Zelensky, un président qui émerge dans la crise

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Kiev, en Ukraine. (AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Kiev, en Ukraine. (AFP).
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Publié le Mercredi 16 février 2022

Zelensky, un président qui émerge dans la crise

  • Volodymyr Zelensky, président actuel et ex-comédien, impressionne certains observateurs par la manière dont il gère la crise avec Moscou
  • L'affrontement actuel avec Moscou place l'Ukraine au centre de la plus grave crise russo-occidentale depuis la fin de la Guerre froide, ce qui est un tournant de la présidence Zelensky

KIEV: Longtemps, Volodymyr Zelensky n'a été vu que comme un ex-comique devenu président par accident. S'il doit encore convaincre les Ukrainiens de sa stature d'homme d'Etat, la crise avec Moscou le fait émerger sous un jour nouveau.

A l'heure des comptes, alors que la Russie semble amorcer un début de retrait des troupes massées depuis des mois aux frontières ukrainiennes, il sera peut-être dit que Volodymyr Zelensky avait raison depuis le début.

L'ancienne star de la télé de 44 ans, novice en politique jusqu'à son élection comme président de l'Ukraine en 2019, n'a jamais cillé ces derniers mois, même quand Washington avertissait, d'un ton de plus en plus pressant, qu'une guerre "imminente" pouvait commencer "sans préavis".

"Que devons-nous faire? Une seule chose: rester calme", répétait-il encore le mois dernier dans une adresse à ses 40 millions de concitoyens.

"Nous célébrerons Pâques en avril. Et puis en mai, comme d'habitude - le soleil, les vacances, les barbecues", a-t-il ajouté.

Bis repetita cette semaine: les Américains alertent que le 16 février risque d'être le jour de l'offensive russe ? Volodymyr Zelensky déclare une "journée d'unité nationale" mercredi, avec drapeaux aux fenêtres et rubans bleus et jaunes de l'Ukraine.

«Du sang-froid»

L'aventure politique de Volodymyr Zelensky avait commencé presque comme une farce, le soir du 31 décembre 2018, avec l'annonce télévisée de sa candidature à l'élection présidentielle.

L'Ukraine était déjà à couteux tirés avec la Russie, engluée dans une crise depuis 2014 et l'éclatement d'une guerre dans l'est séparatiste du pays. Son dirigeant, Petro Porochenko, souffrait d'une popularité en berne.

M. Zelensky, lui, était un président de fiction dans une série à succès, "Serviteur du Peuple". Son personnage de professeur d'histoire honnête mais naïf, arrivé au pouvoir par hasard, avait su capter l'air du temps.

L'heure en Ukraine n'était plus aux élites. Une campagne éclair, menée d'abord sur les réseaux sociaux, fit triompher la star de télé: plus de 70% au second tour.

Mais entre faire des plaisanteries parfois vulgaires à la télévision et diriger un pays, il y a un fossé. Certains Ukrainiens craignaient le pire.

Pour ses critiques, le natif de Kryvy Rig, ville industrielle et russophone du centre de l'Ukraine, n'est qu'une personnalité médiatique comparable à Donald Trump ou Silvio Berlusconi.

D'autant que ses premiers pas de président furent hésitants. Face aux autres dirigeants, Volodymyr Zelensky a d'abord paru emprunté. 

"Je pense que nos partenaires internationaux ont vraiment du mal avec lui", juge l'analyste politique ukrainien Mykola Davyduk: "Ils jouent un jeu de très haut niveau qu'il ne peut pas atteindre - et pas comprendre".

En privé, certains observateurs se disent pourtant impressionnés par la manière dont l'ex-comédien gère la crise avec Moscou.

"Honnêtement, il ne s'en sort pas trop mal", affirme une source diplomatique: "Il fait preuve de sang-froid. Il a un boulot impossible, il est coincé entre les pressions des uns et des autres, des Russes et des Américains".

Un tournant

L'affrontement actuel avec Moscou, plaçant l'Ukraine au centre de la plus grave crise russo-occidentale depuis la fin de la Guerre froide, est un tournant de la présidence Zelensky.

En 2019, il avait été élu en promettant de mettre fin au conflit dans l'est ukrainien quitte à discuter avec Vladimir Poutine, la Russie étant considérée comme le parrain politique et militaire des séparatistes.

Un sommet à Paris avait acté leurs divergences. "Mes homologues ont dit que c'est un très bon résultat pour une première rencontre. Pour moi, je le dis honnêtement, c'est très peu", commentait-il.

Depuis, les relations russo-ukrainiennes n'ont cessé d'empirer.

Le Kremlin accuse sans relâche Kiev de discriminer les russophones et de renier ses promesses de trouver une issue au conflit. 

Et tandis que le "rêve" - mot lâché lundi par M. Zelensky - ukrainien de rejoindre un jour l'Otan semble devoir rester longtemps à l'état d'ébauche, la Russie faisait monter la pression avec ses mouvements de troupes.

Mais pour certains analystes, Volodymyr Zelensky est bel et bien en train de sortir vainqueur de la crise.

"Si la Russie n'escalade pas (...), cela sera sûrement un peu embarrassant pour les services de renseignement américains, mais cela renforcera la position de Zelensky", estime Rob Lee, du Foreign Policy Research Institute aux Etats-Unis. "Il n'a pas reculé, et le soutien militaire de l'Otan a augmenté".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.