Présidentielle: Zemmour exhibe sa nouvelle prise de guerre en Normandie

Au lendemain des meetings de Valérie Pécresse et Marine Le Pen, le candidat d'extrême droite Éric Zemmour exhibe samedi en Normandie sa nouvelle prise de guerre venue du RN, Nicolas Bay, lors d'une réunion en plein air près du Mont-Saint-Michel. (Photo, AFP)
Au lendemain des meetings de Valérie Pécresse et Marine Le Pen, le candidat d'extrême droite Éric Zemmour exhibe samedi en Normandie sa nouvelle prise de guerre venue du RN, Nicolas Bay, lors d'une réunion en plein air près du Mont-Saint-Michel. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 19 février 2022

Présidentielle: Zemmour exhibe sa nouvelle prise de guerre en Normandie

  • Les hostilités sont particulièrement marquées à l'extrême droite entre Marine Le Pen et Éric Zemmour
  • En hausse dans les derniers sondages, l'ex-polémiste continue à faire son marché dans les rayons du Rassemblement national

PARIS : Au lendemain des meetings de Valérie Pécresse et Marine Le Pen, le candidat d'extrême droite Éric Zemmour exhibe samedi en Normandie sa nouvelle prise de guerre venue du RN, Nicolas Bay, lors d'une réunion en plein air près du Mont-Saint-Michel.

A 50 jours de la présidentielle, les trois concurrents se livrent une lutte acharnée à droite et se retrouvent dans un mouchoir de poche dans les sondages, autour de 15%, loin derrière Emmanuel Macron.

Les prochains jours seront décisifs pour faire la différence avant que la campagne ne s'électrise avec l'entrée en lice du président-candidat, à une date encore inconnue.

Les hostilités sont particulièrement marquées à l'extrême droite entre Marine Le Pen et Éric Zemmour. En hausse dans les derniers sondages, l'ex-polémiste continue à faire son marché dans les rayons du Rassemblement national.

Le candidat Reconquête! s'affiche ainsi samedi avec sa dernière recrue, l'eurodéputé Nicolas Bay et local de l'étape puisqu'il est également conseiller régional en Normandie. Également présent: Thibaut Monnier, un proche de Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen, qu’Éric Zemmour n'exclut pas de prendre comme Premier ministre en cas de victoire en avril.

Catholique pratiquant, plus conservateur sur les questions sociétales et plus libéral en économie que Marine Le Pen, Nicolas Bay, ancien cadre dirigeant du RN a claqué la porte avec fracas, reprochant au parti ses "dérives sectaires".

Il a aussi porté plainte pour diffamation contre le RN qui l'accuse d'avoir "transmis des éléments stratégiques et confidentiels" à Éric Zemmour, un "sabotage" qu'il conteste.

"Les accusations mensongères du RN sont destinées à me salir. Je n'ai pas fait preuve de duplicité, j'ai fait preuve de sincérité", a souligné M. Bay samedi à Port-en-Bessin (Calvados) où Éric Zemmour a rencontré des pêcheurs.

C'est le quatrième eurodéputé RN à rejoindre le rival de Marine Le Pen après Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Maxette Pirbakas. Dans cette guerre fratricide à l'extrême droite, le RN a aussi perdu son unique sénateur Stéphane Ravier, figure du parti dans les Bouches-du-Rhône.

«Une question de civilisation»

Éric Zemmour a commencé samedi sa journée normande par un rendez-vous matinal avec des pêcheurs de Port-en-Bessin pour évoquer l'impact du Brexit, les difficultés administratives et les éoliennes qu'il juge "laides" et "inutiles", sur terre comme au large.

En redescendant d'un bateau baptisé "Le grand Charles", le candidat a dit aux pêcheurs qu'ils étaient coincés entre "les verts des gauchistes extrémistes" et le gouvernement "technocratique". "Il faut défendre vos moyens de subsister mais aussi un art de vivre. C'est une question de civilisation", a-t-il ajouté.

Sur le quai, l'ancien élu FN de Bayeux Serge Michelini en est persuadé: "si Monsieur Zemmour n'est pas élu, il n y a plus de France."

Gérard Auzou, retraité et militant Reconquête!, a estimé que la "supériorité" d’Éric Zemmour vient du fait qu'il n'est "pas du sérail", contrairement aux autres candidats qui "sont usés jusqu'à la corde".

A midi, Éric Zemmour tiendra un meeting en extérieur à Pontorson (Manche), près du Mont-Saint-Michel, un lieu "symbolique" pour discourir de la "puissance française", indique son équipe, qui table sur un millier de participants.

L'occasion d'attaquer aussi une nouvelle fois Valérie Pécresse, en espérant continuer à bénéficier des déboires de la candidate LR et de son meeting jugé raté du Zénith du 13 février.

Valérie Pécresse et Marine Le Pen, au bout d'une semaine compliquée, sont toutes les deux repassées à l'offensive vendredi soir en meeting, la première dans les Alpes-Maritimes, la deuxième en Isère.

La candidate LR et la dirigeante d'extrême droite ont d'abord tapé sur Emmanuel Macron, dont le bilan "ressemblerait, s'il était chef d'entreprise, à un dépôt de bilan", selon Mme Pécresse.

Mais Éric Zemmour en a également pris pour son grade. "Une élection présidentielle n'est pas un jeu de téléréalité. Nous n'entendons pas seulement nous faire les interprètes d'une nostalgie française mais inventer et édifier la France de demain", a insisté Marine Le Pen à Vienne.

Pas de meeting prévu ce weekend à gauche où Jean-Luc Mélenchon continue à mener la danse avec 10-11% des intentions de vote.

Le tribun de LFI a qualifié de "bienvenu" l'appui inopiné cette semaine de l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, selon qui "le vote utile à gauche, c'est le vote Mélenchon".

Distancé pour l'instant, l'écologiste Yannick Jadot, qui navigue autour des 5% dans les sondages, ne s'est pas privé d'ironiser sur ce soutien, affirmant qu'"en politique, (il) préférait la ligne droite et le tout schuss", plutôt que le slalom.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".