La mort d'une randonneuse replace la chasse au cœur de la campagne électorale

Un chasseur charge son fusil lors d'une chasse au sanglier à Cognocoli-Monticchu, en Corse, en Méditerranée française, le 21 août 2021.(AFP)
Un chasseur charge son fusil lors d'une chasse au sanglier à Cognocoli-Monticchu, en Corse, en Méditerranée française, le 21 août 2021.(AFP)
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Publié le Dimanche 20 février 2022

La mort d'une randonneuse replace la chasse au cœur de la campagne électorale

  • La jeune femme est décédée samedi après-midi tandis qu'elle se promenait sur un chemin balisé avec son compagnon dans une commune proche d'Aurillac, mortellement blessée par une balle perdue lors d'une battue aux sangliers
  • Le drame a une nouvelle fois relancé la vieille querelle française entre les pro et les antichasse

AURILLAC, France : La mort d'une randonneuse de 25 ans, samedi lors d'une battue aux sangliers dans le Cantal, a replacé le débat sur la chasse au cœur de la campagne électorale pour la présidentielle, plusieurs personnalités politiques réclamant son interdiction le week-end.

La jeune femme est décédée samedi après-midi tandis qu'elle se promenait sur un chemin balisé avec son compagnon dans une commune proche d'Aurillac, mortellement blessée par une balle perdue lors d'une battue aux sangliers.

Le procureur de la République à Aurillac, Paolo Giambisi, a indiqué à l'AFP que l'auteure du coup de feu, une adolescente de 17 ans, a été placée dimanche matin en garde à vue pour homicide involontaire. 

Testée négative aux stupéfiants et à l'alcool, elle avait été hospitalisée samedi en état de choc. 

"Il y a la question de l'expérience", a déclaré à l'AFP la secrétaire d’État chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, précisant que la chasseuse avait obtenu son permis à 16 ans. 

"S'il s'avère qu'on a encore des choses à renforcer, on le fera", a-t-elle ajouté, rappelant avoir annoncé "la création d'une appli de géolocalisation dans laquelle on pourrait savoir autour de soi où ont lieu les battues".

Le drame a une nouvelle fois relancé la vieille querelle française entre les pro et les antichasse. 

"Il nous faut plus réglementer cette activité, il y a urgence !", avait réclamé dès samedi le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot.

« dispositifs de sécurité »

"Encore combien de morts avant qu'on ne décide de réguler la chasse, pratique dangereuse et inhumaine ? Au minimum, interdisons la chasse le week-end et les vacances scolaires, maintenant !", a renchéri David Belliard, adjoint EELV de la maire de Paris et candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo.

"Il faut que la chasse ne soit pas possible le week-end et pendant les vacances scolaires, parce que c'est là que le risque serait le plus grand", a estimé le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon sur France3. "Deuxièmement, il faut cesser de vendre des armes qui sont aussi puissantes".

"Je considère que la chasse est une tradition ancestrale et qu'elle doit être maintenue", a plaidé Marine Le Pen, du Rassemblement national, sur France Inter. "Si vous empêchez les chasseurs de chasser le week-end, ils ne pourront pas chasser parce qu'il travaillent quand même les chasseurs. Donc il faut réussir à trouver le moyen pour que les promeneurs et les chasseurs puissent en toute sécurité profiter de notre domaine extraordinaire", a-t-elle jugé.

Évoquant sa "tristesse", le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen, a indiqué que "toutes les fédérations de chasseurs" sont en train d'être contactées "pour qu'il soit rappelé l'ensemble des règles de sécurité" et qu'une réunion sera demandée "dès le début de la semaine prochaine de l'ensemble des fédérations de nature pour rappeler les dispositifs de sécurité". 

"Je compte sur chacun d'entre vous pour redoubler de prudence. Ne pas tirer dans une situation où le moindre doute ou le moindre risque persistent doit être l'unique conduite à tenir lors d'une action de chasse", a souligné le président sur sa page Facebook.

La chasse s'invite régulièrement dans le débat politique en France, pays européen comptant le plus de chasseurs devant l'Espagne et l'Italie, avec 1,2 million actifs, sur quelque quatre millions possédant un permis.

 

 

Accident de chasse en France: les écologistes demandent l'interdiction de la chasse le weekend

Plusieurs personnalités politiques, écologistes en tête, ont réclamé dimanche en France l'interdiction de la chasse le weekend et pendant les vacances scolaires, après la mort d'une randonneuse de 25 ans, tuée par une balle perdue lors d'une battue dans le centre du pays.

La jeune femme est décédée samedi après-midi tandis qu'elle se promenait avec son compagnon dans une commune proche d'Aurillac, dans le Cantal (centre sud), mortellement blessée par balle lors d'une battue aux sangliers.

Le procureur de la République à Aurillac, Paolo Giambisi, a indiqué à l'AFP que l'auteur du coup de feu, une jeune femme de 17 ans, a été placée dimanche en garde à vue pour homicide involontaire. 

La chasse s'invite régulièrement dans le débat politique en France, pays européen comptant le plus de chasseurs devant l'Espagne et l'Italie, avec 1,2 million actifs, sur quelque quatre millions possédant un permis.

La France est aussi le seul pays européen permettant de pratiquer tous les jours pendant la saison, alors que la Grande-Bretagne, l'Italie, les Pays-Bas ou encore le Portugal ont instauré un ou plusieurs jours de non-chasse.

"Il nous faut plus réglementer cette activité, il y a urgence!", a insisté dès samedi le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot.

"Interdiction de la chasse le weekend et les vacances scolaires, a minima", a ajouté Sandrine Rousseau, finaliste de la primaire écologiste. 

"Encore combien de morts avant qu'on ne décide de réguler la chasse, pratique dangereuse et inhumaine? Au minimum, interdisons la chasse le weekend et les vacances scolaires, maintenant!", a complété David Belliard, adjoint de la maire de Paris et candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo.

Côté France insoumise (gauche) aussi, on estime qu'il faut interdire la chasse le weekend. "Les drames se multiplient. La forêt doit appartenir le weekend aux randonneurs, aux promeneurs. Cinq jours de la semaine suffisent pour faire de la chasse. On ne doit plus aller en forêt la trouille au ventre", a souligné l'eurodéputée Manon Aubry dimanche sur RMC.

La secrétaire d’État chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, a déploré un "drame insoutenable et inacceptable" et promis que "les décisions suivront, pour que plus jamais ça".

Une pétition réclamant l'interdiction de la chasse le mercredi et le dimanche avait recueilli plus de 120.000 signatures l'automne dernier et poussé le Sénat à créer une commission sur la sécurité.

La France est aussi le seul pays européen permettant de pratiquer tous les jours pendant la saison, alors que la Grande-Bretagne, l'Italie, les Pays-Bas ou encore le Portugal ont instauré un ou plusieurs jours de non-chasse.

Une pétition réclamant l'interdiction de la chasse le mercredi et le dimanche avait recueilli plus de 120.000 signatures l'automne dernier et poussé le Sénat à créer une commission sur la sécurité.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.