Les échos de la campagne à 49 jours du premier tour

La candidate à l'élection présidentielle française Christiane Taubira remonte dans sa voiture après avoir rencontré des habitants de Montreuil, dans l'Est parisien, lors d'une visite électorale dans le quartier le plus pauvre de Paris, le 9 février 2022.(AFP)
La candidate à l'élection présidentielle française Christiane Taubira remonte dans sa voiture après avoir rencontré des habitants de Montreuil, dans l'Est parisien, lors d'une visite électorale dans le quartier le plus pauvre de Paris, le 9 février 2022.(AFP)
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Publié le Dimanche 20 février 2022

Les échos de la campagne à 49 jours du premier tour

  • Encore un transfuge du RN dans l'escarcelle d'Eric Zemmour: l'ancien député Nicolas Dhuicq a annoncé son ralliement à l'ancien polémiste
  • Alors que l'idée était totalement exclue il y a encore quelques jours, Christiane Taubira a opéré un spectaculaire revirement en suggérant une confrontation avec Eric Zemmour

Choses vues, entendues, petites phrases et rebondissements: les échos de la campagne présidentielle dimanche, à 49 jours du premier tour.

AMOUR, GLOIRE ET NICOLAS BAY

Interrogé dimanche sur franceinfo sur le ralliement de l'ex-mariniste Nicolas Bay à Eric Zemmour, le porte-parole du RN Laurent Jacobelli a décrit "un feuilleton", tant les fidélités à Marine Le Pen se rompent semaine après semaine telles les intrigues des meilleurs soap opéras. 

Mais, a fait valoir le lepéniste, "+Plus belle la vie+ appliqué à la politique, honnêtement, ça ne m'intéresse pas". Méthode Coué? La célèbre série de France 3 est en effet sur la sellette et pourrait purement et simplement disparaître des écrans à la fin de la saison. M. Jacobelli ne souhaite pas mieux à Eric Zemmour.

LE CHÂTEAU D'OLIVIER VERAN

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a confié dimanche sur BFMTV "une envie, un désir de voir le président de la République se représenter".

Se verrait-il, lui, à Matignon? "Un poste qui ne se discute pas", a éludé le neurologue, refusant de faire de la "politique-fiction". Au moins au gouvernement? "Je ne suis pas rincé, loin de là", a anticipé sans ciller l'intéressé.

REVIREMENT

Alors que l'idée était totalement exclue il y a encore quelques jours, Christiane Taubira a opéré un spectaculaire revirement en suggérant une confrontation avec Eric Zemmour. "Mon équipe a fait une proposition de débat", a-t-elle indiqué sur BFMTV. Las! "Il l'a refusée".

CLASSE MANNEQUIN

Après l'annonce de l'arrivée d'Elisabeth Guigou dans l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, le député LR Julien Aubert, soutien de Valérie Pécresse, a comparé dans un tweet l'ancienne garde des Sceaux socialiste aux mannequins de cire du musée Grévin. Message qu'il a ensuite effacé après avoir essuyé une salve de réactions outrées.

LE VENT DES MOISSONS

Encore un transfuge du RN dans l'escarcelle d'Eric Zemmour: l'ancien député Nicolas Dhuicq a annoncé son ralliement à l'ancien polémiste, chantre de l'"union des droites". Son expérience plaide en ce sens: après avoir été parlementaire UMP puis LR entre 2007 et 2017, il avait rejoint Debout la France puis soutenu le Rassemblement national.

DYNASTIE

"Ensemble changeons d'avenir": Anne Hidalgo a dévoilé son affiche de campagne où elle apparaît tout sourire barrée de ce nouveau slogan, étonnant mélange de "La vie ensemble" (Lionel Jospin, 2002), "Désirs d'avenir" (Ségolène Royal, 2007) et "Le changement, c'est maintenant" (François Hollande, 2012). Manière, pour la maire de Paris, de s'inscrire dans la dynastie des candidats du PS à la présidentielle, malgré une campagne qui peine à retrouver les splendeurs passées. 

VALÉRIE ET LES GARÇONS

Tancée pour avoir défilé avec La Manif pour tous contre l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, Valérie Pécresse s'est défendue dans le magazine Têtu de tout conservatisme.

Celle qui s'oppose à la gestation pour autrui (GPA) se montre davantage ouverte à l'idée de déjudiciariser la procédure de changement d'état civil, qui permettrait selon elle "de désengorger la justice, donc cela se regarde", en prônant "la libre détermination des personnes".

Un discours éloigné de ses intransigeants soutiens Bruno Retailleau, Christian Jacob et François-Xavier Bellamy?  "Il y a une droite plus conservatrice, qui a une sensibilité qui n'est pas la mienne", a admis la présidente de la région Île-de-France. "Ce sont évidemment les piliers de mon équipe, mais ils ne font pas ma ligne politique", a-t-elle toutefois mis au point.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.