Mini sommet à Paris sur le Sahel, annonce attendue d'un retrait du Mali

Un partisan de la junte militaire au pouvoir, tient une banderole indiquant « Macron = Hitler du Mali » lors d'une manifestation contre la France, près de l'ambassade du Ghana à Paris, le 15 janvier 2022. (Photo, AFP)
Un partisan de la junte militaire au pouvoir, tient une banderole indiquant « Macron = Hitler du Mali » lors d'une manifestation contre la France, près de l'ambassade du Ghana à Paris, le 15 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 16 février 2022

Mini sommet à Paris sur le Sahel, annonce attendue d'un retrait du Mali

Un partisan de la junte militaire au pouvoir, tient une banderole indiquant « Macron = Hitler du Mali » lors d'une manifestation contre la France, près de l'ambassade du Ghana à Paris, le 15 janvier 2022. (Photo, AFP)
  • Les dirigeants du Niger, du Tchad et de la Mauritanie, ainsi que ceux des pays d'Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Ghana, Togo et Bénin, Sénégal), confrontés à une menace terroriste grandissante, participeront
  • Selon une source proche de l'Elysée, la France a promis de coordonner son retrait avec la mission de l'ONU au Mali et la Mission de formation de l'Union européenne au Mali (EUTM)

PARIS: Le président français Emmanuel Macron réunit mercredi soir à Paris plusieurs dirigeants africains et européens, avant l'annonce attendue d'un retrait du Mali après neuf ans d'intervention militaire contre les djihadistes, départ rendu inévitable par les relations exécrables avec la junte au pouvoir à Bamako. 

Cette réunion, qui se tient à la veille d'un sommet entre l'Union Européenne et l'Union Africaine à Bruxelles, devrait entériner le retrait des troupes françaises et européennes du Mali et un redéploiement régional pour poursuivre la lutte antiterroriste au Sahel. Une conférence de presse est prévue jeudi matin à l'Elysée, a annoncé la présidence. 

Les dirigeants du Niger, du Tchad et de la Mauritanie, ainsi que ceux des pays d'Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Ghana, Togo et Bénin, Sénégal), confrontés à une menace terroriste grandissante, participeront. Grands absents de la réunion, le principal intéressé malien, suspendu des instances de l'Union africaine (UA) tout comme le Burkina Faso, pour cause de coups d'Etat. 

Outre les représentants de l'Union européenne, les dirigeants des pays comme la Suède, la Slovénie, le Danemark, la Belgique... engagés ou soutenant les différentes opérations sur le terrain comme Takuba (forces spéciales) ou EUTM (formation militaire) seront présents.  

La décision de retrait intervient dans un contexte de crise aigüe avec Bamako. Elle survient également dans une période délicate pour le président français Emmanuel Macron, qui devrait annoncer très prochainement sa candidature à un second mandat. 

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Nombre de morts et localisation des événements violents au Mali selon le recensement d'Acled. (Graphique, AFP)

« Impossible de continuer »  

Mais le statu quo n'est plus tenable alors que la junte au pouvoir à Bamako à la suite de deux coups d'Etat depuis 2020 refuse d'organiser des élections avant plusieurs années, fustige la présence militaire occidentale sur son sol et fait désormais appel, selon les Européens, aux mercenaires russes de la société Wagner. 

« C'est impossible de continuer dans ces conditions, tous les autres alliés pensent la même chose », confiait dès samedi à la presse le ministre estonien de la Défense, Kalle Laanet. 

Quelque 25 000 hommes sont actuellement déployés au Sahel, dont environ 4 300 Français (2 400 au Mali dans le cadre de l'opération antidjihadiste Barkhane), selon l'Elysée. 

« Nous avons besoin de réinventer notre partenariat militaire avec ces pays, a souligné mardi la présidence française. Il ne s'agit pas de déplacer ce qui se fait au Mali ailleurs, mais de renforcer ce qu'on fait au Niger et de soutenir davantage le flanc sud », a-t-elle ajouté. 

Selon une source proche de l'Elysée, la France a promis de coordonner son retrait avec la mission de l'ONU au Mali et la Mission de formation de l'Union européenne au Mali (EUTM), qui continueront de bénéficier d'un soutien aérien et médical français sur place, avant le transfert ultérieur de ces moyens. 

Mais ce retrait pose la question de l'avenir de la mission onusienne de 15 000 hommes (Minusma), créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien. Le départ de Barkhane et Takuba pourrait entraîner des départs à moyen terme de contingents européens - Angleterre, Allemagne... - qui contribuent jusqu'à présent à cette force des Nations unies, selon des diplomates à l'ONU. 

Le retrait forcé de la France et de ses partenaires européens, longtemps réticents avant d'accepter de s'associer à l'intervention française entamée en 2013, constitue également un cuisant revers, le Mali restant plongé dans une grave crise sécuritaire qui a débordé sur les pays voisins. 

Paris compte toutefois poursuivre la lutte antidjihadiste dans la région, où les mouvement affiliés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique ont conservé un fort pouvoir de nuisance malgré l'élimination de nombreux chefs. 

La ministre des Armées Florence Parly s'est rendue à Niamey début février pour s'entretenir avec le président nigérien Mohamed Bazoum, alors que le Niger héberge déjà une base aérienne française. 

Paris ambitionne par ailleurs de proposer ses services à d'autres pays d'Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Sénégal, Bénin...) pour les aider à contrer la propagation du djihadisme vers le golfe de Guinée. 

Depuis 2013, 53 soldats français ont été tués au Sahel, dont 48 soldats au Mali. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.