L'Ukraine célèbre une «Journée de l'unité», espoir prudent de sortie de crise

«Journée de l'unité», Kiev. (AFP).
«Journée de l'unité», Kiev. (AFP).
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Publié le Mercredi 16 février 2022

L'Ukraine célèbre une «Journée de l'unité», espoir prudent de sortie de crise

  • L'Ukraine célèbre une « Journée de l'unité » à l'appel de son président Volodymyr Zelensky, les risques immédiats de guerre semblant s'éloigner
  • A travers leur pays, le président invite les Ukrainiens à accrocher leur drapeau national, et refuse « la panique » face aux menaces d'invasion

KIEV: L'Ukraine célèbre mercredi une "Journée de l'unité" décrétée par son président face à la menace d'une invasion russe, au moment où le retrait militaire partiel de la Russie des frontières ukrainiennes nourrit l'espoir prudent d'une sortie de crise.

Les Occidentaux alertent depuis des semaines sur les risques d'une attaque de la Russie, qui a massé des dizaines de milliers de soldats autour de l'Ukraine et conduit de nombreux exercices militaires.

Les dirigeants européens et américains, qui multiplient les tractations diplomatiques, ont prévenu que des sanctions économiques massives étaient prêtes en cas de passage à l'acte de Moscou, qui dément toute volonté d'invasion.

Mercredi, dans un nouveau signe de détente après de premières annonces similaires la veille, l'armée russe a annoncé la fin d'exercices et le départ de soldats déployés dans la péninsule annexée de Crimée, au sud de l'Ukraine. 

Le ministère russe de la Défense a publié une vidéo du retour de ces troupes, montrant des wagons chargés de matériel militaire traversant de nuit le pont ferroviaire reliant la Crimée à la Russie.

Mais le secrétaire général l'Otan, Jens Stoltenberg a de son côté affirmé ne constater "aucune désescalade sur le terrain à ce stade" assurant au contraire que "la Russie continue de renforcer sa présence militaire" près de l'Ukraine.

Les Ukrainiens célèbrent eux une "Journée de l'unité" décrétée par leur président Volodymyr Zelensky avec des drapeaux affichés par les autorités et des habitants de Kiev. 

M. Zelensky assistera dans la matinée à des manoeuvres militaires dans la région de Rivné (ouest).

Il se rendra ensuite à Marioupol, dernière grande ville de l'Est contrôlée par Kiev et qui est considérée parmi les plus menacées en cas d'invasion car située à seulement une vingtaine de kilomètres de la ligne de front avec les séparatistes prorusses.

L'homme le plus riche d'Ukraine, l'oligarque Rinat Akhmetov sera lui aussi à Marioupol. Un autre milliardaire Viktor Pintchouk, se rendra dans sa ville natale de Dnipro (centre-est). Lundi, le président Zelensky a exhorté les oligarques et politiciens ayant quitté l'Ukraine à revenir dans les 24 heures en signe d'unité du pays.

Le président Zelensky avait choisi la date de la "Journée de l'unité" en réaction à des rapports des services de renseignement américains suggérant que l'invasion du pays pouvait avoir lieu mercredi.

L'Ukraine a aussi annoncé mercredi que son attaché militaire a assisté aux manoeuvres russo-bélarusses au Bélarus dont la tenue près de la frontière ukrainienne nourrissait les craintes d'invasion.

Minsk a par ailleurs assuré que tous les soldats russes déployés sur son territoire quitteront le pays à la fin prévue de ces exercices le 20 février. 

Prudence occidentale

Depuis l'annonce mardi du début du retrait des troupes russes, les Occidentaux restent très prudents. 

Le retrait "serait positif" mais doit encore être vérifié, a réagi le président américain Joe Biden, jugeant les troupes russes dans "une position menaçante" et qu'"une invasion demeure tout à fait possible".

Ce serait, "si c'était vrai, sans doute" un signe de détente, a commenté mercredi le chef de la dipomatie européenne Josep Borrell.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, reçu mardi par Vladimir Poutine, a salué lui "un bon signe" et estimé que les choses pouvaient évoluer "positivement".

Le président russe a pour sa part répété ne pas vouloir d'une guerre, tout en martelant que l'expansion de l'Otan constituait une menace pour la Russie.

"Il y a un fait: l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan n'est pas à l'ordre du jour", a rétorqué M. Scholz. "Nous ne pouvons pas avoir un éventuel conflit militaire sur une question qui n'est pas à l'ordre du jour".

Baissant un peu le ton, M. Biden a tendu la main à son homologue russe mardi: "Nous devons donner toutes ses chances à la diplomatie".

"C'est positif que le président des Etats-Unis ait aussi exprimé sa disposition à des négociations sérieuses", a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Selon lui, les pourparlers seront "très difficiles". Pour la Russie, ils doivent permettre une refonte de l'architecture de la sécurité européenne. 

"Ce sera très difficile, il faudra beaucoup de souplesse des deux côtés, de la volonté politique", a-t-il noté.  

Moscou déplore le rejet par les Occidentaux de ses principales exigences, à savoir la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance, l'engagement à ne pas déployer d'armes offensives à proximité du territoire russe et le retrait d'infrastructures de l'Otan d'Europe de l'Est.

Les Occidentaux ont proposé en échange des pourparlers sur des sujets comme le contrôle des armements, les visites d'installations sensibles ou des discussions sur les craintes russes en matière de sécurité.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.