BEYROUTH : Un capitaine de navire et un agent maritime ont été arrêtés mardi au Liban pour avoir tenté de faire passer 4 millions de litres d’essence en Syrie.
Les arrestations illustrent les violations flagrantes au Liban de la loi américaine César, qui cible le commerce avec le régime d’Al-Assad et impose des sanctions en cas de non-respect.
Bashir Matar, chef de la municipalité frontalière d'Al-Qaa, a déclaré à Arab News que la contrebande sévit à la frontière libanaise avec la Syrie, et qu'elle comprend le transport illégal de carburant ainsi que le trafic d'êtres humains. Il a ajouté que des gangs rivaux se battent pour le contrôle des itinéraires lucratifs.
« À l’orée de la plaine d'Al-Qaa, près de la frontière, des batailles ont éclaté… entre des clans syriens et libanais pour une parcelle de terrain utilisée comme point de passage de la contrebande », a-t-il affirmé. « Nous assistons à des tentatives de plusieurs groupes de saisir des terres proches des frontières ».
Des sources de sécurité ont déclaré à Arab News que le navire « Jaguar S », immatriculé au Panama, a été intercepté au large des côtes libanaises à Zahrani, un bastion notoire du groupe du Hezbollah soutenu par l'Iran et du mouvement Amal.
Les enquêteurs croient que l’équipage du navire avait l’intention de contourner la loi César. La police militaires libanaise et les services de renseignement ont laissé entendre que les deux détenus ont avoué qu’ils prévoyaient de décharger le carburant au Liban avant de le faire passer illégalement en Syrie.
Le navire a levé les voiles à Istanbul, pour se diriger ensuite vers l’île grecque de Crète, avant d’arriver au large du Liban à la fin du mois de septembre.
« Le navire a éteint son appareil GPS avant d'entrer dans les eaux libanaises, afin que son mouvement ne puisse pas être détecté par satellite », a déclaré une source policière à Arab News.
« Une fois amarrée, sa cargaison devait être déchargée avec l’aide de leurs complices, puis transportée peu à peu par voie terrestre vers la Syrie, protégée par des gardes qui bénéficient de cette opération et contrôlent les passages illégaux entre le Liban et la Syrie.
« Une vérification du manifeste par les douanes libanaises montre que le navire, qui porte le drapeau du Panama, a changé de nom plus d'une fois ces dernières années. »
« La société syrienne Al-Naem Co., basée à Harasta, Damas, communique avec des personnes influentes au Liban pour contourner la loi César et acheminer du pétrole via le territoire libanais en Syrie par voie terrestre.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com