en campagne à l'intense séquence diplomatique, l'échec est palpable et ses adversaires ne se sont pas privés pour le critiquer.


Du côté de l'Elysée, on faisait valoir qu'en décidant de reconnaître l'indépendance des régions séparatistes pro-russes de l'Est de l'Ukraine, Vladimir Poutine "n'a pas respecté la parole donnée".


Plusieurs candidats ont condamné la Russie et appelé les Européens à faire preuve de fermeté, reconnaissant les efforts déployés par le président Macron mais critiquant son bilan.


Pour la candidate LR Valérie Pécresse, qui a jugée "inacceptable" cette violation de la souveraineté de l'Ukraine, "on ne peut pas reprocher au président de la République d'avoir tenté de dialoguer avec Poutine mais ce dialogue a été trop tardif et solitaire". Pour elle, le président russe a "manipulé l'Europe" et "instrumentalisé son dialogue avec Macron".


"Macron a fait son job. Simplement, il a été manipulé, instrumentalisé" par Vladimir Poutine, a renchéri Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat.


Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a lui insisté sur "le bilan navrant de Macron dans cet épisode", tout en considérant la Russie "responsable" de la crise actuelle.


Quant à l'écologiste Yannick Jadot, il a demandé à ce qu'Emmanuel Macron "reçoive toutes les candidates et les candidats et les partis représentés pour discuter de la situation en Ukraine".

« Patriotisme de bazar »

La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen, elle, a jugé que "Emmanuel Macron a cherché à se servir de cette séquence diplomatie pour appuyer une entrée en campagne" et "faire de la communication", tout en estimant que "tout doit être fait pour retrouver la voie du dialogue afin d'assurer la paix en Europe".


Du côté de la majorité présidentielle, on s'est empressés d'aller à la rescousse du président.


"Réduire cela à Emmanuel Macron c'est avoir des visées très nationales", a rétorqué le président du groupe LREM à l'Assemblée, Christophe Castaner, tandis que pour François Bayrou, "en réalité, il n'y a que le président de la République française qui ait apporté une résistance" à Poutine.


M. Macron a aussi reçu le soutien inattendu de Robert Ménard, proche de Marine Le Pen, qui a dénoncé dans un tweet le "Patriotisme de bazar !" de ceux qui "passent leur temps" à critiquer Macron.


Quant à l'ancien président socialiste François Hollande, il a jugé qu'Emmanuel Macron "a eu raison de dialoguer avec Vladimir Poutine jusqu'au bout". 

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.