Ethiopie: les autorités rebelles appellent à chasser «les ennemis» du Tigré

La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), le 14 décembre 2016 (Photo, AFP/ Archive)
La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), le 14 décembre 2016 (Photo, AFP/ Archive)
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Publié le Mardi 29 juin 2021

Ethiopie: les autorités rebelles appellent à chasser «les ennemis» du Tigré

La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), le 14 décembre 2016 (Photo, AFP/ Archive)
  • Selon un responsable des Nations Unies informé de la situation sécuritaire, les troupes éthiopiennes et érythréennes ont fui la ville de Shire, à 140 kilomètres au nord-ouest de Mekele, déclenchant de nouvelles scène de liesse
  • L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a répété mardi son inquiétude quant à de possibles flambées de choléra, de rougeole, de fièvre faune et de paludisme

ADDIS ABEBA: Les autorités dissidentes de la région du Tigré, en Ethiopie, ont assuré que leur lutte allait « s'intensifier » jusqu'à ce que tous les « ennemis » quittent la région, laissant entendre que les combats se poursuivraient malgré un cessez-le-feu décrété par le gouvernement éthiopien. 
Ce cessez-le feu a été annoncé lundi soir après l'entrée dans la capitale régionale Mekele de forces loyales à ces anciennes autorités, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). 

La ville avait été prise par l'armée fédérale le 28 novembre 2020, trois semaines après le lancement par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed d'une offensive pour renverser le gouvernement local. 

Cette opération de « maintien de l'ordre » avait été décidée après que les forces pro-TPLF eurent attaqué des bases militaires fédérales, avait justifié le prix Nobel de la paix 2019. 

Malgré la victoire proclamée après la chute de Mekele, les combats n'ont jamais cessé entre les forces pro-TPLF, qui se font appeler les Forces de défense du Tigré (TDF), et l'armée fédérale éthiopienne, épaulée par des troupes des autorités régionales voisines de l'Amhara et par des soldats venus d'Erythrée, pays frontalier du Tigré. 

L'entrée des TDF dans Mekele, d'où l'armée et l'administration avaient fui lundi, constitue un tournant dans ce conflit qui dure depuis près de huit mois. 

Alors que les habitants célébraient la nouvelle dans les rues, le gouvernement d'Abiy Ahmed a annoncé lundi soir un « cessez-le-feu unilatéral ».   

Dans la nuit, l'ancien gouvernement du Tigré a salué les avancées des TDF et déclaré que Mekele était entièrement sous son contrôle. 

« Le gouvernement et l'armée du Tigré accompliront toutes les tâches nécessaires pour assurer la survie et la sécurité de notre peuple », indique-t-il dans un communiqué: « Le gouvernement du Tigré appelle notre peuple et notre armée du Tigré à intensifier leur lutte jusqu'à ce que nos ennemis quittent complètement le Tigré. » 

« Immenses foules »  

La semaine dernière, les TDF ont lancé une offensive, au moment où se tenait dans une grande partie du reste du pays des élections nationales très attendues - et dont les résultats n'ont pas encore été annoncés.  

Mardi, les télécommunications semblaient coupées au Tigré, rendant difficile la vérification d'informations concernant des mouvements de troupes.  

Le centre de réflexion pour la prévention des conflits International Crisis Group estimait mardi que les TDF contrôlent « désormais la majeure partie de la région, y compris les grandes villes ». 

Selon un responsable des Nations Unies informé de la situation sécuritaire, les troupes éthiopiennes et érythréennes ont fui la ville de Shire, à 140 kilomètres au nord-ouest de Mekele, déclenchant de nouvelles scène de liesse.  

« La population est descendue dans la rue en masse. D'immenses foules se massent le long des routes principales », peut-on par ailleurs lire dans une note d'évaluation de sécurité transmise par l'ONU mardi.   

Selon ce document, les postes de contrôle tenus par les troupes éthiopiennes et érythréennes y ont été abandonnés et les autorités intérimaires ont également fui.  

Shire accueille des centaines de milliers de déplacés tigréens. La note souligne que les opérations humanitaires s'y poursuivaient après l'arrivée de quatre véhicules transportant des combattants des TDF, venus de l'Est. D'autres sont attendus dans la journée. 

Risques sanitaires 

Les huit mois de conflit au Tigré ont été marqués par de nombreuses exactions sur les civils (massacres, viols, déplacements de population...) qui ont suscité l'indignation de la communauté internationale. 

Selon l'ONU, au moins 350 000 personnes se trouvent en situation de famine dans la région, ce que conteste le gouvernement éthiopien. 

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a répété mardi son inquiétude quant à de possibles flambées de choléra, de rougeole, de fièvre faune et de paludisme.   

« Avec des hôpitaux qui fonctionnent à peine, des gens déplacés, une famine imminente, le risque de propagation de maladies (...) est très réel », a souligné le porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic. 

Le gouvernement fédéral a déclaré que le cessez-le feu durerait jusqu'à la fin de la « saison agricole » actuelle et visait à permettre les cultures et la distribution de l'aide humanitaire, tout en permettant aux combattants rebelles « de reprendre un chemin pacifique ».  

Les États-Unis, l'Irlande et le Royaume-Uni ont demandé une réunion d'urgence publique du Conseil de sécurité de l'ONU, qui pourrait se tenir vendredi. 

Mardi, le ministère français des Affaires étrangères a appelé toutes les parties à respecter le cessez-le-feu et réitéré son appel au départ des troupes érythréennes.  

Selon Connor Vasey, analyste du cabinet de conseil en risques Eurasia Group, leur implication, ainsi que celle des forces amhara, « compliquera l'application globale d'un cessez-le-feu temporaire ». 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.