La FAO met en garde contre le recours excessif de la région arabe aux importations alimentaires

Des personnes font la queue devant un bus municipal pour acheter du pain subventionné dans la banlieue de Marka, à l'est d'Amman. (Photo, AFP)
Des personnes font la queue devant un bus municipal pour acheter du pain subventionné dans la banlieue de Marka, à l'est d'Amman. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 février 2022

La FAO met en garde contre le recours excessif de la région arabe aux importations alimentaires

  • Le commerce pourrait jouer un rôle important dans l'adaptation au changement climatique
  • Les ministres de l’Agriculture ont approuvé le cadre stratégique de la FAO pour des systèmes alimentaires plus efficaces et durables

NEW YORK: Interrogé par Arab News, Abdulhakim Elwaer, sous-directeur général et représentant régional pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a affirmé que la sécurité alimentaire au Proche-Orient et en Afrique du Nord pourrait être considérablement renforcée si les pays de la région faisaient des efforts pour réduire leur forte dépendance aux importations étrangères.
Les pays de la région NENA dépendent énormément des importations de produits alimentaires pour nourrir leurs populations. La FAO estime d'ailleurs que la région comptera sur les importations pour répondre à 63% des besoins en calorie d'ici 2030, ce qui l'exposera davantage aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement et à la fluctuation des prix.
«Cette situation rend la région vulnérable aux chocs d'offre causés par des facteurs économiques ou naturels, comme la COVID-19 et les facteurs de stress inhérents aux niveaux régional et national, entre autres les conflits prolongés, l'instabilité politique et le changement climatique», a déclaré Elwaer qui s'est exprimé avant la 36e session de la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient, NERC 36, qui s'est déroulée dans la capitale irakienne de Bagdad, les 7 et 8 février.
«La région est particulièrement fragile en ce qui concerne le commerce intra-régional. Par exemple, en 2019, seulement 15,4 % des importations alimentaires du monde arabe provenaient de la région», a indiqué Elwaer, expliquant ce phénomène par le «manque d'harmonisation des systèmes réglementaires ainsi que la faiblesse des infrastructures logistiques et des mécanismes de facilitation du commerce.»
«Par conséquent, il semble impératif de reconnaître et d'intégrer les politiques nationales et d'optimiser le rôle du commerce dans la sécurité alimentaire de la région NENA. En adaptant l'offre à la demande, le commerce pourrait jouer un rôle important dans l'adaptation au changement climatique et l'atténuation des chocs externes.»
La dépendance excessive aux importations alimentaires est devenue partie intégrante des habitudes de la région au fil des décennies de crise, d'instabilité et de négligence de l'agriculture.
À titre d'exemple, l'Irak importe près de 50% de ses besoins alimentaires. Cela dit, en cas de chocs dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire mondiale ou d'effondrement du budget de l'État en raison d'une guerre ou d'une chute des prix du pétrole, le système alimentaire du pays pourrait s’affaiblira.
Le déséquilibre est encore plus flagrant aux Émirats arabes unis, dont l'exposition aux fluctuations des prix alimentaires mondiaux est confirmée par le pourcentage d'aliments importés qui s'élève à 80-90 en 2019.
Entre les conflits, les bouleversements socio-économiques et la dégradation de l'environnement, la liste des défis auxquels sont confrontées les communautés productrices de denrées alimentaires dans la région NENA semble croître d'une année à l'autre.
Alors que seulement 5% des terres de la région sont considérées cultivables et que les réserves d'eau douce s'épuisent rapidement, un flux constant de migration interne vers les villes a été constaté, ce qui compromet davantage la production alimentaire nationale au profit des importations.

La dépendance excessive aux importations alimentaires est devenue partie intégrante des habitudes de la région au fil des décennies de crise, d'instabilité et de négligence de l'agriculture. (Photo, AFP)

Parmi les répercussions de ce phénomène figure la détérioration de la qualité de la nutrition. Ainsi, sur les tables des familles défavorisées, les glucides bon marché et à haute teneur énergétique ont remplacé les fruits et légumes frais, plus coûteux. Ce qui a engendré des carences en vitamines menant à des des problèmes de santé.
La situation s'est aggravée en raison de la pandémie de COVID-19 qui a bouleversé les chaînes d'approvisionnement et détruit les moyens de subsistance, augmentant ainsi le nombre de personnes sous-alimentées dans la région de 15%, pour qu'il passe à 69 millions en 2020.
«Les dernières évolutions en matière de faim et d'insécurité alimentaire portent à croire qu'il sera extrêmement difficile pour la région d'atteindre, d'ici 2030, le deuxième objectif de développement durable des Nations Unies: ‘Faim zéro’», a souligné Elwaer.
En effet, la région avait déjà du retard en matière de sécurité alimentaire bien avant que la pandémie ne frappe.

Quelques CHIFFRES

* La proportion des importations alimentaires du monde arabe provenant de l’intérieur de la région s’élève à 15,4% en 2019.
* La proportion de la demande en calories de la région NENA qui sera satisfaite par des importations alimentaires d'ici 2030 est estimée à 63%

«La région n'a pas encore réussi à éliminer la faim et l'insécurité alimentaire en raison des vulnérabilités préexistantes et de son exposition à de multiples chocs et facteurs de stress, tels que le changement climatique, la pénurie d'eau, les conflits, les crises prolongées, les défis de la productivité et du rendement agricoles, les inégalités sociales et la pauvreté et, actuellement, l'augmentation des prix des denrées alimentaires», a poursuivi Elwaer.
La conférence NERC 36 – qui s'est déroulée en mode hybride sous le thème «Récupérer et redémarrer : des innovations pour des systèmes agroalimentaires meilleurs, plus verts et plus résilients qui permettront d'atteindre les objectifs de développement durable» – a examiné la façon dont la région pourrait transformer ses systèmes agroalimentaires pour garantir l'accès du peuple à une alimentation abordable et nutritive.
Selon Elwaer, cet objectif pourrait être atteint grâce au cadre stratégique de la FAO qui s'articule autour de ces quatre aspirations : une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et de meilleures conditions de vie, sans que personne ne soit laissé de côté.
Le cadre a été approuvé par les ministres de l'Agriculture de la région à la fin de la NERC 36. Il en est de même pour les priorités que la FAO a établies pour la région, à savoir: «créer des possibilités d'emploi pour les jeunes vivant en milieu rural, promouvoir la sécurité alimentaire et l'alimentation saine pour tous grâce au commerce, à la sécurité sanitaire des aliments, à la réduction des pertes et des déchets alimentaires et à l'écologisation des pratiques agricoles pour assurer la durabilité de l'environnement.»
Toutefois, quelles que soient les politiques adoptées par les gouvernements, le changement climatique constitue toujours la plus grande menace pour l'agriculture et les systèmes alimentaires régionaux, surtout parce qu'il aggrave les pénuries d'eau déjà existantes, pense Elwaer.

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Abdulhakim Elwaer, sous-directeur général et représentant régional pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord à la FAO. (Photo fournie)

«Nous avons déjà la plus faible disponibilité d'eau douce par habitant. Le réchauffement climatique et la désertification des terres cultivables ne feront qu'exacerber cette menace», a-t-il averti.
«L'augmentation de la population et des demandes alimentaires, tant en quantité qu'en qualité, ainsi que l'urbanisation rapide dans notre région constituent une autre menace pour nos systèmes agroalimentaires, étant donné qu'il se peut que nous ne soyons pas en mesure de répondre à ces demandes avec les ressources existantes.»
Le changement climatique a contribué à la dégradation des sols par la modification des régimes climatiques, ce qui a eu un impact négatif sur les cycles de culture et a réduit les rendements et la productivité.
«Le changement climatique menace notre capacité à assurer la sécurité alimentaire régionale, à éradiquer la pauvreté et à atteindre les objectifs de développement durable», a ajouté Elwaer.
La FAO a lancé diverses initiatives sur l'adaptation au changement climatique. Parallèlement, le réseau régional d'experts commerciaux de l'agence a travaillé auprès de différents gouvernements pour les aider à protéger leurs chaînes d'approvisionnement contre les chocs.
«Cela doit toutefois être complété par des efforts liés au développement à tous les niveaux», a clarifié Elwaer.
Les fonctionnaires de la FAO estiment que l'inclusion est le premier pilier de toute transformation du système agroalimentaire, notamment l'autonomisation des femmes. «Les femmes sont au cœur des principes que nous défendons et pour lesquels nous travaillons», a-t-il affirmé.

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Le changement climatique constitue toujours la plus grande menace pour l'agriculture et les systèmes alimentaires régionaux, surtout parce qu'il aggrave les pénuries d'eau déjà existantes. (Photo, AFP)

«À la FAO, nous suivons une démarche spécifique pour l'autonomisation des femmes qui figure dans tous les programmes et projets. Nous avons mis en place des indicateurs de parité des sexes pour nous assurer que nos interventions favorisent l'intégration des femmes.»
«Dans notre région, nous devons renforcer le rôle des femmes dans les systèmes agroalimentaires, non seulement du point de vue de la production mais aussi de celui de la nutrition. Afin de garantir une alimentation saine pour tous, nous pensons que la femme, chef de foyer, pourrait particulièrement veiller à ce que la famille opte pour une alimentation saine.»
Selon Elwaer, les gouvernements régionaux sont ouverts aux recommandations de la FAO qui pourraient contribuer à favoriser le commerce régional, à protéger les chaînes d'approvisionnement et à réduire la malnutrition.
«Je crois que les gouvernements de notre région portent une attention particulière à cette question. Effectivement, ils ont témoigné d'un vif intérêt pour l'approvisionnement alimentaire et ont largement subventionné le secteur alimentaire, même si le mérite de ces subventions constitue une autre question», a dit Elwaer.
«Certes, chaque gouvernement sait mieux que quiconque ce qu'il doit faire. Je suis là pour les soutenir tous dans leurs objectifs et leurs aspirations et leur fournir une assistance technique en cas de besoin.»
«Dans le cadre de cette conférence régionale, nous recommandons vivement l'adoption de l'approche des systèmes agroalimentaires afin de couvrir tous les aspects et d'atteindre tous les objectifs définis.»
«La stratégie globale de la gestion des risques liés aux systèmes agroalimentaires implique l'adoption de politiques et de voies qui cartographient les risques et les facteurs externes auxquels sont confrontés les systèmes agroalimentaires – notamment l'inclusion, l'efficacité, la résilience et la durabilité de ces systèmes – et qui décrivent les mécanismes d'atténuation et d'adaptation pour que la transformation des systèmes agroalimentaires reste sur la bonne voie et que la continuité soit ensuite assurée.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

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  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.